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WASHINGTON: Certains pays membres de l’OMC, inquiets des subventions américaines pour les voitures propres “Made in America”, songent à réduire le coût des biens et services environnementaux en assouplissant certaines barrières dans ce domaine, a indiqué mardi à Washington une vice-présidente de l’organisation.
La négociation d’un accord en la matière viserait à “accélérer la transition vers la décarbonation”, a indiqué à l’AFP Anabel Gonzalez, l’une des vice-présidentes de l’Organisation mondiale du commerce.
Mme Gonzalez participait aux premières Rencontres économiques de Washington, tenues à l’ambassade de France dans la capitale américaine, déclinaison des Rencontres économiques annuelles d’Aix-en-Provence et également organisées par le Cercle des économistes.
Aucune négociation n’a encore été lancée officiellement, a-t-elle indiqué, précisant que, bien que “tous les membres ne (soient) pas sur la même page”, il existe “un groupe important de membres qui discutent” de cette “option”.
De nombreux pays, notamment l’Union européenne, mais aussi le Royaume-Uni ou le Japon, ont fait état de leur inquiétude face aux subventions américaines massives du plan climat de Joe Biden, entre autres pour les véhicules électriques “Made in America”.
Ces préoccupations ont été soulevées il y a deux semaines devant l’OMC, au cours de l’examen de la politique commerciale des Etats-Unis, un processus auquel sont régulièrement soumis les 164 membres de l’organisation.
“L’OMC accorde une grande attention à la manière dont le commerce peut continuer à accélérer cette transition (écologique, ndlr). Et certainement, faire baisser le coût de ces biens et services environnementaux est essentiel”, a encore indiqué Anabel Gonzalez.
Elle a cité l’exemple des coûts des panneaux solaires et éoliennes qui ont, “au cours de la dernière décennie (…), baissé de manière assez significative, et le commerce a joué un rôle très important”.
La loi Inflation Reduction Act (IRA), un plan de 420 milliards de dollars du président américain Joe Biden largement consacré au climat et adopté l’été dernier, prévoit entre autres des réformes et subventions favorisant les entreprises implantées aux Etats-Unis, notamment dans les secteurs des véhicules électriques ou des énergies renouvelables.
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LONDRES: Le Royaume-Uni, seul pays riche pour lequel le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une récession cette année, espère tromper ces sombres projections et faire mieux qu’attendu, selon les déclarations de plusieurs responsables britanniques mardi.
Le pays “peut surpasser ces prévisions comme il l’a déjà fait”, en particulier avec le rebond post-Covid de son économie qui avait été plus fort que prévu par l’institution internationale, a assuré Richard Holden, un responsable gouvernemental, qui s’exprimait sur Sky News.
En 2021, le Royaume-Uni avait, en effet, connu une croissance économique de 7,6%, selon le dernier chiffre révisé publié en décembre dernier, mais le pays était tombé en 2020 plus bas que les autres économies du G7 et reste le seul pays de ce groupe à n’avoir pas retrouvé son niveau de produit intérieur brut (PIB) d’avant la pandémie de coronavirus.
“Si nous nous en tenons à notre plan de réduction de moitié de l’inflation, le Royaume-Uni devrait croître plus rapidement que l’Allemagne et le Japon au cours des prochaines années”, a de son côté affirmé le ministre des Finances, Jeremy Hunt, dans un communiqué.
Le FMI a relevé lundi sa prévision de croissance mondiale pour 2023, jugeant que l’économie mondiale résiste mieux que prévu aux chocs à répétition et que le spectre de la récession s’éloigne pour plusieurs pays, mais pas pour le Royaume-Uni.
Ce dernier devrait ainsi être le seul pays des économies majeures étudiées par le FMI à connaître une récession cette année, avec un recul de son PIB de l’ordre de 0,6% (en baisse de 0,9 point de pourcentage par rapport aux prévisions d’octobre).
“Le Royaume-Uni fait face à des problèmes spécifiques”, notamment des factures d’énergie plus élevées qu’ailleurs, “qui pèsent sur le budget des ménages”, ou encore “un important problème de main-d’œuvre dû initialement au Brexit mais aggravé” par la pandémie, explique Sophie Lund-Yates, analyste de Hargreaves Lansdown.
Les taux des prêts immobiliers, qui ont fortement augmenté au Royaume-Uni, “ajoutent une pression supplémentaire, en limitant le montant que les gens dépenseront pour des biens non essentiels”, ajoute l’économiste.
Tandis que les projections de l’économie mondiale “ont été améliorées”, celles du Royaume-Uni “ont été rétrogradées à un niveau de croissance encore plus faible que la Russie frappée par les sanctions”, a tancé au parlement britannique la responsable de l’opposition travailliste pour les questions financières, Rachel Reeves.
La responsable a notamment reproché à la majorité conservatrice d’avoir fait bondir les taux des prêts immobiliers fin septembre après les annonces budgétaires mal ficelées de l’ancienne Première ministre Liz Truss, ou encore les lacunes de l’accord post-Brexit avec l’Union européenne.
“Les chiffres du FMI confirment que nous ne sommes pas à l’abri des pressions qui frappent presque toutes les économies avancées”, a reconnu le secrétaire au Trésor britannique James Cartlidge, soulignant toutefois que le FMI avait aussi revu à la hausse sa prévision de croissance britannique pour 2022, à 4,1%.
Selon de nombreuses prévisions, le PIB britannique pourrait reculer cette année. La Banque d’Angleterre tablait dans ses dernières prévisions (en novembre) sur un recul de 1,5%, pire que celui attendu par le FMI, mais la banque centrale a depuis adopté un ton légèrement plus optimiste et pourrait améliorer ses prévisions jeudi.
Après un recul du PIB au troisième trimestre 2022, l’économie britannique pourrait déjà être en récession, estiment les économistes, mais cela dépendra du niveau d’activité économique outre-Manche en décembre dernier.
Elle avait fait mieux qu’attendu en octobre et novembre, avec une légère croissance du PIB.
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STOCKHOLM: Le numéro un mondial des plateformes audio Spotify a annoncé mardi avoir atteint un nouveau sommet de 205 millions d’abonnés payants fin 2022, au-delà des attentes, tout en creusant ses pertes, son problème chronique.
Le fleuron suédois de la tech, qui vient d’annoncer un plan de suppression de près de 6% de ses effectifs pour adapter ses coûts à sa croissance, a subi une perte nette de 430 millions d’euros l’an passé, beaucoup plus importante qu’en 2021 (34 millions).
Les analystes s’attendaient en moyenne à une perte de 441 millions en 2022, selon Factset.
Vers 12H30 GMT, l’action de Spotify prenait 5% dans les échanges électroniques avant l’ouverture de Wall Street, à 105 dollars.
Le chiffre d’affaires annuel – qui vient essentiellement des abonnés – dépasse lui aussi légèrement les attentes, avec une hausse de 21% sur un an, à 11,7 milliards d’euros.
Le nombre d’abonnés payants du leader mondial du streaming audio a augmenté de 14% sur un an, à 205 millions, contre 202 millions attendus par les analystes, tiré selon le groupe par une bonne croissance dans toutes les régions et notamment en Amérique latine.
De récentes campagnes de publicité se sont traduites par un succès, affirme le groupe.
Le nombre d’utilisateurs total, y compris ceux de la version gratuite, a lui atteint 489 millions et devrait franchir la barre du demi-milliard à la fin du premier trimestre 2023, selon Spotify.
Cette hausse, enregistrée malgré la perte de 2 millions d’utilisateurs en Russie, a notamment été tirée par une nombre croissant d’utilisateurs issus de la génération Z, née à la fin des années 1990, selon Spotify.
“Nous avons bien terminé 2022 malgré une année difficile”, a affirmé le patron suédois et cofondateur du groupe, Daniel Ek, saluant “une excellente croissance” de la plateforme et promettant une “meilleure efficacité” en 2023.
Spotify prévoit d’atteindre 207 millions d’abonnés payants fin mars.
La plateforme basée à Stockholm mais cotée à New York a été ponctuellement rentable certains trimestres.
Mais elle accuse régulièrement des pertes depuis plusieurs années, malgré une croissance fulgurante du nombre de ses abonnés et une avance sur ses concurrents comme Apple Music ou Amazon Music.
« Trop ambitieux »
Daniel Ek, 39 ans, avait annoncé la semaine dernière la suppression d’environ 600 postes, sur un total légèrement inférieur à 10 000, dans le sillage d’autres grands noms de la tech mondiale.
Il avait reconnu avoir été “trop ambitieux en investissant plus vite que notre croissance de chiffre d’affaires”.
Le plan social est le plus gros de la jeune histoire du fleuron scandinave, start-up fondée en 2006 à Stockholm et devenu un des rares grands noms européens de la tech.
