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Cosaques : le retour des «gardiens de l'Ukraine» – Le Figaro

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Cosaques, le retour des «gardien de l’Ukraine»
Depuis l’indépendance du pays, en 1991, les associations cosaques recrutent chaque année de plus en plus de membres et de volontaires. Ils seraient aujourd’hui plus de 2 millions.
Flottant dans son treillis camouflé trop grand pour lui, Iaroslav tient fermement contre lui sa kalachnikov. De garde au camp d’été de l’association Spas (Le Sauveur), il a veillé une partie de la nuit sur le sommeil de ses camarades qui dorment encore dans les quelques dizaines de tentes éparpillées le long de la rivière. Le jour vient à peine de se lever sur l’île de Khortytsia, près de la ville de Zaporijia, en Ukraine, mais la chaleur est déjà suffocante. A peine âgé d’une douzaine d’années, il a reçu avant-hier le droit de porter le béret et la cocarde aux couleurs de l’Ukraine, signes distinctifs des jeunes Spas. Ses instructeurs sont fiers de lui, il fera un bon cosaque. Comme les autres, il a suivi avec succès la même formation paramilitaire élémentaire – parcours du combattant, tir à l’arme légère, lancer de couteaux, cours de hopak, l’art martial traditionnel des cosaques, exercices d’athlétisme… – et aura appris à la fois la vie en communauté et l’histoire de ses ancêtres.
En aval du barrage hydroélectrique de la compagnie Dnipro-HES, fierté de l’URSS, qui la défigure, l’île de Khortytsia est une terre sacrée pour les cosaques ukrainiens. C’est ici que fut édifié le camp militaire historique des Cosaques zaporogues, la sitch zaporozka, rasé par Catherine II, impératrice de Russie, pour assurer son pouvoir sur l’Ukraine, et reconstruit à l’identique peu après l’indépendance du pays en 1991. «Venir ici, c’est plonger au plus profond de notre histoire et de notre identité, explique Alexander Prytoula, fondateur de Spas, qui porte sur son crâne rasé le tchoub, la longue mèche de cheveux traditionnelle des cosaques. C’est pourquoi, avec le soutien des autorités municipales de Zaporijia, nous organisons dans ces lieux nos stages d’été et participons toute l’année au programme scolaire de la région.»
Créé dans les années 90, Spas, qui rassemble plus de 5000 membres actifs, fait aujourd’hui partie des nombreuses associations à l’origine du renouveau cosaque depuis une quinzaine d’années. Cosaques enregistrés, Cosaques d’Ukraine, Cosaques libres, Cosaques de la Nouvelle Ukraine, Spas, scouts du mouvement Plast, membres des différentes fédérations de hopak, cosaques indépendants ou simples citoyens à la recherche de leurs racines, ils seraient aujourd’hui environ 2 millions, sur plus de 45 millions d’habitants, à se définir comme Cosaques. «Mais il y a autant de manières de se sentir cosaque que de Cosaques en Ukraine, lance en souriant Igor Kobzar, un des plus célèbres entraîneurs de hopak du pays. Certains ont besoin d’arborer un uniforme, de porter le tchoub, ou une chemise de lin brodée aux couleurs de leur famille ou de leur région, quand d’autres ne mettent en avant aucun signe distinctif. L’essence même de la cosaquerie est la défense de la liberté et l’envie de vivre en homme libre. Etre cosaque, c’est être fier de ses racines, c’est être un patriote ukrainien, croire en Dieu, mais aussi être ouvert aux autres. On ne naît pas cosaque, on le devient. C’est d’abord une démarche individuelle et spirituelle. Les Cosaques ont fait l’Ukraine et l’on ne peut comprendre notre histoire sans eux.»
Défilent ainsi les figures des héros fondateurs, invoqués par les Cosaques d’aujourd’hui pour légitimer leur volonté de peser à nouveau sur l’avenir du pays: l’hetman Dmytro Vychnevetsky, créateur du premier Etat des Cosaques zaporogues vers 1550 ; Bogdan Khmelnytsky, chef militaire et politique des Cosaques d’Ukraine, à l’origine du soulèvement de 1648 contre la noblesse polonaise ; ou encore Ivan Sir­ko, auteur de la célèbre réponse des Cosaques zaporogues au sultan en 1675, qui inspira l’une des plus importantes œuvres du grand peintre Ilia Repine… «Depuis le XIVe siècle, l’Ukraine a subi successivement la domination des Polonais, des Lituaniens, des Russes, de l’Empire austro-hongrois, puis des Soviétiques, raconte Alexandre Sharapata, guide du musée des Trésors historiques d’Ukraine, à Kiev. Au XIXe siècle, la culture nationale a connu une renaissance, mais en 1876, les autorités russes ont interdit la langue ukrainienne dans les écoles, les journaux et la littérature… Ainsi, si l’on excepte la fondation de l’Etat ruthène, entre le IXe et le XIe siècle, le pays n’aura été vraiment «libre» que trois fois dans son histoire: à l’époque de l’Etat cosaque, entre 1648 et le dernier quart du XVIIIe siècle, très brièvement entre 1917 et 1920, pendant la guerre civile et… actuellement, depuis le référendum du 1er décembre 1991, au cours duquel 90,5 % d’électeurs votèrent pour l’indépendance. Dans cette perspective, le renouveau actuel de la culture cosaque prend tout son sens.»
