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Un portrait d’Elon Musk devant le logo Twitter. Photo d’illustration. © DADO RUVIC / REUTERS
« The bird is freed » (en français, « L’oiseau est libéré ») : c’est ainsi que le milliardaire Elon Musk, cofondateur de SpaceX ou encore directeur de Tesla, a officialisé ce vendredi 28 octobre 2022 son rachat du réseau social Twitter pour 44 milliards de dollars, se rebaptisant « Chief Twit » dans sa description, « Chief » pour « chef » et « Twit » signifiant « crétin ».
En coulisses, le tout nouveau chef de Twitter venait de licencier les dirigeants du réseau social : le patron et informaticien indo-américain Parag Agrawal, le directeur financier Ned Segal et la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde, selon le Washington Post .
Le début d’une longue liste de changements qu’Elon Musk devrait opérer, si l’on en croit ses promesses.
« Une grande variété d’opinions »…
Lors d’une session de questions-réponses avec les salariés de l’entreprise mi-juin, Elon Musk a souligné son ambition d’atteindre un milliard d’utilisateurs, contre 436 millions actuellement. De quoi créer « une place publique en ligne où une grande variété d’opinions peuvent débattre », a-t-il dit ambitionner jeudi, sur Twitter.
Lire aussi : Pourquoi le rachat de Twitter par Elon Musk inquiète de nombreux utilisateurs
Elon Musk se pose en grand défenseur de la « liberté d’expression ». Avant de racheter Twitter, il ambitionnait de créer son propre réseau social, estimant que Twitter ne lui permettait pas d’exprimer toutes ses opinions. Mais sa vision de la liberté d’expression divise. En 2018, par exemple, il avait insulté de « pédophile » un spéléologue qui avait contribué au sauvetage de douze enfants coincés dans une grotte en Thaïlande, se basant sur le simple fait qu’il s’agissait d’un Britannique émigré dans ce pays, plaque tournante de l’exploitation sexuelle de mineurs.
… dans le respect des règles européennes
« En Europe, l’oiseau volera selon nos règles européennes », a averti avec humour Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, ce vendredi 28 octobre, en réponse au tweet d’Elon Musk.
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?? @elonmusk
In Europe, the bird will fly by our ???? rules.#DSA https://t.co/95W3qzYsal
— Thierry Breton (@ThierryBreton) October 28, 2022
?? @elonmusk
In Europe, the bird will fly by our ???? rules.#DSA https://t.co/95W3qzYsal
Le règlement sur les services numériques a été publié jeudi au Journal officiel de l’UE, et s’appliquera à partir de début 2024. Il imposera le retrait rapide de tout contenu illicite et contraindra les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant « fréquemment » la loi.
En mai dernier, Elon Musk s’était dit « sur la même longueur d’onde » que l’UE, lors d’une rencontre avec Thierry Breton. « Twitter ne peut évidemment pas être un endroit infernal ouvert à tous, où tout peut être dit sans conséquence. En plus de respecter les lois, notre plateforme doit être chaleureuse et accueillante pour tous », a redit le nouveau patron de Twitter jeudi.
Un retour de Donald Trump ?
En lien avec sa volonté d’une plus grande « liberté d’expression », Elon Musk s’est montré ouvert à un retour de Donald Trump sur le réseau social. L’ex-président des États-Unis avait été exclu peu après l’assaut du Capitole, en janvier 2021.
Pour Elon Musk, cette exclusion est « moralement mauvaise et complètement stupide », a-t-il dit en mai dernier. Selon lui, cette décision n’a pas poussé Donald Trump au silence et a rendu son opinion encore plus populaire.
L’ex-président a depuis créé son propre réseau social, Truth Social (« Truth » signifiant « Vérité »), lancé fin février. L’application a été approuvée par Google le 12 octobre. Donald Trump a par ailleurs exclu de revenir sur Twitter. « J’espère qu’Elon achètera Twitter parce qu’il fera des améliorations et c’est un gars bien, mais je reste sur Truth. Nous trouvons que Truth est bien meilleur que Twitter, qui a des bots et des faux comptes », a-t-il justifié en avril.
Spams, faux comptes, algorithmes, bouton « modifier »…
Elon Musk a fait d’autres promesses aux utilisateurs. Il souhaite notamment en finir avec les robots spammeurs, ces messages non sollicités envoyés souvent à des fins publicitaires, et les faux comptes. Il promet par ailleurs plus de transparence concernant les algorithmes. Les nouvelles réglementations européennes vont d’ailleurs imposer une transparence accrue sur ce sujet, en particulier pour les plateformes comptant « plus de 45 millions d’utilisateurs actifs ».
Par ailleurs, Elon Musk pourrait s’intéresser à une nouvelle fonctionnalité, déjà testée par les anciens dirigeants, la modification des tweets après publication grâce à un bouton spécifique. En avril dernier, il avait évoqué cette option parmi des propositions d’« améliorations significatives », publiées dans un tweet. Son sondage sur ce bouton avait récolté 73 % de pour. Il est donc possible que cette idée lui soit restée en tête.
De nombreux licenciements attendus
Les trois licenciements annoncés ce vendredi chez Twitter devraient être les premiers d’une longue série. Selon une information du Washington Post du 20 octobre, Elon Musk envisage de licencier environ 5 500 des 7 000 salariés du réseau social, soit environ 75 %.
Et cela pourrait aller très vite. D’ici à la fin de l’année 2023, déjà près d’un quart du personnel pourrait être licencié. Cela était déjà prévu par Twitter avant le rachat, selon le Washington Post.
Selon un employé à l’AFP, plus de 700 salariés ont déjà quitté le groupe californien depuis juin.
Des finances moins dépendantes de la publicité
Si Elon Musk veut se montrer conciliant vis-à-vis de sa vision de la liberté d’expression, c’est aussi parce qu’il sait que les annonceurs préfèrent généralement adosser leurs pubs à des contenus consensuels.
Twitter est aujourd’hui dépendant à 95 % de la publicité, note Le Figaro . « Twitter aspire à être la plateforme publicitaire la plus respectée au monde, qui renforce votre marque et fait croître votre entreprise », a adressé Elon Musk aux annonceurs, dans le même tweet de jeudi où il assurait que ce réseau social ne pouvait « évidemment » pas « être un endroit infernal ouvert à tous, où tout peut être dit sans conséquence ».
Pour diminuer cette dépendance aux annonceurs, le nouveau patron de Twitter veut diversifier ses sources de revenus. Cela pourrait passer par une formule d’abonnement, permettant aux utilisateurs qui paieraient pour ne plus avoir de publicités.
Sur les publicités toujours, Elon Musk a dit vouloir adapter les publicités pour qu’elles correspondent le plus possible aux « besoins » des internautes.
Sortie de la Bourse et « application X »
Pour renforcer la rentabilité de Twitter, Elon Musk pourrait aussi s’appuyer sur une « application X », sur le modèle de l’application chinoise WeChat, réunissant messagerie, réseau social ou encore services financiers. « Il s’agit soit de convertir Twitter en cela, soit de créer quelque chose de nouveau », a-t-il expliqué. En tout cas, l’achat de Twitter était qualifié comme un « accélérateur » dans ce projet.
Enfin, pour ne plus avoir à communiquer sur la santé financière de l’entreprise, Elon Musk a déjà annoncé ses intentions de la retirer de la Bourse new-yorkaise.
L’ambiance / le décor
Le rapport qualité / prix
28/10/22 – 14:54
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Les applications mobiles Ouest-France disponibles en téléchargement
https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions
