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L’intelligence artificielle, interdite dans les écoles new-yorkaises, laisse perplexes certains professeurs de l’Hexagone, qui craignent des « plagiats ».
Temps de lecture : 3 min
Stendhal, Hugo, La Bruyère… Professeure de français au lycée, Anne a corrigé tant de fiches de lecture de classiques de la littérature plagiées de sites Internet, qu’elle assure aujourd’hui « détecter toutes les impostures ». « J’ai l’œil aiguisé : des formules analogues, un style élaboré, aucune faute d’orthographe… » Mais son assurance chancelle à l’évocation de l’intelligence artificielle ChatGPT : « Je dois bien reconnaître que cela me dépasse… »
Lancé en décembre dernier, cet agent conversationnel capable de résoudre des équations complexes comme de rédiger des dissertations en une fraction de seconde inquiète, au-delà d’Anne, une large part de la communauté éducative.
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Déjà, le 5 janvier dernier, les écoles publiques de New York interdisaient, sur leurs réseaux, son usage. « Si ChatGPT peut fournir des réponses rapides et faciles à des questions, il ne permet pas de développer la pensée critique et les compétences en matière de résolution de problèmes, qui sont essentielles à la réussite scolaire et tout au long de la vie », justifiait alors la porte-parole de la ville, Jenna Lyle, à CNN.
« Que les élèves puissent confier leurs devoirs à un robot et produire un texte sans le moindre effort est très préoccupant », abonde Anne, qui a testé l’AI [intelligence artificielle, NDLR] et demeure « stupéfaite » par ses potentialités (« On peut même lui imposer des contraintes de longueur ! »). Un « plagiat 2.0 » qui préoccupe, aussi, les professeurs du supérieur : « Cet outil est forcément une mauvaise nouvelle, confie ainsi Paul Cassia, professeur de droit à l’université Paris 1. Car c’est le cœur de notre métier que d’apprendre aux étudiants à penser par eux-mêmes… »
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Et si l’intelligence artificielle reste à affiner (elle puise encore dans des éléments erronés ou obsolètes), elle déconcerte, aussi, parce qu’elle pourrait redéfinir les méthodes d’évaluation. « Si demain, les copies générées par ChatGPT sont parfaitement indétectables, alors cela pourrait signer la fin des devoirs à la maison », augure le professeur. Une fébrilité qui n’a pas échappé aux ingénieurs d’OpenAI [l’entreprise à l’origine de l’agent conversationnel], qui déjà développent un nouvel outil capable de détecter un texte généré par l’intelligence artificielle. Proposant une voie entre interdiction pure et usage débridé.
« Bannir un outil n’a jamais empêché les élèves – qui savent parfaitement contourner les règles – de l’employer », rappelle à ce titre Marie-Astrid Chauviré, professeure d’histoire-géographie au collège, qui voit dans l’apparition de ChatGPT se rejouer celle de Google, une quinzaine d’années auparavant. « Le plagiat a toujours existé, il prend juste des formes nouvelles. Au fond, utiliser une intelligence artificielle n’est pas moins juste que se faire aider par ses parents… », expose, fataliste, la professeure.
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Est-ce à dire que la lutte est perdue d’avance ? Pas si l’on considère « les limites » de l’outil. « Je le mets au défi de savoir sur quels points de mon cours j’ai insisté et attends des copies de mes élèves », sourit Marie-Astrid Chauviré. Sans compter que ces derniers devront encore passer le « crash test » du devoir sur table : « Il y a des constantes. Si les connaissances ne sont pas acquises, les élèves ne réussiront jamais les examens de fin d’année… »
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“se faire aider par ses parents” :
c’est pourtant bien utile pour pallier la déficience de certains professeurs, ou sa démission face au niveau général de la classe, héritée du “collègue” de l’année d’avant (récursif…).
Lors du confinement, certains parents ont laissé leur gosse devant la télé (plutôt la 18 que la 14) quand d’autres ont réalisé quel était son niveau réel, et ont opéré une sérieuse”action corrective”.
Pour un parent, “aider pour les devoirs”, c’est juste la partie émergée de l’iceberg, celle que voit le prof. Tous les parents n’ont certes pas le temps ou la capacité intellectuelle permettant de compenser les déficiences de l’école. Alors oui, c’est “injuste” (et vexant pour le prof, qui peut être tenté de se venger s’il l’apprend). Mais la “justice de groupe” ne fait pas partie des objectifs éducatifs des parents.
PS : il existe d’excellents profs, qui font progresser d’excellentes classes sans “bloquer” ni “abandonner” personne. Mais ça ne se présume pas, ça ce constate au cas par cas. Et le métier de prof, à ce niveau de qualité, c’est fatiguant. Réellement fatiguant.
@ x@n le 13/01/2023 à 09 : 06 : “J’ai un enfant qui prépare le bac américain en double diplôme et l’école indique qu’elle est équipée d’un logiciel pour détecter les plagiats… “
Est-ce que ça comporte une renonciation à copyright ? Quand ce système était sorti, certains parents, opposés, ont déposé un copyright sur les copies de leur gosse, interdisant juridiquement au vendeur du logiciel d’enrichir sa base, mettant un doute sur la validité du système…
Le vrai sujet est : intelligence artificielle vs vrai connerie
L’intelligence artificicelle n’arrivera jamais à lutter contre la stupidité naturelle de certains.
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