Des expérimentations vont être prochainement lancées pour réorganiser les tournées. Certains syndicats dénoncent la suppression du passage quotidien des facteurs.
C'est faux. Le facteur continuera bien de distribuer quotidiennement, sur son quartier, toute personne attendant un courrier, un colis ou un journal, six jours sur sept. C'est un principe fondamental, qui est d'ailleurs dans la loi.
En quoi vont alors consister ces expérimentations ?
Nous travaillons sur de nouvelles modalités d'organisation. Aujourd'hui, face à la baisse de l'envoi des courriers, la croissance du colis et les nouveaux services, il y a une plus grande diversité de situations. Un cadre national unique ne convient plus. Il faut donc travailler avec les facteurs pour définir les meilleures manières de distribuer les courriers, la presse et les colis au plus près du terrain. Par exemple, déterminer par où démarrer la tournée, à quelle heure passer par le cœur de village en fonction des ouvertures des commerces, quel véhicule prendre en fonction du nombre de colis… Mais aucun de ces aménagements ne remet en cause le principe du passage quotidien du facteur.
Certains syndicats s'inquiètent aussi de la suppression de postes de facteurs.
Pour accompagner ces évolutions, nous prévoyons l'accompagnement des facteurs, en termes de développement de compétences, mais aussi de recrutement. Nous allons, sur l'année 2023, recruter 2800 facteurs en CDI. Cela montre bien que le métier de facteur est un métier d'avenir. Ce réseau devient également multi-activité. Toute notre stratégie c'est de mutualiser les courriers, avec la presse, les colis, la logistique de proximité, et les nouveaux services.
Justement, quel est l'avenir des facteurs ?
Le facteur a une mission essentielle pour le projet de La Poste. C'est un réseau de proximité humaine, qui veut délivrer ses services publics : le service universel postal, acheminer et délivrer du courrier et des colis en tout point du territoire avec une égalité tarifaire, et la distribution de la presse. Ce réseau c'est également la livraison des colis. 80% des Collisimo sont distribués par des facteurs. Il y a également tous les nouveaux services de proximité : les portages de repas, les services de prévention autour du bien vieillir à domicile, la livraison des médicaments, et puis toute la logistique de proximité.
Le facteur connaît ses clients, leurs habitudes, son quartier. C'est un atout formidable pour la qualité de service.
Quelle est la réalité de l'activité courrier traditionnelle ?
Nous assistons à une forte baisse du volume des courriers, qui a été divisé par trois entre 2010 et 2022. On est passé de 18 milliards de lettres à 6 milliards. Et selon les projections, on devrait être à 3 milliards en 2030. Dans ce contexte, les courriers lettre rouge en J+1 baissent de façon encore plus vertigineuse : son usage a été divisé par 14 entre 2010 et 2022. Le besoin d'envois de messages urgents est désormais capté par le digital.
Face à cela, La Poste a lancé le 1er janvier dernier, une nouvelle gamme courrier. Les usagers peuvent toujours utiliser la lettre verte pour les envois quotidiens. La lettre turquoise a été créée pour les clients qui veulent du suivi. Et la e-lettre rouge pour les besoins urgents ponctuels.
Ces rumeurs mettent en exergue la crainte que La Poste se désengage dans les milieux ruraux. Comment vous répondez à ça ?
Regardons la réalité : les facteurs sont présents dans les milieux ruraux. Avant, on recevait deux à trois lettres par jour, aujourd'hui, on est à moins d'une. Donc, on peut avoir l'impression que le facteur n'est pas passé, mais c'est qu'il n'y avait pas de courrier à distribuer à votre adresse.
Il est important de rappeler l’importance de la distribution de la presse et le maintien des petits centres de distribution du courrier décentralisés.
Quels sont les projets de La Poste dans les années à venir ?
Tout d'abord, que la nouvelle gamme courrier soit bien comprise par nos clients. Ensuite, le développement de Colissimo. L'idée est de livrer plus vite. En 2022, 22% des colis étaient livrés en J+1, il faut que l'on passe à 40% d'ici 2024. Le colis de La Poste doit faire face à la concurrence des expressistes.
Ensuite, la proximité humaine, avec le bien vieillir à domicile. Nous aurons 1 300 000 nonagénaires d'ici la fin de la décennie en France. Il y a des besoins croissants de services à domicile. Les facteurs sont prêts à cela.
Enfin, la RSE. Nous sommes engagés dans une forte réduction de CO2 par l'électrification de nos véhicules et le remplissage de nos tournées qui fera que le bilan carbone sera bien meilleur.
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Chez moi le facteur sonne toujours 2 fois pendant que Jessica lange!
Les explications de Mr Meigneux sont de bon sens. Mais la réalité est toute autre: pour la tournée qui me concerne, ce sont des intérimaires qui se succèdent depuis plusieurs années (15 jours un, 3 semaines un autre…). Parfois, on leur ajoute une partie de tournée supplémentaire ce qui peut amener quelques erreurs . Parfois, ils passent avec on contrôleur qui chronomètre le temps passé. Si c'est un jour où il n'y a pas trop de courrier, ils allongent la tournée! Aucun ne nous a présenté le calendrier du facteur! De plus depuis plusieurs mois, la tournée du samedi ne distribue que les journaux quotidiens et les colis. les habitants qui n'auraient que du courrier ne sont plus desservis!
A l'heure actuelle c'est le client, pardon l'usager, qui est au service de la poste.