Publié le 11/11/2022 à 10h00
Alice Forges
Revenant d’une tournée dédiée à la musique de Blue Note, le saxophoniste se voit proposer une carte blanche pour un festival. Il décide de modeler un projet s’inspirant de la sensibilité américaine, dont il est familier depuis sa formation au collège de Marciac. Émile Parisien, en maître d’œuvre, souhaite s’appuyer sur une solide charpente aux accents new-yorkais pour soutenir un propos plus personnel.
C’est de la musique, peu importe son origine.
Il complète une équipe d’experts en la matière (Theo Crocker, Joe Martin et Nasheet Waits) en conviant ses deux acolytes, Manu Codjia et Roberto Negro. Sont réunies toutes les compétences pour concevoir et construire, de la pointe de la virtuosité, un impressionnant pont suspendu au-dessus de l’Atlantique, un phrasé spectaculaire à parcourir en regardant l’horizon.
Là-dessous, le courant américain a déferlé sans concession. « J’ai conçu ce disque pendant la pandémie, et j’imaginais d’innombrables scénarios… Je savais que je n’aurais pas beaucoup de temps de répétition ni d’enregistrement. Les musiciens américains avaient cette façon de se plonger dans la musique à mille pour cent… J’ai été un peu dépassé par leur engagement musical, et en même temps, c’était une très bonne surprise?! J’ai trié un peu plus tard. Ce qui me tenait à cœur, c’était de garder quelque chose d’assez narratif, effaçant les barrières. C’est de la musique, peu importe son origine. »
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Louise, c’est ainsi qu’a été baptisé cet album rendant hommage à l’artiste plasticienne Louise Bourgeois, connue pour ses gigantesques araignées, évoquant la maternité, entre puissance et vulnérabilité. « Je suis très sensible à l’art moderne et contemporain, et j’admire Louise Bourgeois pour son travail. C’est une démarche très intime, mais il y a dans ce titre un hommage aux mamans, lié à la période du Covid. »
Instrumentiste « à vif, à fleur de peau », Émile Parisien « remercie tous les jours » son saxophone de lui donner la possibilité d’exprimer ses émotions.
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Artisan fluide au service d’un ouvrage mouvant, capable de métamorphoser les tempêtes ou de communiquer la rêverie des embruns sur un fil mélodique, Émile Parisien joue au funambule avec son sextet entre les deux rives de l’Europe et des États-Unis. « On joue le répertoire du disque, mais c’est en constante évolution. On ne s’endort jamais sur nos lauriers. Je suis toujours aussi content et curieux, c’est très stimulant. »
Une affirmation qui va de pair avec la suite de son parcours, à venir : un album avec Roberto Negro, et un opus avec Vincent Peirani, Vincent Ségal et Ballaké Sissoko.
En concert. Vendredi 11 novembre, à 20 h 30 à La Maison (de 15 à 25 €). Avec Manu Codjia (guitare), Roberto Negro (piano), Theo Crocker (trompette), Joe Martin (contrebasse), Nasheet Waits (batterie).
Alice Forges
alice.forges@centrefrance.com
Programme du vendredi 11 novembre
Bruno Lapin. 12 h 15, Théâtre municipal. Trio atypique avec basson, voix ; flûte et violoncelle.
L’Effet vapeur. 15 h, Café Charbon. L’Effet Vapeur poursuit à sa manière la fameuse quête d’un folklore imaginaire, en y injectant une bonne dose d’électronique et d’expérimentation.
Dominique Pifarély / François Couturier. 18 h 30, Théâtre municipal. Preludes & Songs – « préludes et chansons » avec violon et piano dont il est question ici.
Émile Parisien Sextet. 20 h 30, La Maison. Dans le feu du jeu et de l’improvisation, donnant naissance à une musique ardente d’une portée tout simplement universelle.
Daniel Humair « Drum Thing ». Deuxième partie. Un quartette sans piano évoquant l’esprit des formations d’Ornette Coleman et Don Cherry, vibrant de la pulsation prodiguée par un maître-batteur.
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