Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Encanto : A Tale of Three Sisters – Critique du Roman Disney Press – Chronique Disney

Encanto : A Tale of Three Sisters (littéralement « Encanto : le Conte des Trois Sœurs ») reprend les aventures du film Encanto, la Fantastique Famille Madrigal à travers le point de vue non seulement de Mirabel, mais aussi de ses deux sœurs Isabela et Luisa. Si le roman est à l’origine destiné aux 8 à 12 ans, le concept même ne peut que séduire tous les fans du film à succès de Disney, d’autant que son écriture agréable est à même de plaire aussi aux lecteurs plus âgés.
Née en Colombie, Anika Fajardo a été élevée dans le Minnesota. Son premier roman What If a Fish (Simon & Schuster (USA), 2020) a reçu en 2021 le Minnesota Book Award. Elle a également obtenu le prix du meilleur livre décerné par le journal City Pages en 2020 pour son ouvrage Magical Realism for Non-Believers : A Memoir of Finding Family (University of Minnesota Press, USA, 2019). En 2022, elle publie son nouveau roman Meet Me Halfway chez Simon & Schuster.

Son premier roman en collaboration avec Disney, inspiré du long-métrage d’animation se déroulant en Colombie, connaît un vif succès, à tel point qu’il reste en rupture de stock pendant plusieurs mois dans les pays occidentaux. Et pour cause, Encanto : A Tale of Three Sisters est un livre peu onéreux s’il est pris en considération le soin apporté à son édition. En feuilletant les pages, le lecteur a le plaisir de découvrir un texte coloré avec goût de violet et de rose, dont les chapitres sont ornés de symboles appartenant à l’univers du film. Afin de déterminer quel personnage narre le récit, un portrait dans les mêmes coloris que le texte orne chaque début de chapitre, lequel se trouve modifié dans le cas d’Isabela après qu’elle a subi sa transformation. Aussi, le roman commence par l’arbre généalogique de la famille qui, à l’instar de la chanson La Famille Madrigal entonnée par Mirabel, est bien utile pour situer tous les personnages. Rien ne laisse à désirer donc dans la qualité des illustrations, réalisées par Paola Escobar, du texte et de l’édition.

