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NICE, FRANCE: On la surnommait la «mère courage» ou «la mère Theresa» du Maroc. Aïcha Ech-Chenna, une icône du combat pour les droits des femmes, s’en est allée dimanche 25 septembre à l’âge de 81 ans, après un long combat contre la maladie. Son décès a suscité une vague d’émotion au Maroc. La militante associative était connue pour son franc-parler, sa détermination et son engagement à toute épreuve. Jusqu’à son dernier souffle, elle aura consacré sa vie au soutien des mères célibataires et des enfants abandonnés.
Une vie au service des démunis
Née à Casablanca en 1941, orpheline de père, elle a suivi des études d’infirmière. Alors qu’elle n’a que 17 ans, elle voit pour la première fois des enfants abandonnés, et prend conscience de ce qui sera l’engagement d’une vie: la lutte pour les droits des populations les plus vulnérables et marginalisées. Elle travaille plusieurs années comme animatrice d’éducation sanitaire et sociale avant de fonder en 1985, l’association Solidarité Féminine (ASF), dont elle fut la présidente. ASF a été la première association du genre au Maroc à offrir des formations, des cours d’alphabétisation et même un travail aux mères célibataires, bien trop souvent livrées à elles-mêmes.
L’association met à leur disposition une structure possédant un restaurant solidaire, une pâtisserie, un salon de coiffure, une salle de sport, un hammam… Ces femmes parviennent à devenir indépendantes financièrement, à mieux s’intégrer dans la société, mais aussi à bénéficier d’un soutien psychologique grâce à un centre d’écoute pour femmes en détresse.
À travers son association, Aïcha Ech-Chenna a un autre cheval de bataille: éviter l’abandon d’enfants par leurs parents. En 2019, la militante infatigable avait déclaré dans la presse qu’en moyenne 24 nourrissons par jour étaient «abandonnés immédiatement après leur naissance» dans le royaume chérifien. Un chiffre choc qui a donné davantage de poids à son action.
Une reconnaissance au-delà du Maroc
Au Maroc, tout le monde connaissait Aïcha Ech-Chenna, que ce soit dans les grandes villes ou dans les campagnes. Son action a été reconnue au plus haut sommet de l’État. En 2000, le roi Mohammed VI lui a apporté son soutien en lui attribuant notamment la médaille d’honneur. Mais sa voix a également porté à l’étranger. Aïcha Ech-Chenna a en effet été récompensée par de nombreux prix internationaux. En 1995, elle a obtenu le prix des Droits de l’homme de la République française pour son association, l’Opus Prize aux États-Unis en 2009 et le prix de la Banque mondiale en 2015. Juste avant, en 2013, elle a également été décorée par le prestigieux insigne de Chevalier de la Légion d’honneur en France.
Et pour sensibiliser davantage l’opinion publique, cette militante de la première heure a publié deux ouvrages. D’abord Miseria, un recueil de témoignages qui raconte l’histoire de victimes (femmes malmenées, jeunes domestiques ou enfants abandonnés) puis À hautes voix, qui donne la parole aux jeunes femmes actives de l’association Solidarité Féminine ainsi qu’à leurs enfants devenus grands. Ils y racontent leur combat contre l’analphabétisme et les préjugés.
Une pluie d’hommages
Les médias marocains ont tous rendu un torrent d’hommages à l’ambassadrice de la cause féminine au Maroc. La Toile n’est pas en reste, des milliers d’internautes saluant son combat, «son engagement pour les causes justes». De nombreuses personnalités des médias, du monde politique et de la vie associative ont appelé à lui rendre hommage en poursuivant «son combat pour une société inclusive, juste et égalitaire». Sur Instagram, l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze a tenu à faire son éloge. «Tu as passé ta vie à nous montrer la voie. Merci. Grâce à toi on sait! Paix à ton âme.»
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LONDRES: L’avocat franco-palestinien spécialiste des droits de l’homme Salah Hamouri, emprisonné sans inculpation par les autorités israéliennes depuis six mois, a entamé une grève de la faim en signe de protestation.
Hamouri a été arrêté le 7 mars à son domicile à Jérusalem-Est. Aucune accusation n’a été retenue contre lui, mais son ordre de détention a été prolongé jusqu’à début décembre au moins, sur la base de preuves non divulguées, a rapporté le quotidien The Guardian.
