Fermer une entreprise n’est jamais agréable, ni même évident, surtout lorsqu’il s’agit de la sienne (celle que l’on a créée), car il est difficile de ne pas vivre cette épreuve comme un échec. De plus, nous vivons dans une société rationaliste qui nous pousse à toujours tout expliquer et donc à nous justifier en cas d’ échec justement.
Le premier accord [« Que votre parole soit impeccable », NDLR] est très utile puisque nous sommes des êtres de langage et que nous ne pouvons nous empêcher de parler et de penser, de mettre des mots sur les événements qui nous arrivent… Que répondre, en effet, aux questions concernant cette fermeture ? Le plus simple est de dire la vérité, mais pas forcément toute la vérité… car tout le monde n’a pas forcément une parole impeccable ! L’exercice est plus difficile qu’il n’y paraît : la première difficulté est de ne pas se laisser emporter par les émotions négatives (la honte ou la culpabilité, la colère ou la rage, le dépit, ou l’amertume, la tristesse ou la dépression, etc.). La deuxième difficulté consiste à éviter de donner tort à quelqu’un ou à soi-même : accuser l’un ou l’autre n’apporte rien à personne…
Le deuxième accord [« N’en faites pas une affaire personnelle », NDLR] est tout aussi utile et difficile que le premier : comment ne pas prendre pour soi cet échec ? Comment ne pas se sentir responsable, donc coupable ? Comment ne pas attribuer à ceux qui ne nous ont pas aidés des intentions hostiles à son égard ? Pourtant, il faut se rappeler que chacun est dans son rêve, dans son monde et n’interfère avec nous que par réaction. Nos « ennemis » ne nous connaissent pas, ne nous voient même pas et agissent par rapport à leurs perceptions…
Le troisième accord [« Ne faites pas de suppositions », NDLR] représente un autre défi : nous sommes tellement habitués, formatés, domestiqués à tout interpréter, qu’il est presque impossible de ne pas le faire en cas d’échec – que signifie cet événement ? (…) Il est absolument inutile d’en faire ! C’est le parasite et le juge qui nous poussent à tout interpréter et à supposer tout et n’importe quoi…
Le quatrième accord [« Faites toujours de votre mieux », NDLR] est fondamental. C’est l’accord le plus précieux pour sortir de cette situation la tête haute : il peut nous sauver (à lui seul) de toutes les émotions négatives évoquées auparavant (honte, colère, dépression ou autres). Il faut se le répéter en boucle jusqu’à en être totalement convaincu. C’est pourtant la vérité absolue : quoi que nous ayons fait, nous avons fait de notre mieux, avec les moyens dont nous disposions réellement (énergie, conscience, compétences, connaissances, etc.). Il faut arrêter de se comparer ou de se projeter dans un monde imaginaire (« Si j’avais su… ») qui n’existe nulle part, sauf pour notre ego !
Le cinquième accord [« Soyez sceptique mais apprenez à écouter », NDLR] est peut-être moins intéressant ici. Il nous invite tout de même à garder la tête froide (ce qui est difficile, mais utile) et en même temps à écouter les autres… ce qui peut sembler inutile mais peut s’avérer précieux : parfois la perception et le discours des autres nous permettent de recadrer la situation et de la percevoir sous un nouveau jour. C’est encore plus vrai quand on vient de subir un échec.
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