Chacun des trois récits est écrit à la première personne, et l’auteure parvient à se faufiler dans la peau de ces trois personnages à merveille, adaptant le style et le vocabulaire employé à chaque protagoniste. Mirabel conserve une voix assez neutre et propre au récit dans lequel le lectorat peut facilement s’identifier. Le lecteur découvre par exemple à quel point la situation lui pèse, elle qui, même si elle affiche un sourire optimiste, a du mal à trouver sa place, ne parvenant même pas à s’identifier à son père et son oncle qui, s’ils sont dénués de pouvoirs, ont tout de même des talents certains. Bien qu’ils n’aient pas de dons, les deux hommes sont, en effet, caractérisés respectivement par une habileté au piano pour l’un, et un sens de l’humour décapant pour l’autre.
À quinze ans, âge de Mirabel défini dans le livre et qui est très important dans la culture colombienne à travers la fête des quinceañeras, il est difficile de définir son identité, un problème symbolisé par son absence de pouvoir. Les dons des autres permettent à la communauté de les cerner et de les définir grâce à leur plus grande qualité ou leur centre d’intérêt, ce qui comme l’enseigne le film peut toutefois être préjudiciable à leur développement personnel. Mirabel aimerait savoir qui elle est et se définir elle aussi de cette façon, afin de participer davantage à la vie du village. L’auteure a d’ailleurs inventé un tic de nervosité à Mirabel : lorsqu’elle est anxieuse, la jeune fille défait les fils de sa robe. Du fait qu’il n’y ait pas beaucoup de nouveaux détails dans le roman, cela peut toutefois surprendre le lecteur, car ce dernier ne l’a pas vue répéter ce geste dans le long-métrage.
Les chapitres dédiés à Isabela dénotent de sa volonté de toujours bien faire et de la crainte qu’elle ressent envers sa grand-mère, surnommée Abuela comme en espagnol. L’accès à ses pensées permet de commencer l’histoire dans le même état d’esprit que sa chanson qui révèle sa véritable personnalité. L’auteure la représente comme une jeune-fille de vingt-deux ans à l’attitude davantage bienveillante envers sa sœur qu’elle ne l’est dans le film ; elle a envie d’aider, sans passer à l’action toutefois. La profonde affection qui lie les deux sœurs transparaît à la lecture, mais il est indéniable qu’elles ressentent de l’agacement l’une envers l’autre et qu’une incompréhension marque leur relation avant leur rapprochement. De façon intéressante, des parallèles sont effectués entre Abuela et Isabela, lesquelles, très similaires physiquement lorsque la grand-mère était jeune, ont beaucoup de comportements communs. Cette observation est soutenue dans le récit par les pensées d’Isabela qui établissent des comparaisons entre sa gestuelle, ses réactions et celles d’Abuela. Le poids de la famille pèse sur leurs épaules à toutes les deux et Isabela, comme une fille modèle, prend ses responsabilités envers la communauté très au sérieux. La relation entre Isabela et sa grand-mère est très forte, mais la petite-fille aspire à des rapports plus aimants et plus simples. Au fil de l’histoire, le lecteur en apprend beaucoup sur les relations de la matriarche avec les membres de sa famille, et tout comme Mirabel, in fine Isabela peine à trouver sa place et à se sentir aimée – elle pense même que son père préfère Mirabel. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles elle essaye d’être parfaite et de maîtriser ses émotions.
Si le thème audacieux de la corruption en Colombie est abordé via les soldats ou la milice locale, l’une des thématiques principales traitée dans le film reste bien sûr les relations toxiques intrafamiliales qui se trouvent assainies et libérées par Mirabel, en compagnie de sa famille. La représentation inclusive dans le film a également été acclamée par les fans colombiens, du fait que la palette de personnages est représentative de la diversité ethnique du pays : Abuela et Isabela s’apparenteraient ainsi aux personnes d’origine indigène.