Un membre de la campagne #JusticepourSalah a déclaré au journal que les négociations menées mercredi avec les autorités israéliennes pour la libération de l’avocat n’avaient pas abouti.
Hamouri, ainsi que 29 autres détenus dans les prisons israéliennes, aurait entamé dimanche une grève de la faim illimitée pour protester contre la détention administrative.
Il s’agit d’une pratique israélienne – généralement utilisée contre les Palestiniens soumis au système de justice militaire plutôt qu’à la justice civile – en vertu de laquelle les suspects peuvent être détenus pour des périodes de six mois renouvelables sans inculpation ni accès aux preuves retenues contre eux, au motif qu’ils pourraient enfreindre la loi à l’avenir en étant libérés.
Les autorités israéliennes affirment que cette pratique est nécessaire afin de prévenir les attaques terroristes et protéger les sources de renseignements sensibles. Toutefois, les défenseurs des droits de l’homme affirment que les autorités israéliennes y ont recours de manière excessive et qu’elle viole le droit des suspects à une procédure régulière.
Israël détient actuellement 743 détenus administratifs, soit le nombre le plus élevé depuis 2008, selon le groupe israélien de défense des droits humains HaMoked.
En juillet, Hamouri, 37 ans, a été transféré dans une prison de haute sécurité appelée Hadarim, où il a été placé dans une minuscule cellule d’isolement. Cette mesure est intervenue après que celui-ci a écrit une lettre au président français Emmanuel Macron pour demander l’aide du gouvernement français, selon #JusticeforSalah.
Sa femme, Elsa Lefort, de nationalité française, et leurs deux enfants, qui vivent en France, n’ont pas été autorisés à rendre visite à Hamouri ni même à lui parler au téléphone depuis son arrestation.
Hamouri a été emprisonné par Israël à plusieurs reprises, notamment pour une peine de sept ans entre 2005 et 2011 pour son rôle présumé dans un complot d’assassinat contre un grand rabbin.
Bien qu’il ait maintenu son innocence tout au long des trois années de détention provisoire, il a finalement accepté de négocier un plaidoyer pour éviter une peine de 14 ans de prison ou l’expulsion vers la France, ce qui lui aurait probablement fait perdre son droit de résidence à Jérusalem, délivré par Israël.
En 2016, Lefort, qui était enceinte à l’époque, a été expulsée après son arrivée à l’aéroport de Tel Aviv et s’est vu interdire l’entrée en Israël pendant 10 ans.
Le droit de résidence de Hamouri à Jérusalem a été révoqué en octobre 2021. La raison invoquée était une «violation de l’allégeance» à l’État israélien, sur la base de preuves non divulguées. Il s’agit d’une première sur le plan juridique, selon le Guardian. L’affaire de la résidence doit être réentendue en février de l’année prochaine.
«Salah n’a jamais cessé de s’exprimer sur l’occupation. Il prend toujours la parole lors d’événements en France et lors de ses tournées, invoquant les conditions des prisonniers politiques et d’autres violations», a déclaré un porte-parole de #JusticeforSalah au Guardian.
«Le traiter de la sorte est une façon d’essayer de le faire taire, de le briser, et d’envoyer un message aux autres défenseurs des droits de l’homme », a-t-il expliqué.
Ces dernières années, plusieurs Palestiniens ont entamé des grèves de la faim de longue durée pour protester contre leur détention administrative. Dans la plupart des cas, Israël a fini par les libérer après que leur santé se soit considérablement détériorée.
Le gréviste de la faim palestinien le plus célèbre reste Khalil Awawdeh, qui risquait de mourir et souffrait de lésions neurologiques à la suite d’une grève de la faim de près de six mois. Il a mis fin à sa grève en août après qu’Israël a accepté de le libérer à l’expiration de son ordonnance de détention administrative.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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AL-MUKALLA: L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, est arrivé mercredi à Sanaa, contrôlée par les Houthis, pour des pourparlers, alors qu’il pousse la milice yéménite et le gouvernement internationalement reconnu à prolonger de six mois la trêve négociée par l’ONU et à mettre en œuvre des éléments de cette trêve.
Grundberg devrait rencontrer des dirigeants houthis pour les persuader de prolonger la trêve et d’accepter, entre autres, sa dernière proposition d’ouverture de routes à Taiz.
