Faut-il avouer tous ses défauts dans le cadre d’une recherche d’emploi ? – Filippo Bacci – Getty Images
Dans votre dossier de candidature envoyé à un recruteur, une faiblesse avouée, est-elle à moitié pardonnée ? Comme dans tout bon storytelling professionnel, l’important est de savoir argumenter ses expériences, bonnes ou mauvaises, et de les mettre en perspective.
D’abord, personne n’est parfait, et les recruteurs en sont bien conscients. Identifier où le bât blesse en amont requiert un temps d’analyse, qui permet d’intellectualiser, d’expliquer ses échecs et en tirer des leçons. Souvent mises en lumière dans les bilans de compétences, les faiblesses professionnelles sont la plupart du temps améliorables. L’idée, dans une lettre de motivation, ou même face à un recruteur lors d’un entretien, est d’avoir réfléchi au préalable aux solutions pour pallier cette imperfection.
Évidemment, certains défauts sont plus faciles à assumer que d’autres. Le perfectionnisme est plus facile à évoquer qu’un caractère très impulsif. D’ailleurs, selon la profession, certains défauts seront des qualités. Cette introspection, nécessaire, peut vous éclairer sur des domaines en adéquation avec vos traits de caractère inadéquats à d’autres secteurs. Il peut être intéressant de réfléchir à de nouveaux projets avec un bilan de compétence par exemple.
Expliquer une bifurcation de trajectoire professionnelle dans sa lettre de motivation ou un CV est une bonne idée, si l’explication, cohérente, en retire une certaine morale. Observer un changement de parcours peut parfois interroger un recruteur et symboliser de l’inconstance. Pourtant, elle sera pour vous l’occasion de mettre en avant certaines qualités : l’optimisme et la conviction mis dans un projet, l’appétence pour la nouveauté, l’ambition, le goût du risque ou encore un certain courage.
Charles Pépin, philosophe et écrivain français, a d’ailleurs fait des vertus de l’échec, le sujet d’un de ses livres. Dans son ouvrage éponyme, il relève sa considération négative d’un point de vue sociétal. En effet, l’erreur fait partie intégrante du processus de découverte et d’apprentissage. En allant plus loin, il sous-entend dans ses écrits qu’il faut du courage pour oser : “Peu de personnes sont prêtes à prendre le risque d’échouer encore et encore”. D’ailleurs, certains échecs successifs ont permis à des artistes de s’établir, et d’inspirer même une grande partie de leur art. Selon lui, l’idée est plutôt d’échouer “mieux”, à défaut d’échouer moins.
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Faut-il avouer tous ses défauts dans le cadre d’une recherche d’emploi ? La question, légitime, se pose pour de nombreux candidats, dans un souci d’honnêteté avec le futur employeur. Inutile d’évoquer certains défauts, qui peuvent apparaître comme rédhibitoires aux yeux des examinateurs, s’ils sont directement incompatibles avec le poste visé. Le plus important est que vos qualités pèsent davantage que vos faiblesses dans la balance du recrutement.
Pour exprimer ses défauts, tout est une question de dosage. Si votre niveau dans la langue de Shakespeare est faible et que vous le mentionnez dans votre CV, rien n’est perdu. Vous pouvez toujours vous améliorer en proposant de vous auto-former, comme vous pouvez l’expliquer dans votre lettre de motivation. En revanche, si vous postulez pour un poste d’enseignant d’Anglais, directement associé à cette compétence indispensable, vous ne serez tout simplement pas pris au sérieux.
Retenez que tout le monde possède des faiblesses. L’essentiel est d’avoir connaissance de ses limites, pour les contrebalancer avec ses capacités, qui vous permettra de structurer un argumentaire convaincant dans votre CV, votre lettre de motivation et en entretien.
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