Avis critique rédigé par Frédéric M. le jeudi 24 novembre 2022 à 18h00
Alors que la précommande pour le supplément Comme il faut se poursuit, revenons sur la gamme existante pour Château Falkenstein, avec ce supplément quasi indispensable à tout jeu de rôle que constitue l’écran – ici accompagné d’un scénario de rien moins que Fabrice Colin.
Un petit coup d’œil à l’écran, tout d’abord. Constitué de trois volets au format A4 paysage, il est illustré de main de maître par Jérémie Moran, à qui on devait déjà la couverture du livre de base. Aucun élément tel que logo ou autre ne vient gâcher cette scène épique mêlant comme il se doit duel à l’épée, créatures fantastiques et train filant à toute vapeur. On pourra peut-être regretter que cette illustration ne s’étale pas sur l’intégralité des trois volets, puisqu’elle est completée par un ajout qui pourra cependant évoquer l’aspect “narratif”, “jeu dans le jeu” cher à Château Falkenstein.
Côté MJ, pardon, côté de l’hôte, il se trouve ici l’essentiel et l’indispensable : les informations proposées sont véritablement utiles en jeu, bien loin des données de création d’un personnage qui figurent sur l’écran de tel jeu ou une table obscrure qui ne servira qu’une fois l’an… Ici, l’hôte retrouvera en un clin d’œil ce dont il a besoin pour assurer le rythme de narration le plus fluide possible.
Cet écran est accompagné d’un scénario de 36 pages, signé Fabrice Colin – avec quelques textes additionnels de Coralie David et Jérôme Larré. Pour les aficionados de la gamme, un seul regret pourra émailler la découverte de ce divertissement d’aventure : il s’agit d’un scénario paru en des temps canoniques dans Casus Belli. Autant dire qu’il est inaccessible pour nombre de personnes qui n’auraient pas joué à Château Falkenstein à l’époque ou qui ne découvriraient la gamme qu’aujourd’hui.
Le scénario, mêlant enquête et intrigue politique, plonge dans l’ambiance si particulière de Château Falkenstein : les personnages connaîtront leur lot de courses-poursuites, d’affrontements à couteaux tirés et de répliques cinglantes. Il leur faudra pourtant manœuvrer avec subtilité, puisqu’ils approcheront les arcanes du pouvoir, l’intrigue se déroulant à Paris, dans l’entourage du ministre Jules Verne et donc certains grands de ce monde – une journée ordinaire pour les personnages en Nouvelle-Europe, en somme.
L’écriture est irréprochable, et l’hôte pourra lors de sa lecture s’amuser à déceler les influences et clins d’œil glissés par le trio qui a concocté ce divertissement d’aventures : King Kong et Allan Poe pour ne citer qu’eux.
Seul petit regret qui n’a rien de bloquant : quelques coquilles qui émaillent encore ça et là le texte. Rien qui n’empêche la lecture ou la compréhension des enjeux de l’aventure, mais assez pour trébucher et sortir de son immersion de lecture. Rassurons-nous, sous la verve enflammée de l’hôte, les joueurs n’y verrront que du feu.
L’écran, qui à Château Falkenstein, pourrait s’avérer un accessoire inutile (quels jets de dé voudriez-vous y dissimuler ?) remplit parfaitement son office d’aide à la fluidification du jeu. L’aventure qui l’accompagne vaut par ailleurs à elle seule l’achat de l’ensemble : elle offrira quelques heures endiablées de jeu à vos personnages, leur ouvrant de nombreuses perspectives dans l’univers si riche de la Nouvelle-Europe.
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