Thème : Europe
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L’environnement international a aussi modifié les attentes de nos concitoyens. Il ne s’agit plus de peaufiner sans fin le marché intérieur mais d’être capable de se protéger, d’assurer la création de nouvelles industries, d’assurer à la « Recherche et aux Universités » des moyens importants nous préparant à un avenir meilleur. En tout état de cause, la relocalisation est un atout majeur de notre dynamique présente et futur, car le monde a changé et devant son instabilité, il est nécessaire de redécouvrir les biens faits de créations locales, inventives et évidemment « durables ». On le voit au travers de nos ressources en ingénierie, en produits agricoles et en labels de qualité Europe ou France recherchés du monde entier.
De même, la philosophie de la concurrence doit être adaptée à cette globalisation trop libérale qui handicape tous les secteurs économiques européens, face aux concurrences extra-européennes afin de permettre qu’une nouvelle politique industrielle européenne, avec la mise en place de barrières justes aux frontières, se développent et se renforcent par sa qualité, sa durabilité, la fin d’une politique industrielle dite « d’obsolescence programmée ». C’est ici de renaissance et de progrès mondiaux, made in Europe, dont nous parlons. Cependant la construction de cette ambition pour l’Europe se verra rapidement ralentie sinon bloquée par les traités existants. En effet, nous ne l’ignorons pas, la règle de l’unanimité, aujourd’hui applicable, notamment aux domaines de politique étrangère et de fiscalité rend l’UE affaiblie et donc moins réactive. Ainsi le blocage purement tactique de la Hongrie sur la taxation minimale des entreprises oblige les 5 plus grandes économies européennes à brandir la « menace » d’une coopération renforcée pour pouvoir mettre en œuvre cette mesure par ailleurs plébiscitée.
« L’Europe deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire : un petit cap du continent asiatique ? Ou bien l’Europe restera-t-elle ce qu’elle paraît, c’est-à-dire : la partie précieuse de l’univers terrestre, la perle de la sphère, le cerveau d’un vaste corps ? », La Crise de l’esprit 1919 Paul Valéry
L’Union européenne a choisi, depuis quelques décennies, une voie purement néolibérale, prenant comme modèle la politique de Margaret Thatcher et celle de Ronald Reagan. Cette orientation n’a pas été remise en cause bien que son inefficacité ait été prouvée lors des crises de ces dernières années et surtout de ces prochaines… L’Union européenne ne peut se passer d’une convergence économique qui mette fin à l’austérité, aux inégalités croissantes entre États et à l’intérieur de ceux-ci et qui protège les « perdants » de la mondialisation dont le Brexit et la montée des partis populistes sont la preuve de l’insurrection. Le moment paraît propice puisque la fin de la « mondialisation heureuse » paraît aujourd’hui avérée. L’obsession de la réduction des dettes s’amenuise (l’Espagne et le Portugal n’ont pas été sanctionnés pour dérapage budgétaire) et l’investissement public est réhabilité à travers le plan de la Commission européen…
Pour les revenus commerciaux, le taux nominal d’imposition des sociétés est de 12,5 % en Irlande et de 33,33 % en France.
Ainsi l’absence de défense européenne, si elle nous rend dépendant de l’OTAN, doit nous inciter, dans l’urgence, à réexaminer tout le processus militaro-industriel propre à l’Europe. Sans cela, nous serons toujours dépendants de cet OTAN, alors que nous pourrions en être un allié actif, indépendant et donc représenter enfin une force diplomatique incontournable.
L’approche ultra-libérale du commerce international affaiblie l’Europe, car cette dernière dispose de contraintes de non-concurrence intra-européennes telles, qu’elles permettent aux consortiums internationaux non européens de gagner, par cette faiblesse, de nombreux marchés économiques comme financiers mondiaux. Ce qui accroit les vulnérabilités des chaînes de valeur et d’approvisionnement industrielles, commerciales, énergétique ou alimentaire.
Nous pouvons citer notamment ; la réforme de la PAC et de la pêche qui n’ont pas permis de développer des outils suffisants de régulation des marchés pour stabiliser les prix ou constituer des stocks. Comme cité plus haut, à titre d’exemples, ces règles de concurrence rendent difficiles la relocalisation en Europe de production de vaccins, médicaments, principes actifs, équipements informatiques et de protection…
Ainsi, cet enjeu de souveraineté européenne s’applique également à la régulation du commerce international au profit d’un échange juste, aux limites à poser à la puissance, notamment des GAFAM, à la fiscalité minimale des entreprises, à la lutte contre les paradis fiscaux, à l’opacité d’échanges financiers frauduleux et surtout à des dispositions sociales et fiscales équilibrées entre tous les pays de l’U.E.
La dette grecque s’élève toujours à plus de 180 % de son PIB et s’avère insoutenable, comme le FMI l’a reconnu.
La stratégie Europe 2020, adoptée en 2010, visait une « croissance intelligente, durable et inclusive », autour de trois axes: l’innovation, l’accroissement du taux d’emploi, la durabilité de la croissance. Elle proposait plusieurs objectifs chiffrés, comme un taux d’emploi global de 75 % (5 % de plus que dans la stratégie de Lisbonne), une réduction de 25 % de la pauvreté, ou encore une diminution de l’échec scolaire de 15 à 10 %. Le bilan provisoire prouve l’échec de cette stratégie. Il faut de façon urgente remettre au centre des préoccupations cette dimension sociale qui est la condition de l’unité des sociétés européennes.
La mise en place d’un SMIG européen, poussée par notre famille politique depuis près de dix ans, avec la directive sur les travailleurs des plateformes est combattue par l’actuel gouvernement français, parce qu’elle prône la présomption de salariat, l’extension de la garantie jeunes et la mise en place d’une garantie de l’enfant. Ce sont autant de signaux positifs récents qu’il convient de pérenniser et de développer. Notre réflexion, dite du « wellbeing », c’est-à-dire une vie et un travail près des siens, près de la nature et du bien-être, en télétravail ou dans les espaces de coworking d’un village en zone rurale, éloignée de la densité urbaine quotidienne, mais aléatoire avec la métropole, recompose complètement nos espaces de vie et donc de travail.
Parmi les critères possibles de convergence sociale : un taux de chômage inférieur à 5 % ; un taux de pauvreté inférieur à 5 % ; un taux de mal-logés inférieur à 3 % ; un taux d’illettrisme à l’âge de 10 ans inférieur à 3 %.
Signataires :
Mathieu Gitton, José Munoz, Sylvain Thialon, Amram Jean-Marc, 69, Ardouin Cédric, membre du BN des MJS, 37, Beneton Jean-Claude, conseiller fédéral, 39, Chartrain Catherine, 92, Dahlab Meziane, coordinateur fédéral, 80, Delimi Halima, FFE, Dubarry Jean-Marc, secrétaire fédéral, 31, Dubarry Rosemarie, 31, Ferrand Jérôme, membre du CN, 12, Flores Maryse, secrétaire fédérale, 08, Grand Jean-Claude, conseiller fédéral, 69, 92, Koro Marie-Rose, membre du BN, FFE, Leblanc Nathalie, VP du conseil régional, conseillère communautaire et membre du CN, 71, Martineau Cristina, adjointe au maire, 69, Mpondo Grace, membre du CN sup, 60, Peirano Mireille, membre du CN sup, 84, Regis Daniel, membre du CN, 31, Riamon Marie-Hélène, conseillère municipale, conseillère communautaire, membre du BN, 42, Robert Elie, membre du CN sup, 35, Roure Martine, ancienne députée européenne, 69, Sempore Robert, 69, Senouque Marc, conseiller municipal, 31.
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