La visite de l’envoyé intervient alors que le gouvernement yéménite et les Houthis ont reçu de sa part une nouvelle version de la proposition comprenant, en sus de la trêve de six mois, l’ouverture de routes secondaires dans la ville assiégée de Taiz ainsi que l’ajout de nouvelles destinations pour les vols commerciaux depuis l’aéroport de Sanaa, notamment Doha, Mascate et Mumbai.
Cette proposition prévoit de demander aux Houthis d’utiliser les revenus des navires pétroliers passant par le port de Hodeidah pour payer les fonctionnaires de l’État présents sur leurs territoires, sur la base des salaires de 2014, le gouvernement yéménite couvrant toute différence de paiement.
Une source gouvernementale yéménite a affirmé à Arab News que le gouvernement avait reçu une copie de la proposition et avait exprimé des réserves quant à l’ouverture de petites routes à Taiz plutôt qu’au moins une route principale menant à la ville et hors de la ville, et avait demandé que les Houthis paient intégralement les employés du gouvernement dans les zones sous leur contrôle.
«Des routes secondaires à Taiz, telles que Osefrah, Al-Sateen, Al-Zulai et Al-Rahedah, seront ouvertes au cours de la première phase. L’ouverture de la route principale de Softeel est importante pour le gouvernement», a précisé le responsable yéménite qui a préféré garder l’anonymat, ajoutant que le gouvernement cherchait à obtenir l’assurance que les Houthis respecteront les termes de la trêve.
La trêve négociée par l’ONU, qui est entrée en vigueur le 2 avril et a été prolongée à deux reprises, expire le 2 octobre.
Bien qu’elle ait considérablement réduit les hostilités dans tout le pays et autorisé des vols commerciaux de Sanaa à Amman et au Caire, ainsi que l’autorisation pour les navires pétroliers d’entrer dans le port de Hodeidah, la trêve n’a même pas abouti à une levée partielle du siège des Houthis sur Taiz, la troisième plus grande ville du Yémen, ou la cessation des attaques contre les zones résidentielles de la ville.
L’envoyé de l’ONU, après avoir effectué un voyage à Riyad et Mascate, a mis en garde mardi sur le fait que la trêve risquait sérieusement d’être rompue et que de nouveaux combats pouvaient éclater, exhortant les parties yéménites à parvenir à la paix.
«Nous sommes à la croisée des chemins où le risque d’un retour à la guerre est réel, et j’exhorte donc les parties à choisir la solution qui donne la priorité aux besoins du peuple yéménite», a déclaré Grundberg.
Les Houthis ont rejeté mardi la nouvelle proposition, ainsi que d’autres appels à la prolongation de la trêve, et ont insisté pour que le gouvernement yéménite paie les fonctionnaires dans leurs régions et mette fin à ce qu’ils ont appelé le «blocus» sur l’aéroport de Sanaa et le port de Hodeidah.
«Toute discussion sur la paix au Yémen manque de crédibilité et de sérieux tant que ces problèmes humanitaires primordiaux ne sont pas résolus, ce qui est une demande de tous les Yéménites», a tweeté Mohammed Abdul Sallam, négociateur en chef houthi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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TÉHÉRAN: Les parents de Mahsa Amini ont porté plainte contre les policiers qui ont arrêté leur fille le 13 septembre pour non-respect du code vestimentaire strict pour les Iraniennes, a déclaré l’avocat de la famille, cité mercredi par l’agence de presse Isna.
Cette jeune femme de 22 ans est morte le 16 septembre dans un hôpital de Téhéran, trois jours après son arrestation par la police des mœurs.
“Les parents de Masha Amini ont porté plainte contre les auteurs de l’arrestation de leur fille et (les policiers) qui ont parlé avec elle depuis son arrivée à la police des moeurs”, a dit Me Saleh Nikbakht.
“Nous avons demandé au chef du parquet et au juge d’instruction de mener une enquête détaillée sur la manière dont l’arrestation a eu lieu jusqu’au transfert de Mahsa à l’hôpital”, a expliqué l’avocat.
Il a également réclamé des autorités qu’elles fournissent “toutes les vidéos et photos” disponibles pendant toute la durée de la détention de Mahsa Amini aux mains de la police des moeurs.
Le chef du parquet a “promis que l’affaire serait traitée minutieusement et que toutes nos requêtes seraient prises en compte”, a déclaré Me Nikbakht.
Selon l’avocat, le chef du parquet a promis également “qu’une équipe médicale nommée par la famille de Mahsa Amini serait informée du cours de l’enquête”.
https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions