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Essonne : les collectivités veulent récupérer la propriété des usines de production de l'eau – Les Échos

Un bras de fer oppose les présidents de grandes intercommunalités de l'Essonne et du Val-de-Marne au groupe Suez au sujet de la propriété des principales usines de production d'eau du territoire et de leur valeur marchande. Les élus affirment vouloir faire baisser le prix de l'eau potable.
Par Alain Piffaretti
Mastodonte industriel contre poids lourds politiques locaux ! C'est le résumé des forces en présence dans le conflit qui oppose, en Essonne, Suez et plusieurs agglomérations du sud francilien.
Au coeur du litige : la propriété des principales usines de production d'eau potable du Réseau interconnecté du sud francilien (RISF). La plupart de ces usines appartiennent au groupe Suez, notamment l'usine de Morsang-sur-Seine (la plus grande avec un débit de 220.000 m3 par jour) et celles de Viry-Châtillon et de Vigneux-sur-Seine.
Historiquement, la production et la distribution d'eau potable sur le territoire ont été déléguées au secteur privé, principalement au groupe Suez (ex-Lyonnaise des Eaux). Dans les années 1960, l'Etat avait demandé au secteur privé de réaliser des équipements de production d'eau potable pour faire face aux besoins supplémentaires, dus notamment à la création de la ville nouvelle d'Evry.
Ces dernières années plusieurs collectivités territoriales ont repris en main la distribution en créant des régies publiques de l'eau. La principale est la régie de l'eau Grand-Paris-Sud, qui regroupe 13 communes (dont Evry et Corbeil-Essonnes, les deux plus grandes villes du département), deuxième organisme public de gestion de l'eau en France, derrière Eau de Paris.
Grand-Paris-Sud étoffe sa régie de l'eau
La volonté des élus est aujourd'hui de réunir les usines de production et les réseaux de distribution sous pavillon public. Avec un argument choc : faire baisser le prix de l'eau pour les usagers. Les élus estiment en effet que Suez perçoit une marge trop élevée.
« Nous sommes convaincus que nous devons avoir la totalité de la maîtrise du cycle de l'eau pour faire baisser les prix. Suez nous vend l'eau à 0,69 euro le mètre cube, alors que nous pensons qu'il doit se situer autour de 0,45 ou 0,46 euro », affirme Michel Bisson, président (PS) de l'agglomération Grand-Paris-Sud.
Pour unifier leurs politiques de l'eau et peser dans les négociations, quatre des agglomérations concernées (Grand-Paris-Sud, Coeur d'Essonne, Val de Yerres Val-de-Seine et Grand-Orly Seine Bièvre) se sont regroupées en syndicat mixte.
Ce dernier réunit le gratin de la politique locale : François Durovray (LR), président du département et de l'agglomération Val d'Yerres Val-de-Seine, Michel Bisson, président (PS) de Grand-Paris-Sud, Eric Braive, président (PS) de Coeur d'Essonne et Michel Leprêtre, président (PC) de Grand-Orly Seine Bièvre. Pour l'instant, l'agglomération Paris-Saclay et Grand Paris Sud Est Avenir ne sont pas de la partie.
Nous sommes convaincus que nous devons avoir la totalité de la maîtrise du cycle de l'eau pour faire baisser les prix.
Aujourd'hui le syndicat mixte regroupe environ 50 % des usagers de l'eau du réseau interconnecté du sud francilien. « La création de ce syndicat montre notre détermination à travailler ensemble. Il est essentiel de pouvoir rapprocher les politiques de l'eau des intercommunalités », déclare François Durovray. « Tous les élus ne sont pas forcément d'accord pour cette solution. Certains préfèrent traiter avec Suez que rentrer dans une gouvernance complexe avec d'autres élus », nuance un proche du dossier.
Les élus sont soutenus dans leur combat par plusieurs associations d'usagers dont la coordination Eau Ile-de-France et Eau publique Orge Essonne. « Ces usines ont été largement payées par les usagers et doivent être restituées sans contrepartie financière. Nous avons diverses preuves établissant que, lors de travaux, le prix de l'eau a augmenté pour amortir les coûts », s'agace Pascal Grandjeat, responsable d'Eau publique Orge Essonne.
Cette valeur marchande des usines est pour le moment le grand point d'achoppement entre les parties. « Depuis quatre ans, nous demandons à Suez de nous livrer la valeur nette comptable de l'usine de Morsang. Ils s'y refusent et se contentent de donner une valeur commerciale. Nous sommes en capacité de saisir la Haute autorité de la concurrence sur ce dossier », assène Philippe Rio, maire (PC) de Grigny et vice-président de Grand-Paris-Sud.
Veolia scelle son mariage avec Suez
Michel Bisson rappelle que les négociations ont progressé puisqu'au départ Suez ne voulait tout simplement pas vendre. Mais il ajoute : « Suez est d'accord mais fait état d'une valeur commerciale de l'usine entre 400 et 500 millions d'euros. Ce n'est évidemment pas acceptable pour nous. Cela ne tient absolument pas compte de l'amortissement, ni des coûts payés par les usagers. »
« Ce point de vue ne tient cependant pas compte des investissements réalisés par l'entreprise. Et la reprise en main par les collectivités va s'avérer lourde et complexe », estime pour sa part un proche du dossier. Interrompues notamment par l'OPA lancée par Veolia sur Suez, les négociations entre les élus et l'entreprise, dont la gouvernance a été renouvelée, vont redémarrer prochainement. Prochain round prévu au début du mois d'avril.
Alain Piffaretti
Tous droits réservés – Les Echos 2022

source
https://netsolution.fr/gestion-de-la-production/

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