Le milliardaire a offert d'acheter le réseau social au prix initialement prévu de 44 milliards de dollars. Il faisait face à la perspective d'un long et coûteux combat juridique contre le réseau social, qui semblait mal engagé pour le milliardaire. Le cours de l'action Twitter a été suspendu.
Par Hortense Goulard
Enième volte-face d'Elon Musk. Le milliardaire a envoyé une lettre à Twitter pour offrir d'acheter le réseau social, au prix convenu initialement de 54,20 dollars par action, selon les médias américains. Le cours de Twitter a grimpé de 18 % lorsque cette annonce est tombée, avant d'être suspendu à Wall Street.
Twitter et Elon Musk s'apprêtaient à s'affronter devant un tribunal du Delaware, à partir du 17 octobre. En avril, le milliardaire s'était engagé à acheter le réseau social , avant de changer d'avis trois mois plus tard. Il mettait en avant le nombre de bots, ou de comptes automatisés, sur la plateforme, pour justifier ce refus. Twitter pointait, au contraire, qu'il avait signé un accord de fusion contraignant.
Elon Musk a envoyé une lettre au réseau social dans la nuit de lundi à mardi. Il aurait aussi prévenu le tribunal du Delaware de ses intentions, selon le « Wall Street Journal ». Twitter a confirmé par la suite avoir reçu cette lettre d'Elon Musk, soulignant que « l'intention de l'entreprise est de conclure cette transaction ». Les deux parties sont en train de discuter des conditions dans lesquelles l'acquisition pourra finalement avoir lieu, poursuit le WSJ.
Cette décision d'Elon Musk lui évite de s'engager dans un conflit juridique ouvert. « Cela indique clairement que Musk a admis, avant d'arriver devant le tribunal, que ses chances de gagner face au conseil d'administration de Twitter étaient très faibles, et que cet accord allait être mis en oeuvre d'une façon ou d'une autre », a commenté Dan Ives, analyste chez Wedbush. « Être obligé d'acheter le réseau social après une longue bataille judiciaire acharnée dans le Delaware n'était pas le scénario idéal et accepter de s'en tenir à l'accord initial lui évitera un casse-tête judiciaire. »
Le conflit entre Elon Musk et Twitter a déjà donné lieu à des attaques cinglantes de part et d'autre. « Après s'être donné en spectacle pour que Twitter accepte de considérer son offre, et proposé puis signé un contrat de fusion favorable au vendeur, Musk croit apparemment qu'il a le droit […] de changer d'avis, de démolir la réputation de l'entreprise, de perturber ses opérations, de détruire de la valeur pour les actionnaires et de s'en aller », écrivait Twitter dans sa plainte.
Twitter : un bras de fer qui se joue autour des bots
Quelques jours plus tard, le milliardaire avait riposté en portant plainte à son tour. Il accusait le réseau social de surestimer le nombre d'utilisateurs actifs monétisables, ceux qui peuvent être exposés à de la publicité sur la plateforme. Or, il s'agit d'un indicateur clé pour le groupe et très suivi par Wall Street. Le réseau social assure que ces derniers représentent moins de 5 % des utilisateurs de la plateforme, tandis qu'Elon Musk soutenait que ce nombre était bien plus important.
Face aux tribunaux, le milliardaire aurait dû montrer que le nombre de bots était largement supérieur à ce qu'avançait Twitter, mais aussi que cette différence affecterait matériellement et durablement les revenus du réseau social. Ce qui est très difficile à prouver. Les experts juridiques s'accordaient donc à dire que le milliardaire avait bien peu de chances d'échapper à ses obligations.
Selon Bloomberg, les experts juridiques d'Elon Musk se sont montrés inquiets car la juge, Kathaleen McCormick, a pris le parti de Twitter à plusieurs reprises pendant les auditions préliminaires au procès. C'est pour cela qu'Elon Musk aurait fini par changer d'avis à nouveau.
Hortense Goulard (Correspondante à San Francisco)
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