Leader historique du streaming musical légal, Spotify a aussi investi plus d’un milliard d’euros dans le podcast ces dernières années, devenant là aussi numéro un mondial.
Mais la rentabilité reste encore à démontrer, selon les analystes, de plus en plus dubitatifs.
Le développement du podcast a également été source de controverses, notamment avec la star américaine Joe Rogan, accusé de répandre de la désinformation dans ses émissions.
Le groupe, déjà régulièrement critiqué par des artistes célèbres ou non pour le paiement jugé insuffisant de chaque “stream”, avait été contraint de prendre des mesures pour calmer la polémique.
Des doutes matérialisés en Bourse: l’action Spotify est à la peine depuis deux ans et a perdu près des deux tiers de sa valeur. La capitalisation boursière est repassée sous les 20 milliards de dollars.
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BRUXELLES: La Belgique fermera mardi soir un réacteur nucléaire vieux de 40 ans à Tihange près de Liège (Est), le deuxième en quatre mois, dans le cadre de sa politique de sortie progressive de l’atome qui reste controversée.
Il restera alors cinq réacteurs nucléaires en activité dans le pays, exploités par le groupe français Engie.
La Belgique, qui en comptait sept jusqu’à l’été 2022, en a “débranché” un premier le 23 septembre à Doel, près du port d’Anvers (Nord).
La mise à l’arrêt de Tihange 2 mardi constitue la deuxième fermeture programmée dans le cadre de la loi de 2003 qui régit la sortie définitive du nucléaire.
Elle a été saluée par la ministre allemande de l’Environnement Steffi Lemke, qui a rappelé que les microfissures constatées il y a une dizaine d’années sur la paroi de la cuve de ce réacteur avaient beaucoup inquiété les riverains, belges, luxembourgeois et allemands du site nucléaire.
Tihange est situé à une soixantaine de kilomètres de la ville allemande d’Aix-la-Chapelle.
“L’arrêt de la centrale garantit une sécurité nettement accrue dans nos deux pays”, a affirmé Mme Lemke au journal “Rheinische Post” de Düsseldorf.
La mise à l’arrêt survient à la veille de date anniversaire de la mise en service du réacteur en 1983.
Tihange 2 sera déconnecté du réseau électrique à 23H59 (22H59 GMT), a expliqué à l’AFP un porte-parole d’Engie.
“A partir de 18H30 (17H30 GMT) on va diminuer progressivement la quantité d’énergie produite afin d’arriver à zéro au bout de quelques heures”, a-t-il ajouté.
Remous au sein de l’exécutif belge
La sortie du nucléaire, scellée lors de la première participation des écologistes au gouvernement fédéral au début des années 2000, crée des remous au sein de l’exécutif belge depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a un an.
L’envolée des prix du gaz — sur fond de limitation des achats d’hydrocarbures russes en Europe — et la crainte de pénuries d’électricité en Europe ont poussé le gouvernement à négocier in extremis avec Engie la prolongation pour dix ans des réacteurs Tihange 3 et Doel 4, qui étaient censés s’arrêter eux aussi pour de bon en 2025.
Ce compromis a été jugé insuffisant par les libéraux francophones du Mouvement réformateur (MR, partenaire des écologistes dans la majorité) qui réclament l’abrogation de la loi de 2003 afin d’envisager d’autres prolongations.
Le président du MR Georges-Louis Bouchez a averti mardi que son parti allait “se battre pour empêcher la décontamination, une phase irréversible, des réacteurs nucléaires à l’arrêt”.
“Nous voulons maintenir l’ensemble du parc opérationnel afin de pouvoir redémarrer en cas de nécessité Doel 3 et Tihange 2 qui sont totalement sécurisés”, a-t-il écrit sur Twitter, en référence aux deux premiers réacteurs fermés.
Après Doel 3 et Tihange 2, trois autres réacteurs (Doel 1, Doel 2 et Tihange 1) doivent cesser de produire entre février et décembre 2025.
Les centrales au gaz et les énergies renouvelables en développement constant garantiront toutefois la sécurité de l’approvisionnement en électricité, selon le gouvernement.
D’après un accord conclu le 9 janvier entre Engie et le gouvernement, Tihange 3 et Doel 4 doivent redémarrer en novembre 2026 pour dix ans, après une période d’entretien qui laissera la Belgique sans énergie nucléaire lors de l’hiver 2025-2026.