L’ouest, le vrai, vous en vouliez ? En 2022, il y en a eu des jeux mettant en scène l’ouest américain dans son aspect le plus sauvage, voire surnaturel, mélant chevaux, bandits et créatures inquiétantes. Même sans intégrer « Horizon forbidden West » (encore que, science-fiction mise à part…), on a compté « Weird West », « Hard West 2 »… et désormais cet « Evil West » qui débarque avec le rictus mauvais d’un Eastwood grande époque et des hectolitres d’hémoglobine en réserve.
Estampillé Focus Entertainment, Evil West s’avère une petite pépite, pas du métal précieux dégrossi et poli, certes, mais tout de même un objet intéressant que l’on offrira en cette fin d’année, l’air complice, au fan d’action pure. On ne réfléchit pas dans Evil West, et si des petites énigmes, des puzzles, sont proposés au cours de la progression dans le jeu, sachez que vous serez toujours assisté, que ce soit par du texte à l’écran, voire des points d’accès clignotants, ou des voix de personnages non jouables, pour savoir où aller. En revanche, préparez-vous à torturer les touches de votre manette, car quasi toutes seront utiles, voire nécessaires, pour faire face aux ennemis de ce jeu.
L’histoire est assez simple, voire simplissime : vous dirigez un agent de l’institut Rentier, une force spéciale de combat des créatures surnaturelles, quelque part entre les Ghostbusters et les Men in Black. Leur spécialité : les vampires, ou plutôt « tiques », puisqu’on est entre gens élevés à la dure, à l’américaine et habitués à la vermine. Alors quand cet Ouest sauvage des cowboys est envahi par une race de vampires surpuissante, la froide logique prend le dessus. Vu que le problème réside dans les crocs de l’ennemi, autant lui casser la figure au gantelet métallique électrifié ! C’est en effet le grand argument d’Evil West, l’élément de jouabilité auquel on revient sans cesse : cet instrument imposant qui couvre l’un des bras de Jesse votre personnage. Poing américain, taser, harpon, il recouvre un grand nombre de possibilités mais surtout il est l’instrument qui vous permet de récupérer des bonus, de soin notamment, lorsque vous l’utilisez en combat.
Il suffit de faire le bon choix en fonction du contexte, car cette arme n’est pas la seule à votre disposition. Pistolet à tir semi-automatique, fusil de chasse, canon scié, votre taciturne agent de force spéciale tirera bien des satisfactions des éléments qui sont mis à sa disposition, car les escarmouches du jeu multiplient les vilaines bêtes, prenant le parti d’introduire une nouvelle espèce d’abord en solo, puis de jouer la surenchère en vous en présentant deux du même ordre, puis en y ajoutant des bêbêtes déjà croisées auparavant, etc.
Combattre ces abominations sanguinaires en surnombre apporte réellement un plaisir ludique, puisque l’équilibre entre le mode de difficulté paramétrable, le nombre des ennemis à l’écran, et les grandes possibilités manette en main semble toujours le but recherché. Esquive, effet repoussoir d’une botte dans la tronche, coups de poing donné avec élan ou non, tir de sniper sur le point faible d’un ennemi éloigné, défouraillage de pistolet ou de pétoire qui interrompt l’attaque d’un ennemi titanesque ; les combats, pour répétitifs qu’ils sont souvent, permettent tout de même de vous créer votre petite symphonie en giclées de sang majeures. D’autant qu’entre les chauves-souris géantes, les sangsues-taupes, les zombies purulents qui vous jettent des bubons, les antagonistes sont plutôt un bonheur à éclater.
Vous l’aurez compris, on n’est pas dans la finesse avec Evil West. Il s’agit d’un défouloir gore, décomplexé et esthétiquement loin d’être vilain. Si les graphismes, sur la version XBox Series que nous avons pu tester, montraient quelques textures parfois douteuses, quelques effets de flou pas toujours heureux, des décors parfois outrageusement sombres, reconnaissons que le jeu Focus propose des ennemis bien animés, ainsi que des panoramas efficaces reprenant les clichés du Far West (déraillement de train, mine abandonnée etc.) On le répète, un des bons jeux d’action de cette fin d’année.
Des variations de jouabilité assez grandes rendues possibles en mélée
Les possibilités du gantelet bien retranscrites en jeu
Un challenge modulable à loisir dans les options
Certaines textures des graphismes et des cinématiques
Une narration pas toujours éuilibrée entre humour parodique et gravité
Un bestiaire répétitif à la longue
Un jeu Focus Entertainment. Sur XBox, PlayStation et PC, environ 60 €. PEGI 18.
© Rossel & Cie – 2022
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