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COP15 sur la biodiversité : « Il va falloir augmenter massivement les … – Le Monde

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Que faut-il attendre du nouvel accord pour la protection de la biodiversité signé lors de la COP15 de Montréal ? Notre journaliste Perrine Mouterde, envoyée spéciale au Canada, a répondu à vos questions.

Bonjour,
Dès aujourd’hui, chaque pays doit essayer de faire en sorte que sa stratégie nationale pour la biodiversité et son plan d’action soient alignés avec les objectifs contenus dans l’accord : protéger 30 % du territoire, restaurer des écosystèmes dégradés, réduire les pollutions et notamment les risques liés aux pesticides, arrêter l’extinction d’espèces menacées, faire en sorte que l’agriculture, la pêche ou les activités forestières soient gérées de manière durable, identifier puis réformer les subventions qui nuisent à la protection de la nature… Ils ont du pain sur la planche !
Bonjour Un montréalais,
Les tensions entre pays développés et pays en développement portent essentiellement sur la question des ressources financières. D’abord sur les montants, puisqu’une coalition d’environ soixante-dix pays (dont le Brésil, l’Indonésie, l’Inde et beaucoup de pays africains) a appelé à faire passer le montant des financements du Nord vers le Sud de 10 milliards de dollars par an à 100 milliards. Pour les pays développés, cette proposition est tout simplement irréaliste.
Le deuxième sujet de tensions a porté sur la question de la création d’un nouveau fonds financier. Beaucoup de pays en développement ont déclaré que l’accès aux fonds en provenance des pays du Nord est très long, trop compliqué, peu prévisible, et que les Etats les plus vulnérables sont souvent complètement oubliés. Ils ont donc réclamé la création d’un nouveau fonds dédié à la biodiversité, autre que l’actuel Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Les pays développés ont reconnu que les doléances des pays du Sud étaient tout à fait légitimes, mais ils ne voulaient pas d’un nouveau mécanisme qui allait mettre des années à être mis en place. C’est finalement une solution de compromis qui a été trouvée : un nouveau fonds, mais au sein même du FEM. Et le FEM devra être largement réformé.
Bonjour Limite planétaire,
Oui, la question du financement est majeure, et elle a d’ailleurs occupé une très grande partie des négociations qui se sont déroulées ces derniers jours… Il est en tout cas certain qu’il va falloir augmenter massivement les ressources, car on ne dépense aujourd’hui quasiment rien, à l’échelle mondiale, pour protéger la nature : seulement 0,01 % du PIB mondial alors que la moitié de ce PIB dépend justement des ressources naturelles !
Les 20 à 30 milliards correspondent au montant des flux financiers du Nord vers le Sud. Plus largement, les Etats, avec l’aide du secteur privé, des philanthropes, etc., se sont engagés à mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la biodiversité (soit le double de ce qui y est aujourd’hui consacré), mais aussi à supprimer 500 milliards de dollars par an de subventions néfastes à la nature, qui pourraient être redirigés vers des actions favorables aux espèces ou aux écosystèmes. Aujourd’hui, on dépense plus pour détruire la planète que pour la protéger !
Les gouvernements réussiront-ils à supprimer ces subventions ? Cela fait très longtemps qu’ils en parlent, mais cela n’a que très peu avancé ; or il s’agit vraiment d’un enjeu-clé.

Bonjour Benjamin,
Si le réchauffement était réellement limité à 1,5 °C, ce serait une super bonne nouvelle pour la biodiversité ! Le dérèglement climatique est l’une des cinq causes principales de perte de nature et devrait devenir la menace numéro un au cours des prochaines décennies. Et des transformations profondes du système économique, par exemple du système agroalimentaire, des modes de consommation et de production, nécessaires pour lutter contre le réchauffement, seront aussi bénéfiques pour la biodiversité.
Mais s’attaquer au problème du climat ne suffit pas : aujourd’hui, ce sont les changements d’usage des terres et la surexploitation des espèces, autrement dit l’agriculture intensive, la surpêche ou l’artificialisation des terres, qui sont de loin les premiers facteurs de perte de biodiversité. Il est donc absolument indispensable de mettre aussi en place des mesures de protection spécifiques.
Nous avons essayé de résumer les liens entre ces deux crises dans cet article écrit avec ma collègue Audrey Garric :

Bonjour Hugo,
Non, le texte ne porte spécifiquement sur aucune région du monde ni sur aucun écosystème en particulier. Les éléments insistant sur le respect des droits des peuples autochtones pourront sûrement avoir une résonance au Brésil.

