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En Chine, le Club des correspondants étrangers fête ses 40 ans – RFI

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L’association a aujourd’hui 40 ans d’existence et elle est toujours considérée comme « illégale » par le pouvoir chinois. Le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) a soufflé ce samedi 4 septembre ses 40 bougies. Quatre décennies pendant lesquelles la Chine s’est profondément transformée, mais où les conditions de travail des reporters restent pour le moins difficiles.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La pluie de ce début d’automne empêche de profiter des jardins, et ce sont les couloirs de l’ambassade de Pologne à Pékin que les plus jeunes ont transformé en terrain de jeu. Course poursuite d’enfants aux visages peinturlurés, épées de pirates en ballon à sculpter à la main, la bataille a lieu non loin du buffet de spécialités du Sud-Est asiatique qui aimante les adultes.
Pour sa fête de rentrée annuelle, le Club des correspondants étrangers de Chine (FCCC ou Foreign Correspondent Club of China en anglais) a vu les choses en grand. On n’a pas tous les jours 40 ans.
Pour cet anniversaire, la représentation diplomatique polonaise a gentiment accepté d’accueillir l’événement. Le FCCC a eu autrefois un bureau au-dessus d’un restaurant brésilien. Les conférences étaient parfois organisées dans une librairie anglophone du centre de Pékin. Mais la librairie comme le bureau ont été depuis contraints de fermer. Sans la bienveillance des chancelleries étrangères, l’association ne pourrait plus se réunir.
L’histoire du club et de la liberté d’informer en Chine accompagne celle du pays hôte. Une histoire faite de hauts et de bas que Wojciech Jacek Zajączkowski est bien placé pour apprécier : « Avec mes collègues diplomates des autres ambassades présentes ici, nous ne pouvons que vous encourager à poursuivre ce précieux travail d’information sur la Chine, affirme l’ambassadeur de Pologne. Il y a quarante ans dans mon pays, j’avais 18 ans, rappelle-t-il dans un sourire : 1981, c’était le début du mouvement Solidarnosc, un carnaval de solidarité et de libertés qui sera réprimé la même année par la loi martiale. » La République populaire de Pologne prendra fin en 1989, « une date importante également pour le FCCC et la Chine », souligne celui qui est aussi historien.          
Cet accordéon des permissions et interdictions accordées ou imposées aux journalistes étrangers en Chine est bien connu des anciens du club. Costume blanc immaculé, pochette bleue en soie, Thomasz Sajewicz déborde d’anecdotes à ce sujet. Arrivé à Pékin en 2005, notre vibrionnant confrère de la radio publique polonaise se souvient d’une période bénie jusqu’aux Jeux olympiques de 2008, où les autorités ont montré un visage plus accueillant.
« Mais à partir de 2012-2013, les choses se sont dégradées, dit-il. Ces dernières années, même les Chinois de la rue se sont progressivement refermés aux micros étrangers. » Le nationalisme exacerbé dans les discours des dirigeants relayés par la fanfare des médias chinois, l’agressivité d’une partie des diplomates devenus « loups combattants » pendant la guerre commerciale avec les États-Unis, et les restrictions sanitaires et aériennes liées à la pandémie de Covid-19, accompagnent l’entrée dans une phase de repli sur soi et d’isolement de la deuxième économie du monde.
« Ces 20 derniers mois n’ont rien arrangé, confirme une consœur travaillant dans la presse écrite. Les fermetures des provinces affectées par l’épidémie et la limitation des voyages à l’intérieur de la Chine ont contribué à nous éloigner un peu plus du terrain. »    
Dix-huit journalistes étrangers ont été expulsés de Chine en 2020, indique le FCCC qui s’inquiétait d’un « rapide déclin de la liberté des médias » dans son dernier rapport. Les autorités ont immédiatement réagi, qualifiant l’association « d’organisation illégale » qui, selon la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, « n’a aucun sens du bien et du mal et manque de principes ». Des journalistes dont les reportages diffèrent de ceux de la ligne officielle du gouvernement, qui dérangent.
Les anciens correspondants australiens en Chine rappellent dans un ouvrage passionnant, pas encore traduit en français, The Beijing Bureau (éditions Hardie Grant), que les autorités communistes ont toujours considéré les journalistes dont les reportages s’écartent de la ligne officielle avec méfiance. Au début des années 1970, la marge de manœuvre de la presse étrangère en Chine était équivalente à celle de la Corée du Nord aujourd’hui.
« Officiellement, le club n’est pas reconnu par les autorités chinoises, souligne Charles Pellegrin, correspondant de France 24 à Pékin et ancien membre du bureau du FCCC. Mais pour la plupart des correspondants étrangers qui sont ici, c’est une véritable source d’entraide, de solidarité, d’appui technique aussi, afin de pouvoir travailler dans un environnement qui n’est pas facile et qui se dégrade d’année en année. »    
Résultat : au pays de la 5G, se connecter à l’extérieur est devenu une véritable épreuve. « Imaginez que pour me connecter avant chacun de mes directs à la radio, je dois régler mes VPN [logiciels permettant de contourner la censure chinoise et d’accéder aux sites étrangers, NDLR] pendant une demie-heure », tweetait récemment Thomasz Sajewicz, le chef du bureau nord-est asiatique de la radio polonaise.       
A teraz wyobraźcie sobie, że przed każdym łączeniem na żywo w @PR24_pl @RadiowaTrojka ( a jest ich coraz więcej) muszę przez pół godziny sprawdzać serwery VPN żeby połączenie było w miarę OK. Dzień dobry #PracaWChinach pic.twitter.com/BUWwygteQb
Dans un contexte d’ultra surveillance et d’internet censuré, la bataille commence généralement dès le matin devant l’écran de l’ordinateur : « Il me faut parfois dix à vingt minutes pour envoyer un email. Alors quand on doit répondre à 20 messages au petit-déjeuner, il y a de quoi perdre ses nerfs », plaisante notre confrère polonais après 16 ans de bonnes et de mauvaises ondes dans le pays du milliard et demi.
Comme d’autres, Thomasz Sajewicz pense toutefois que la Chine reste un pays passionnant à vivre et à couvrir : « Le travail de correspondant à Pékin n’a rien à voir en termes de pressions avec ce que vous pouvez vivre si vous êtes en poste à New York, Berlin ou Varsovie. Mais après tout, un journaliste n’a pas besoin d’être aimé par un gouvernement quel qu’il soit et on connaît les bornes à ne pas franchir. »
Coûts des bureaux de plus en plus élevés, non renouvellement des visas et des cartes de presse, l’heure est à la fête et mieux vaut prendre les choses avec humour. Des feuilles circulent dans l’assistance qui entonnent une parodie des Beatles : « Quand je suis en reportage et que des officiels viennent me mettre en garde, let it be… Quand mes interviews tombent à l’eau, wait and see. »  Pourvu que ça dure !
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