Luisa, enfin, est caractérisée dans l’écriture par une voix déterminée, des expressions décontractées et un sens de l’humour nourri de son côté très actif physiquement et mentalement, à l’image de l’impression qu’elle donne à l’écran. Sa force et sa détermination sont bien évidemment mêlées de tous les doutes qui la paralysent et qu’elle révèle dans sa chanson Sous les Apparences. Si les chapitres narrés par Luisa comportent une certaine légèreté par rapport à ceux de Mirabel et Isabela, lesquels sont moins humoristiques, l’un des moments les plus intéressants de l’ouvrage survient lorsqu’Isabela a subi sa transformation et que, voyant la réaction de sa grand-mère, Luisa arrive à la conclusion que quoiqu’elles fassent, rien ce ne sera jamais suffisant pour Abuela. Les rapports entre Luisa et Abuela sont beaucoup moins explorés que ceux entre la matriarche et Isabela, cependant, il en ressort qu’elle aussi est assez effrayée par sa grand-mère et essaye d’être parfaite à sa manière. Là encore, l’autrice glisse une petite altération quelque peu énigmatique par rapport au film d’animation, puisque le stress entraîne un rougissement de l’oreille de Luisa, au lieu d’un tressautement de paupière.
Le fait qu’Anika Fajardo soit spécialisée dans le réalisme magique si propre à la culture colombienne rend le récit d’autant plus intéressant. En effet, la base magique d’Encanto, la Fantastique Famille Madrigal est tout à fait inspirée de ce mouvement littéraire qui décrit un monde profondément réaliste dans lequel la magie vient s’immiscer. Les papillons présents dans l’œuvre Disney sont d’ailleurs des éléments typiques que le lectorat retrouve chez l’un des artistes les plus importants du mouvement, l’écrivain Gabriel García Márquez. À travers le médium de la lecture, et comme souvent, Anika Fajardo peut développer l’histoire d’origine et ainsi renforcer aisément l’influence du réalisme magique dans l’univers d’Encanto, la Fantastique Famille Madrigal grâce à l’insertion de davantage de descriptions visuelles, mais également à travers l’accès aux pensées intimes des personnages.
Quelques détails ont été modifiés dans le récit et, s’il n’est pas toujours évident d’en comprendre la raison, cela ne provoque jamais une réelle gêne. Les chambres des membres la famille Madrigal sont par exemple beaucoup plus réalistes que dans le film. Celle d’Isabela comporte ainsi plusieurs meubles parmi son abondance de fleurs. La chambre de la grand-mère qui n’est pas montrée à l’écran est décrite comme toute simple, sans aspect magique, et il est possible d’imaginer qu’elle ressemble à celle qu’elle habitait avec son mari dans leur village d’origine. La chambre de Luisa est sans surprise une véritable salle de fitness d’époque. Dans certains cas, ces nouveaux détails viennent étayer la relation entre Mirabel et la maison, Casita, comme à travers la présence active d’un tiroir dans sa chambre qui multiplie les interactions et intensifie l’importance de leurs échanges.
L’auteure vient rajouter beaucoup d’éléments concernant la culture colombienne qui pour certains ont déjà été mentionnés subtilement dans le film d’animation, tels que l’importance du café dans le pays à travers l’enfant du village accro à ces grains énergisants. Elle décrit aussi les environs de la maison et le décor naturel dans lequel est situé le village magique qui est un portrait vivant de la Colombie, avec ses très nombreux arbres fruitiers qui peuplent les paysages. Elle en profite aussi pour ajouter des mots en espagnol ici et là, ce qui confère au livre un aspect cosmopolite, éducatif tout en permettant de se rapprocher des personnages qui emportent le lectorat dans leur histoire avec leur langue maternelle. Par ailleurs, lorsque l’auteure aborde les changements d’apparence de Camilo et retranscrit ses paroles, elle l’effectue vraiment très bien et avec une belle créativité. Aussi, le lectorat retrouve la délicatesse propre à Disney s’agissant du royaume animal et de sa préservation, puisque le jeune garçon aime attraper les papillons, mais qu’il les relâche ensuite sans les blesser.

Deux petits détails pourraient surprendre le lectorat dans le livre, du fait des origines colombiennes de l’auteure. D’abord, elle désigne comme étant « le livreur » l’homme qui apporte à Mirabel des cadeaux pour la rassurer à la fin de sa première chanson. Beaucoup de Colombiens ont pris d’assaut les réseaux sociaux après la sortie du long-métrage et décortiqué les détails culturels disséminés dans le film pour présenter leur culture au monde entier. Le type de cadeaux apportés par cet homme, couplé à son rapport avec Mirabel, serait donc absolument typique du comportement d’un parrain et non d’un simple livreur. De la même façon, lorsque Mirabel indique à Antonio le cadeau sous le lit avec les lèvres jointes, une gestuelle propre à la culture colombienne pour désigner quelque chose, l’auteure qualifie ceci comme étant un simple mouvement de tête.
En dehors de ces menus détails, l’histoire suit quasiment en tout point l’intrigue du film. Pour remplacer les parties chantées, l’auteure intègre notamment la logique et le contenu des chansons à la narration avec brio. Certains des dialogues sont quant à eux retranscrits dans le récit, ce qui permet d’établir un plus grand lien entre les deux médiums. La fin du livre offre enfin un approfondissement quant à la période de reconstruction de la maison et une petite scène supplémentaire ravira les fans du film, dépeignant les nouvelles portes magiques et la chambre de Mirabel.
Il est facile de comprendre pourquoi Encanto : A Tale of Three Sisters a été victime de son succès dans les librairies. Malgré quelques changements pas toujours pertinents, l’approfondissement des trois personnages vaut à lui seul de lui consacrer toute l’attention qu’il mérite. Ce petit roman est un essentiel pour qui aime l’univers d’Encanto, la Fantastique Famille Madrigal et souhaite prolonger son aventure avec la famille magique.

source

A propos de l'auteur

Avatar de Backlink pro
Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Avatar de Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE