Egee, vénérable association reconnue d’utilité publique, 100 % bénévole et bienveillante, peu médiatique, affiche une efficacité reconnue depuis tout juste 40 ans. Accompagnant étudiants, demandeurs d’emploi ou créateurs d’entreprise pour leur éviter les chausses-trappes. Elle est particulièrement active dans la région.
Le bénévolat peut rapporter gros. La formule, discrète, trouve toute sa valeur par ces temps secoués de diverses crises. Prenez l’association nationale Egee (Entente des générations pour l’emploi et l’entreprise), 100 % bénévole et bienveillante – une rareté – dont le seul but est d’accompagner son prochain vers davantage de réussite professionnelle et une meilleure connaissance du monde de l’entreprise et ses chausses-trapes.
L’association suit plusieurs axes. “Notre action est multiforme. Elle consiste à aussi bien à aider le jeune étudiant en BTS pour l’aider à trouver un stage ; la personne en fin de cycle en école ce commerce pour optimiser sa recherche d’emploi ; sensibiliser les écoliers de classes de 3e aux différents parcours de formation… Mais aussi en aide aux demandeurs d’emploi ou en reconversion professionnelle ; on les aide à structurer leur démarche vers l’emploi. Notre action, c’est transmettre une expérience et un savoir-être”, définit Antoine Mouly, président d’Egee Occitanie. L’économie est-elle devenue trop compliquée… ? “Elle n’est pas facile pour les acteurs de la vie économique, souligne Paul Dutilleul. Pour le président national d’Egee, “notre association a su s’adapter au quotidien. Et nos conseillers sont des praticiens qui sont toujours restés au contact du terrain. Nous sommes d’ailleurs partenaires de nombreuses institutions comme récemment la CPME…”
Cette association met en marche depuis 40 ans (!) en toute discrétion mais réelle efficacité 1 800 spécialistes, retraités de nombreuses spécialités, dont 134 sont actifs en Occitanie. Une fois sorti de la vie active et rémunérée, ils mettent leurs compétences toujours présentes au profit totalement gratuit de leurs puînés jeunes actifs ! Une formule qui marche. Ces accompagnateurs de talents en herbe vont, par exemple, en cette année 2023, démultiplier une action toute simple mais si intelligente !
Dans ce cas précis, il s’agit, en partenariat avec le ministère du travail, déconcentré à Toulouse, de faire intervenir des conseillers Egee qui ont déjà pioché dans leurs compétences nombreuses pour aider des demandeurs d’emplois. Les demandes ne sont pas vaines : bilan pour l’un ; amélioration de la confiance en soi pour un autre ; rendre intelligibles les implexes réseaux sociaux… La liste est longue. Une soixantaine de demandeurs d’emplois de Balma, Saint-Jean, Cugnaux, l’Union, etc., ont ainsi bénéficié de leurs précieux conseils pour un accompagnement personnalisé.
“Cette année, fort de cette expérience concluante, confie Antoine Mouly, président d’Egee Occitanie, en retraite à Perpignan, nous allons déployer cette action dans cinq à six départements de la région. Cet ancien cadre supérieur à la Banque de France en connaît un rayon.
“Nous avons en projet, poursuit-il, de participer à une cité éducative dans des collèges de quartiers prioritaires pour aider des élèves à structurer leur avenir professionnel…” Egee Occitanie a aussi comme ambition supplémentaire en 2023 de tenter d’anticiper sur les difficultés des entreprises. Pour éviter certaines catastrophes. “Nous y travaillons avec l’Ordre des avocats, certaines chambres de métiers, etc.”
Ces actions ne sont que les derniers rejetons d’un enfantement beaucoup plus ancien. Cette association n’est pas très médiatique. Elle a été créée en 1982 sous le premier septennat de François Mitterrand et son Premier ministre Pierre Mauroy, sous les auspices de la Datar et de la Caisse des dépôts et consignations. L’époque du choc pétrolier, de l’utilisation des ressources des retraités, d’ingénieurs et chefs d’entreprises au bénéfice de l’économie en voie de restructuration.
À l’époque, on était déjà convaincu qu’utiliser les compétences de personnes à la retraite – principalement ex-chefs d’entreprises, professions libérales, cadres – était une bonne idée. “Nous sommes au service de certaines populations. Nous intervenons dans trois secteurs d’activité, à commencer par l’éducation nationale {dont elle est agréée, Ndlr}, du collège au doctorat, pour faire connaître le monde et les codes de l’entreprise.” Reconnue d’utilité publique depuis 2013, Egee, avait retenu en 2012 l’attention de Louis Gallois, ex-grand patron, dans son rapport sur la compétitivité française remis au Premier ministre de l’époque Jean-Marc-Ayrault.
Cette implication exemplaire avait déjà été citée par la secrétaire d’Etat aux PME, Marylise Lebranchu en 1999. Antoine Mouly le confirme : “Les résultats de différentes missions gouvernementales ou parlementaires sur l’accompagnement des entreprises nous le prouvent : une entreprise qui bénéficie d’un accompagnement a beaucoup plus de chances de survie à trois ans et bien supérieur à une situation où elle n’en bénéficie pas.”
L’association multiplie les partenariats avec l’Education nationale, l’Afpa, Pôle emploi, les CCI, les chambres de métiers… “Parfois même avec des collectivités qui nous demandent d’intervenir”. Pourquoi cet accompagnement est-il si important aujourd’hui ? “Parce que, répond Antoine Mouly, président d’Egee Occitanie, les gens en ressentent le besoin ! On enregistre beaucoup de demandes. Il y a un vrai besoin de savoir comment “ça” fonctionne de l’intérieur.” L’utilisation de l’expérience bienveillante sans intérêt autre que la transmission est un vrai plus.
Nous aidons à l’établissement d’un “tableau de bord” ; au recrutement du premier salarié ; à établir une stratégie commerciale ; à communiquer…”
Antoine Mouly précise : “Nous avons aussi des actions, historiques, en faveur de l’entrepreneuriat. On accompagne les créateurs d’entreprises. C’est du parrainage, du mentorat. Nous aidons à l’établissement d’un “tableau de bord” ; au recrutement du premier salarié ; à établir une stratégie commerciale ; à communiquer… C’est toujours basé sur l’expérience. On les aide à prendre leurs décisions en toute connaissance de cause. On est particulièrement actif en Occitanie, davantage dans certains départements : on est très présents en Tarn-et-Garonne, en Aveyron ; en Ariège ; en Haute-Garonne ; dans les Pyrénées-Orientales ; dans le Tarn, le Lot… On se développe dans le Gers et les Hautes-Pyrénées ou encore en Lozère.”
Comment entre-t-on en contact avec un conseiller Egee ? “Nos actions sont dispensées via différents réseaux comme France Bénévolat, différentes plate-formes ; nous sommes aussi présents dans aux traditionnelles journées des associations…” Il ajoute : “Nous signons aussi régulièrement des accords avec des pépinières d’entreprises et autres incubateurs et on développe des partenariats sur des demandes spécifiques quand la structure décèle un besoin et/ou quand elles sentent qu’elles pont besoin de quelqu’un d’expérience qui va conforter leur discours de soutien.”
Olivier SCHLAMA
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