Bonjour Frisbee,
Les Etats-Unis sont le seul pays membre des Nations unies à ne pas avoir ratifié la Convention sur la diversité biologique, pour des raisons qui tiennent avant tout au fait que le Sénat américain freine des quatre pieds, depuis des décennies, pour adopter les traités internationaux… Dans ce contexte, il est impossible d’exiger quoi que ce soit des Américains.
Mais cela ne les empêche pas de participer aux discussions qui ont lieu dans le cadre de cette Convention et d’appliquer chez eux une grande partie de ce qui est décidé. Ils se sont par exemple engagés à protéger eux aussi 30 % de leur territoire d’ici à 2030.

Bonjour BerlinCalling,
Concernant le secteur privé, les entreprises et les institutions financières sont encouragées à évaluer et à rendre public l’impact de leurs activités sur la nature et leur dépendance à celle-ci. C’est un premier signal relativement fort mais beaucoup regrettent que ces rapports ne soient pas rendus obligatoires. Même des entreprises, rassemblées dans des coalitions, poussaient en ce sens.
L’agriculture intensive est clairement l’une des premières causes de perte de biodiversité. L’accord appelle à une gestion durable du secteur agricole et au développement de l’agroécologie, mais aussi à la suppression des subventions néfastes à la nature. C’est vraiment un enjeu-clé, mais c’est aussi clairement un domaine où l’on peut s’attendre à ce que les résistances soient très fortes et les progrès lents et limités s’il n’y a pas une pression très forte de la société…

Bonjour Lolaa,
Cela date du sommet de Rio, lorsque trois conventions différentes ont été établies : celle pour le climat, celle pour la biodiversité et celle pour lutter contre la désertification. A l’époque, les liens entre climat et biodiversité étaient peut-être moins établis et il était en tout cas difficile d’imaginer fusionner les conventions. Aujourd’hui certains plaident pour ça, en disant qu’il faudrait une seule COP, mais d’autres disent que cela compliquerait encore davantage le processus. Quand on voit les efforts que demande l’adoption de 23 cibles sur la biodiversité, on se dit qu’adopter ensemble des mesures traitant des deux crises serait sans doute compliqué. Mais, en tout cas, il est sûr que les scientifiques appellent à aborder ces deux menaces de façon conjointe.

Bonjour Clem,
Aujourd’hui, les scientifiques disent en grande majorité qu’il faudrait protéger la moitié de la planète pour espérer protéger la grande majorité des plantes, des animaux et des écosystèmes. Mais passer de la situation actuelle, où seulement 17 % des terres et 8 % des mers sont protégés, à 50 % dans un délai de seulement huit ans, était peut-être irréaliste. Le chiffre de 30 % est aussi un consensus politique, pour embarquer tout le monde. Mais 30 % ne doit donc être qu’une étape vers encore davantage de protection, d’ailleurs le texte parle « d’au moins 30 % ».

Bonjour Antoine,
On peut espérer que les gouvernements se sentiront redevables, envers les citoyens de leur pays, mais aussi les uns envers les autres, par exemple lorsqu’ils se retrouveront lors de la prochaine COP16 pour la biodiversité en 2024 en Turquie. Mais il est certain que plus il y aura de pression de la part de la société civile, plus ils auront intérêt à agir. Cet accord peut aussi servir à ce que les ONG et les citoyens leur demandent des comptes régulièrement pour qu’ils fassent ce qu’ils ont dit qu’ils feraient, ici à Montréal. Jusqu’à présent, si des ONG sont très mobilisées pour la biodiversité, la pression citoyenne a été moindre que pour le climat.

Bonjour Séb,
L’accord est historique dans le sens où c’est la première fois, en tout cas depuis les objectifs d’Aichi, qui datent de 2010, que 195 Etats et l’Union européenne parviennent à se mettre d’accord sur un ensemble de mesures relativement ambitieuses pour essayer de stopper l’érosion de la biodiversité. Bien sûr, le texte est loin d’être parfait, et il faudrait sans doute encore plus de moyens, mais c’est un consensus entre des Etats et des situations très différents.
Après, toute la question est évidemment de savoir si cela va être mis en œuvre. Tellement de promesses sont restées des promesses en l’air, jamais suivies d’effets, que l’on peut en douter. Ou l’on peut espérer que cet accord créera malgré tout un élan pour progresser. Il vaudrait mieux, parce qu’il y a urgence !