De fait, les Cosaques sont partout. Dans les musées d’histoire, dans les parcs d’attractions, en statues dans les grandes villes et les régions historiques des soulèvements de 1648 et de 1768, dans les vitrines des magasins de souvenirs, sur les enseignes des restaurants à la mode… Au cours de cérémonies grandioses, des représentants des Cosaques enregistrés intronisent à la chaîne de nouveaux volontaires. Le style cosaque, mêlé au costume traditionnel paysan, est remis au goût du jour par de jeunes créateurs, et des musiciens folks redécouvrent le répertoire des joueurs de bandoura, instrument entre la cithare et le luth, aussi lié aux «gardiens de l’Ukraine» que la boulava, masse d’arme symbole du pouvoir de l’hetman.
Cela étant, loin du folklore, des drapeaux flottants au vent et des parades, on trouve aussi les cosaques en tenue camouflée, matraque et menottes à la ceinture, dans les rues de la grande ville de Tcherkassy, au sud-est de Kiev, la capitale. Ici, les hommes de l’hetman Alexander Touz, chef régional des Cosaques d’Ukraine, le premier organisme reconnu par l’Etat en 1991, patrouillent dans les rues en compagnie de la police municipale, avec la bénédiction enthousiaste des autorités locales. «Les Cosaques ont toujours protégé le peuple ukrainien, explique l’hetman. Nous ne faisons que retrouver le sens même de notre existence. Nos recrues sont assermentées et formées aux techniques de maintien de l’ordre.» Encadrés par des vétérans de l’Armée rouge, dont certains ont servi en Afghanistan à l’époque soviétique, par des anciens officiers et sous-officier de l’armée et de la police, beaucoup finissent par rejoindre les forces de l’ordre ou les unités d’élite de la nouvelle armée nationale.
Dans les campagnes aussi, renaissent des associations cosaques inspirées par les palanka, les divisions administratives des Cosaques zaporogues. Comme la palanka de Kodak, dirigée par Serge Ivantchenko dans la région de Dnipropetrovsk, la troisième ville du pays, à la fois engagé dans des activités commémoratives et des entraînements de type paramilitaire. «L’Ukraine renoue enfin avec son passé, explique-t-il. Le temps est peut-être venu de renouer aussi avec l’idéal du cosaque garant des libertés individuelles et, dans le respect le plus absolu de la Constitution, de nous donner des moyens officiels de suppléer la police quand elle ne peut pas intervenir.»
En juillet dernier, un fait divers sordide, le viol présumé d’une femme par deux policiers à Vradiivka, dans le sud du pays, a profondément marqué les esprits en Ukraine et pourrait peut-être accélérer la volonté politique de généraliser, comme à Tcherkassy, l’utilisation de supplétifs cosaques, considérés pour l’instant par la population comme «plus fiables et moins corrompus» que la police. Et si l’Etat ukrainien prenait cette décision, les volontaires se compteraient sans doute par milliers.
Bern 78
le
Je suis partisan que dès l’entrée au CP les enfants s’entraînent à un art martial ou un sport de combat précisément pour apprendre la maîtrise de soi et le respect des autres (ça va de pair).
La confiance en soi ainsi que la réelle connaissance de ses aptitudes et capacités sont ce qui manque le plus aux gens à notre époque qui cherchent des refuges dans les chimères des démagogues de tous crins.
Nos chefs doivent être ceux que nous choisissons parmi nous et non pas ceux qui se présentent pour nous commander.
laurent M. 1
le
Quand le Royaume-Uni fête ses traditions autour de la famille royale en célébrant la naissance du Prince George ce qui est assez bon enfant et sympathique, c’est une véritable avalanche de critiques, mais quand on voit des enfants de 12 ans une kalachnikov à la main alors là c’est au contraire des commentaires d’admiration que l’on peut lire. C’est triste.
C.A.
le
Pas un peu jeunes pour porter des klachnikovs?
FOCUS – L’ambassadeur ukrainien en France qui a avancé ce chiffre n’a cependant pas détaillé le nombre de chars promis par chaque pays. De nombreux alliés ont fait part de leur volonté de livrer des tanks.
Dans un documentaire diffusé sur BBC Two, l’ancien premier ministre britannique revient sur la discussion qu’il a eue avec le président russe en février 2022, quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine.
RÉCIT – L’action de la chef de gouvernement d’extrême droite est saluée dans les sondages.
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Cosaques : le retour des «gardiens de l’Ukraine»
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https://infoimo.blogspot.com/2022/07/exemples-de-pieces-2-euro-commemoratives.html

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