Les premiers débats touchant à leur fin, la maire de Paris a remercié « les deux groupes d’opposition qui ont participé aux débats », à l’inverse des LR et de leur chef de file, Rachida Dati.
« Merci finalement de ne pas accepter ni la trumpisation de nos débats ici dans cette assemblée, ni même la politique de la chaise vide qui ne conduit pas à grande chose », clame celle qui préside le Conseil.
Maya Akkari, élue du XVIIIe du groupe Paris en Commun suit la ligne avancée par la maire de Paris. « Reconnaissons-le, nous ne sommes pas tellement aidés par le gouvernement actuel qui ne rembourse par ses dettes », insiste-t-elle. Elle poursuit : « Il n’est pas toujours à l’écoute des territoires et au lieu de les soutenir cherche à les déstabiliser », regrettant notamment qu’il ait rejeté la proposition d’augmentation des taxes de séjour sur les palaces 5 étoiles de la capitale.
« Nous faisons avec vous Madame la Maire, le choix d’augmenter la taxe foncière. Nous pouvons nous le permettre au vue de son niveau relativement bas » par rapport aux autres communes, a-t-elle rappelé.
Pour rappel, c’est par ce tweet publié la semaine dernière qu’Anne Hidalgo a annoncé la hausse de la taxe foncière. « Nous n’avons d’autre choix », avait-elle écrit.
L’augmentation de 7 points du taux d’imposition de la taxe foncière, le fera passer de 13,5% à 20,5%.
« Ce sont les Parisiens qui vont payer », a fustigé en début de session Rachida Dati. « Nous refusons d’être les complices du braquage des Parisiens que vous allez encore commettre » a-t-elle lancé à la maire de Paris.
Quelques instants après la prise de parole de leur chef de file, Rachida Dati, qui dénonçait notamment le « braquage » des Parisiens, les élus du groupe Changer Paris ont quitté l’hémicycle.
Agnès Evren, élue du XVe arrondissement, dénonce une « mascarade de débat budgétaire ».
« La Ville a continué à dépenser à tout-va, sans que la qualité de vie des Parisiens n’en soit sensiblement améliorée », regrette la maire du Ve arrondissement. Florence Berthout (ex-LR, élue Indépendants et Progressistes) fustige à son tour « la dégradation financière de la ville ».
« Avez-vous prévu de réduire la course effrénée à la dépense pour rompre cette spirale mortifère ? ». Elle regrette l’absence de réforme structurelle du budget.
Elles doivent être « reconquises au bénéfice des usagers et des agents », insiste Raphaëlle Primet, élu communiste, qui veut recourir le moins possible à la sous-traitance. « C’est le cas pour la propreté ou encore le ménage de nos locaux », indique-t-elle.
Elle rappelle que la Ville est l’un des plus gros employeurs de l’Ile-de-France, avec plus de 55 000 agents.
Face à un phénomène toujours plus présent dans les villes étudiantes, dont Paris Nathalie Maquoi, élu écologiste, propose pour 2023 une « coordination des politiques publiques avec les autres acteurs en faveur de la lutte contre la précarité étudiante ». Elle demande « d’y affecter les moyens nécessaires » et de venir en aide aux jeunes qui n’ont pas forcément connaissance de toutes les aides qui peuvent leur être allouées.
Sur la précarité énergétique et en raison « d’alertes sérieuses et nombreuses », les élus écologistes proposent une « augmentation des aides de la ville », sans attendre le stade des impayés.
L’ensemble des élus Changer Paris (LR) continuent de pointer du doigt la politique budgétaire engagée par Anne Hidalgo. Sur Twitter, ils diffusent la photo de tracts qui reprennent leurs revendications et assure que la dette de la Ville a augmenté de « 116 % d’augmentation de la dette depuis 2013 », en tenant compte des loyers capitalisés.
Rudolph Granier, élu du XVIIIe arrondissement écrit que son groupe « refuse d’assister à la saignée des Parisiens ». Aurélien Véron rappelle avoir « reçu le rapport [budgétaire] officiel (succinct) trop tard pour réaliser notre travail d’élus ».
Invité de la matinale de France Bleu Paris ce mardi, Ian Brossat assure que l’augmentation de la taxe foncière reste « le seul levier possible ». L’adjoint au maire en charge du logement poursuit : « la taxe foncière n’est pas payée par la majorité des Parisiens (…) car elle est payée par les propriétaires », rappelant qu’il y a un tiers de propriétaires dans la capitale.
Elle « est beaucoup moins élevée à Paris que dans la grande majorité des villes de France », assure-t-il.
« Madame Dati aurait aussi pu nous dire quels tarifs elle souhaitait augmenter », enchaîne Rémi Féraud, élu PS du Xe arrondissement, évoquant le prix de la cantine. « Se contente-t-elle de répéter les élément de langage macroniste ? », poursuit-il.
« Il lui revenait à présent de prendre la parole », poursuit Anne Hidalgo. Les sièges du groupe LR restent vides.
