En Bretagne, « un potentiel de plus de 130 000 emplois relocalisables » – Maville.com

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Récolte du brocoli à Mauron (Morbihan). Selon l’étude Reloc’h, réalisée en 2020, la Bretagne, région légumière de premier plan en France, importe pour 88 millions d’euros de légumes. © Archives Ouest-France
Loïc Hénaff est le patron de l’entreprise familiale Jean Hénaff SA (230 salariés), à Pouldreuzic, dans le pays bigouden (Finistère). Pendant six ans, il a présidé le réseau Produit en Bretagne avant de passer la main, en février 2022, après avoir été élu conseiller régional sur la liste du président de gauche de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard. Loïc Hénaff travaille aujourd’hui sur un programme d’aide à la relocalisation des achats des entreprises bretonnes.
Poulets, légumes, le paradoxe breton
En 2020, à la tête du réseau d’entreprises Produit en Bretagne, il a commandé l’étude Reloc’h au cabinet Goodwill management pour évaluer le potentiel théorique de relocalisations en Bretagne.
Selon cette étude, la Bretagne pratique fortement l’achat local et arrive à couvrir 73 % de ses besoins grâce à son offre. Paradoxes de taille : 30 % du poulet breton et 88 millions d’euros de légumes sont importés, souligne Goodwill management, pour qui « de très nombreux achats peuvent être relocalisés en Bretagne : les produits alimentaires intermédiaires (c’est-à-dire les produits ayant subi un début de transformation), les importations de légumes, les ovoproduits, les emballages de carton, plastique et métal, les importations de lait, beurre et sel ».
Lire aussi : Alerte sur la pénurie d’ardoises, les couvreurs bretons veulent rouvrir une ardoisière du Centre-Bretagne
L’étude Reloc’h que vous avez commandée en 2020 montre que les relocalisations potentielles représentent 5,3 milliards d’euros de développement économique pour la Bretagne historique.
Oui, et un potentiel théorique de plus de 130 000 emplois relocalisables. Nous avons constaté qu’il fallait se concentrer sur des secteurs locomotives (NDLR, les filières agriculture et agroalimentaire, maritime, numérique et informatique, tourisme). Notre ligne directrice : contribuer à la relocalisation par les achats. C’est ce que fait le consommateur breton avec Produit en Bretagne. C’est l’initiative la plus performante. En Bretagne, l’achat local est beaucoup plus performant qu’en France. En matière de produits de consommation, les Bretons achètent 6 à 7 % de produits locaux alors qu’en France, on est à 5 %.
Pour réaliser l’étude reloc’h financée par Produit en Bretagne, Arkéa, le Medef Bretagne et la Région Bretagne, le cabinet Goodwill a examiné 582 secteurs économiques et concentré ses efforts sur 188 d’entre eux. Il a ainsi déterminé des axes prioritaires de relocalisations. © Infographie Ouest-France
Dans quels secteurs, la Bretagne peut-elle relocaliser ?
Treize secteurs ont été identifiés. Dans les emballages, par exemple, la Bretagne achète et produit de l’emballage. L’une des pistes, dans l’année qui vient, serait de voir avec des entreprises bretonnes comment travailler sur des logiques d’intégration sur l’exemple du groupe Sill (Finistère) qui a rapatrié la production de pots de papier à base de paraffine à côté de son usine de yaourts à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), en rachetant son fournisseur du Nord de la France.
Il y a également un potentiel de relocalisations dans les engins agricoles – la Bretagne en produit peu et en achète plus que ce qu’elle n’en vend. Enfin, la filière des déchets est porteuse. Aujourd’hui, la Bretagne exporte une part de ses déchets. Compte tenu du contexte, on va avoir besoin de champions des déchets. L’idée, c’est qu’il vaut mieux s’appuyer sur des acteurs locaux.

Lire aussi : En Bretagne, ces entreprises de l’industrie s’engagent pour le local
Loïc Hénaff a été élu conseiller régional de Bretagne en juin 2021. Il travaille aujourd’hui sur un programme d’aide à la relocalisation des achats des entreprises bretonnes. © Archives Ouest-France
Comment accompagner les entreprises bretonnes pour déterminer ce qu’elles peuvent relocaliser ?
Nous venons de créer un comité de pilotage. Objectif : basculer en mode concret début 2023. Ce comité de pilotage va se réunir toutes les trois à quatre semaines et déterminer ce dont les entreprises et les structures économiques ont besoin. L’idée, c’est d’apporter des solutions.
La Région veut mieux accompagner les entreprises à acheter localement. Nous voulons notamment identifier les points bloquants à l’achat local auprès de dix entreprises. Nous voulons leur permettre de comprendre le calcul du coût global de possession d’un produit (Total Cost of Ownership, TCO) qui prend en compte les coûts directs et indirects. L’idée, c’est d’accompagner les entreprises par des formations.
Selon l’étude Reloc’h, les écarts de coût global des produits ont fondu à 10 % entre la France et les pays émergents. Goodwill management estime que si cet écart est inférieur à 20 %, la relocalisation mérite d’être étudiée. Le monde économique breton est-il prêt à s’engager dans cette voie ?
Oui. Il reconnaît les effets négatifs d’un achat trop éloigné. La Chine, pour ne citer qu’elle, n’est plus cet eldorado de bas coût. Aujourd’hui, on sent poindre quelque chose pour des raisons environnementales, sociales et économiques, auxquelles s’ajoutent des notions de souveraineté. C’est à construire et ce n’est pas forcément une histoire d’argent. C’est aussi une question de formation professionnelle. Et puis, on est en train de parler de choses qui ont de l’impact : 130 000 emplois, ce n’est pas rien.
Attention, je ne suis pas en train d’agiter la baguette magique de la relocalisation comme solution à tout. Je suis en train de dire : « La relocalisation, c’est peut-être un outil pour mieux maîtriser ses risques, pour réinternaliser de la compétence. Dans une période d’incertitude comme celle que nous vivons, c’est mieux de maîtriser tous ces sujets. »
Face à la pénurie d’ardoises, un projet de réouverture des Ardoisières de Maël-Carhaix (Côtes-d’Armor) est défendu par la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment). Qu’en pensez-vous ?
Notre étude n’a pas pris en compte les produits d’extraction. En la matière, il faut être extrêmement prudent sur le plan environnemental. Mais s’il y a pénurie d’ardoises, ça se regarde avec sérieux.
L’ambiance / le décor
Le rapport qualité / prix

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