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Équipes Saint-Vincent : Des femmes au service des plus pauvres – Famille Chrétienne

Depuis 400 ans, des femmes laïques servent les plus pauvres, à l’invitation de saint Vincent de Paul. À l’accueil Saint-Vincent de Lyon, sept équipières reçoivent les plus démunis pour leur distribuer des « paniers ».
Devant la statue de saint Vincent, Annick sert Glzar pour nourrir sa femme et ses cinq enfants.
Katia, 35 ans, se rend rue Mourguet, dans le 5e arrondissement de Lyon, après deux heures de ménage dans une société. Un travail précaire qui ne lui « permet pas de remonter la pente ». Pénétrant dans le local des équipes SaintVincent, cette mère de famille, endettée et isolée, détourne le regard. Elle regrette la disparition du masque chirurgical,  qui cachait son visage. « C’est la honte de venir ici, je ne veux pas qu’on sache que j’ai du mal à nourrir mes enfants. » Cette femme d’origine maghrébine a été envoyée « au panier Saint-Vincent » par l’assistante sociale, comme les quarante personnes qui passeront ce matin. Munie d’un caddie, elle vient chercher des aliments, qui varient en fonction des arrivages.
« Le premier mois, j’ai cru devenir fou » : avec les “frontaliers” de la précarité
Pas de chance aujourd’hui : des souris ont attaqué les packs de lait et le chauffeur de la banque alimentaire n’a pu apporter les fruits et légumes. Personne ne râle. « On est déjà bien reconnaissants de pouvoir repartir avec du riz, des surgelés et des conserves », confie Cory, une habituée. Son petit travail à la cantine d’une école reste insuffisant pour payer la location de son T3. En plus de ce coup de pouce bien utile pour leurs maigres finances, les personnes accueillies évoquent l’âme du lieu, créée par les équipières Saint-Vincent. Dix femmes, entre 45 et 83 ans, entièrement dévouées à leurs hôtes : Annette, Anne, Bérénice, les deux Bénédicte, Juliette, Jacqueline, Annick, Sœur Marie-Catherine et Gillian. « Femmes toujours gentilles, toujours sourire », résume l’Irakien Glzar qui attend tranquillement son tour.
• Dans 45 villes de France , 1 300 femmes bénévoles accueillent près de 160 000 personnes par an.

• 100 000 équipières sont  présentes dans 55 pays,  via l’Association internationale des charités.

• Leurs activités principales : aide d’urgence, alphabétisation,  alimentation (distribution alimentaire et épicerie sociale) et vestiaire.
 
Les bénévoles sont « au service », devise de la maison, sous la houlette de Bérénice. Cette dernière prépare le café et découpe les brioches. Anne nettoie le lait par terre et organise les produits sur deux tables, Bénédicte met en route la caisse car, si le panier est gratuit, les personnes y contribuent avec un euro. Saint Vincent de Paul, dont la statue et le portrait trônent dans les différentes pièces du local, inspire les équipières. Elles s’appliquent à faire vivre son esprit et connaissent par cœur quelques-unes de ses phrases : « Ce n’est pas assez d’avoir la charité dans le cœur et dans les paroles, elle doit passer dans les œuvres et, alors, elle est parfaite et devient féconde. » Ce modèle spirituel séduit Anne, bénévole depuis des années, par son aspect « simple et pratique ».
« Même les pâtes augmentent ! » : les familles assommées par la flambée des prix
Avant d’ouvrir les portes du local à 8 h 30 et de s’éparpiller – chacune à sa tâche minuscule et pourtant indispensable au rouage –, elles prennent le temps d’un Notre Père. Cette prière commune leur rappelle que « le Christ de la Passion est présent dans chaque pauvre souffrant », comme le résume Mère Jeannine, supérieure de la communauté des Filles de la Charité, qui abrite le local. « Pas Mère supérieure, Sœur servante », corrige la religieuse. Douceur, discrétion, attention… Les équipières souhaitent nourrir ces personnes, souvent rejetées de la société, mais aussi les aimer. Pour y parvenir, elles les servent avec dévouement en espérant offrir un peu de joie et de confiance. Elles écoutent humblement les confidences – des histoires terribles de violence, d’impayés et de solitude. Elles connaissent leurs souffrances, leur vie, et parfois leurs mensonges. Anne sait qu’Aziza est friande de compote liquide, car Malik, son fils cancéreux, ne mâche plus. Bérénice se souvient qu’Éliane a eu une phlébite et s’occupe de son mari invalide. Chacune dans son style, elles demeurent aux petits soins. Annette reste debout et parle avec énergie, Bérénice s’assoit et demande des nouvelles du petit dernier qui vient de rentrer en classe : a-t-il besoin d’un cartable ou d’un bon pour compléter les fournitures scolaires – dons de l’Académie des sciences, d’un député et d’établissements privés ? Bérénice aimerait proposer à Glzar un cours d’alphabétisation. Hélas, il habite trop loin, à 45 minutes de transport, et s’occupe de ses cinq enfants.
Pourquoi les Français sont-ils plus enclins à accueillir des réfugiés ukrainiens ?
Les personnes parlent de moins en moins français, constatent les anciennes. « Depuis cinq ans, les nationalités se diversi- fient. Avant les personnes, venant du Maghreb, parlaient français. Il y a désormais beaucoup de réfugiés politiques, Syriens, Irakiens, Libanais, pour lesquels la langue est difficile à apprendre. » Leurs besoins primaires n’étant pas satisfaits, le pas vers un cours semble trop loin. En principe, le panier Saint-Vincent est une aide d’urgence, appelée à cesser après quelques semaines. Mais le travail précaire de Katia et le cancer du petit Malik ne durent pas seulement le temps du papier accordé par l’assistante sociale. Alors elle prolonge le dispositif. Car « le panier » est parfois le seul endroit où les personnes peuvent se poser, sentir un regard bienveillant sur elles, parler de leurs difficultés sans être jugées. « J’aime moins les autres associations humanitaires. Là-bas, on est des numéros, on est trop, on nous donne de la nourriture, mais on ne nous parle pas », résume Cory.

En plus de la distribution alimentaire le matin, les équipes Saint-Vincent proposent des cours de français langue étrangère (FLE) l’après-midi, dispensés par Agnès. Ils intéressent un public plus restreint et éduqué. Trois Syriennes se présentent à son cours. Amilda cherche à mieux s’exprimer et « comprendre les chiffres » dans les magasins, tandis que sa sœur voudrait améliorer la construction de ses phrases. Philippe, enseignant d’histoire-géo, propose, lui, des cours de culture et civilisation française pour les étrangers. Il aborde la laïcité, l’émancipation des femmes, l’éducation à la française… et débat avec Henri, ingénieur asiatique, qui souhaite mieux comprendre la culture française de son pays d’accueil.

Quant à Jacqueline, elle organise des ateliers créatifs, par exemple la fabrication d’un bracelet avec une Médaille miraculeuse, à offrir à d’autres équipières vincentiennes. Les bénévoles répètent à l’envi qu’elles « reçoivent plus qu’elles ne donnent ». Pourquoi priver les personnes accueillies de cette joie ?
Olivia de Fournas
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