S’il elle a quitté les débats, Rachida Dati poursuit les prises de parole. Auprès de la chaîne Cnews, elle continue de fustiger la « gestion calamiteuse » des finances de la Ville par Anne Hidalgo.
« Ce que nous dénonçons depuis 2020 et bien avant, (…) c’est la fuite en avant budgétaire qui conduit Paris à la faillite », rappelle-t-elle, assurant qu’« elle a trahi toutes ses paroles ».
« L’augmentation de la taxe foncière vous permet de boucler le budget et de retrouver des marges de manœuvre », conteste Maud Gatel, présidente du groupe centriste au Conseil de Paris, insuffisantes selon elle.
« Dépenses non maitrisées, recours massif à l’emprunt, artifice comptable pour boucler chaque année votre budget (…) ne laisser pas d’autre choix » que d’augmenter la fiscalité, dont la taxe foncière, regrette l’élue.
« Je regrette qu’on ne puisse pas avoir la présentation d’un autre projet, d’un autre chemin », conclut la maire, rappelant l’absence des conseillers LR face à elle. Elle est applaudie par sa majorité.
« Nous exonérons à 100% les ménages fragiles », a-t-elle poursuivant évoquant notamment les plus de 75 ans ou les titulaires de l’allocation adulte handicapé sous conditions de ressources.
S’ils engagent des travaux de rénovation thermique, les propriétaires seront également exonérés, assure la maire de Paris.
Anne Hidalgo le reconnaît, elle s’était « engagée à ne pas augmenter les impôts des Parisiens ». « Je ne pourrais pas tenir cet engagement », a-t-elle reconnue.
La taxe foncière connaîtra une « augmentation de 7 points », confirme-t-elle, évoquant « un outil de solidarité entre les Parisiens ». « Nous ne pourrons pas vivre dans une ville où les températures envisagées atteindront 50 degrés », insiste-t-elle.
« Nous faisons un choix : celui de refuser de dégrader nos services publics », assume Anne Hidalgo, à l’heure de défendre son projet de budget. « Fermer nos piscines », « réduire le nombre de place en crèche », « accueillir moins d’enfants dans nos PMI », « augmenter le prix de la cantine »… Autant de dispositifs auxquels la maire de Paris ne veut pas toucher.
Anne Hidalgo évoque « une situation difficile pour toutes les communes », « qui n’a pas été prise en compte par le gouvernement », citant logiquement le cas de Paris. Les coûts de l’énergie représenteront 170 millions d’euros sur le budget 2023, c’est « 100 millions de plus par rapport à 2021 pour Paris », assure-t-elle.
« Paris a la chance d’avoir une situation financière saine », répond la maire de Paris. Immobilier, baisse du chômage, reprise du tourisme… Anne Hidalgo assure l’hémicycle de la bonne dynamique de la Ville, malgré les inquiétudes et les reproches de l’opposition.
Comme prévu, les députés LR et leur chef de file ont quitté le Conseil de Paris. Ils avaient annoncé dès la semaine dernière ne pas vouloir participer à « cette parodie de débat budgétaire ».
Chef de file des Républicains au Conseil de Paris, Rachida Dati lance les débats et évoque le règlement de l’assemblée. Le rapport d’orientation budgétaire aurait dû être connu dans « un délai de deux mois avant le vote du budget », insiste-t-elle. « Ce document aurait dû être transmis avant le mercredi 2 novembre au plus tard. (…) Nous l’avons eu le lundi 7 novembre après-midi, du jamais vu », assure Rachida Dati. Et poursuit « Entre temps (…) vous avez décidé de manière un peu honteuse, par un tweet, une augmentation de la taxe foncière. Quel mépris, quel irrespect ! ».
Plusieurs élus poursuivent l’hommage à l’ancienne ministre chiraquienne, dont celui de Maud Gatel.
« Une rue ou une place portera son nom », dans le XIVème arrondissement, assure Marie-Claire Carrère-Gée.
Un nouvel hommage et une nouvelle minute de silence sont organisées, cette fois en hommage à Nicole Catala, ex-conseillère de Paris, élue du XIVe arrondissement, décédée le 19 octobre à l’âge de 86 ans.
La séance débute par un hommage à Patrick-Olivier Picourt, ancien maire-adjoint de Paris, décédé le 28 septembre dernier à l’âge de 71 ans.
Anne Hidalgo évoque « un homme curieux, créatif », et adresse ses condoléances à « sa famille, ses amis, ses proches ». Après une minute de silence, Jack-Yves Bohot (LR) prend à son tour la parole : « Son engagement pour Paris résonne encore dans les murs de cet hémicycle ».
La maire de Paris vient de lancer la première journée du Conseil de Paris. La première partie de la matinée sera notamment consacrée au compte-rendu de la séance d’octobre.
Bienvenue dans ce direct consacré au suivi des débats de la première journée du Conseil de Paris.
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