Bonjour Moneme,
Toute une équipe française de négociateurs (il y avait presque autant de négociateurs que de cibles dans l’accord final…) était mobilisée, et le ministre de l’environnement, Christophe Béchu, était également à Montréal pour la fin de la COP.
L’Union européenne s’exprime toutefois d’une seule voix pendant les négociations, et elle a poussé pour défendre certains objectifs, notamment celui portant sur la réduction des risques liés aux pesticides, et pour que l’agroécologie figure dans le texte. La France, et l’UE, étaient aussi bien sûr en faveur de l’objectif de protéger 30 % de la planète.

Bonjour FrédéricM,
Oui, la version finale de l’accord spécifie bien que 30 % des terres et 30 % des mers, à l’échelle globale, devront être protégés. La définition des aires protégées est extrêmement large. Les différentes catégories établies par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), qui font référence, vont d’aires extrêmement protégées, sans aucune activité humaine ou presque (ce sont par exemple les cœurs de parcs nationaux en France), à des espaces où une grande partie des activités sont autorisées. Tout cela est réglementé au niveau national, et il est très clair qu’il faudra dépenser beaucoup plus d’argent et mobiliser beaucoup plus de personnes pour mieux gérer et contrôler ces aires et faire en sorte qu’elles soient plus efficaces.

Bonjour Joyeux Noël,
Dans une sorte de coup de théâtre final, la République démocratique du Congo a dit s’opposer au texte lors de la plénière qui s’est tenue tard dans la nuit de dimanche à lundi, mais le ministre de l’environnement chinois, qui préside la COP, a tout de même donné un coup de marteau et annoncé que les textes étaient adoptés. Le Cameroun a ensuite dénoncé un « passage en force » mais le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies affirme que toutes les règles de procédures ont été respectées.
A priori, la République démocratique du Congo était vraiment l’un des derniers pays à s’opposer au texte qui avait été mis sur la table et qui était négocié depuis plusieurs années. D’autres pays africains sont sans doute insatisfaits par des éléments du texte, portant notamment sur le montant des nouvelles ressources et sur le mécanisme financier pour y accéder, mais une grande partie d’entre eux sont aussi contents d’être parvenus à un accord relativement ambitieux.

Bonjour Espèce menacée,
Effectivement, les accords conclus dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, comme celui qui vient d’être adopté à Montréal, ne sont pas contraignants. Et effectivement, tout l’enjeu sera de savoir si les engagements qui vont être pris seront bien mis en œuvre… Cela n’a pas été le cas des engagements précédents en faveur de la biodiversité : aucun des objectifs adoptés en 2010 pour mettre un terme (déjà !) à la perte de biodiversité n’a été atteint. Est-ce que cela sera différent cette fois-ci ?
Un des éléments positifs, c’est que les Etats ont mis en place un cadre de suivi et d’évaluation, qui n’existait pas auparavant, qui doit permettre de suivre l’avancée des progrès et de réviser les copies au fur et à mesure si ces progrès ne sont pas suffisants, sans attendre dix ans. Ils devront par exemple faire état régulièrement de ce qu’ils ont mis en œuvre, grâce à des indicateurs communs dont ils ont fait la liste, et un bilan global est prévu à mi-parcours.
Joueront-ils tous le jeu et cela sera-t-il suffisant pour que toutes les promesses se concrétisent ? Nous le saurons dans quelques années.

Bonjour Detonnant
Les scientifiques expliquent que nous sommes à l’aube d’une sixième extinction de masse car les espèces disparaissent à un rythme bien plus élevé que le rythme naturel. Dans un rapport publié en 2019, l’IPBES (la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), qui est l’équivalent du GIEC pour le climat, estimait que le taux actuel d’extinction était « au moins des dizaines ou des centaines de fois supérieur à ce qu’il a été en moyenne durant les dernières 10 millions d’années ».
Autrement dit, plantes et animaux disparaissent à un rythme sans précédent dans l’histoire… Et cette sixième extinction est entièrement provoquée par les activités humaines.
Bienvenue dans ce tchat où je vais essayer de répondre à vos questions.
Les Etats-Unis sont le seul pays membre des Nations unies à ne pas avoir ratifié la Convention sur la diversité biologique (CBD), sous l’égide de laquelle se déroule la COP15 de Montréal. Les diplomates américains figurent à la table des discussions de l’évènement, mais en qualité de « super-observateurs ». En d’autres termes, ils ne seront pas tenus de respecter les engagements pris lors de cette quinzième édition de la conférence mondiale.
Pour approfondir

Vendredi 9 décembre, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié l’actualisation de sa « liste rouge », qui énumère chaque année les espèces animales et végétales en voie de disparition.
Véritable baromètre de l’état du vivant sur la planète, cette liste identifie les espèces menacées d’extinction à l’échelle régionale ou mondiale afin de pouvoir prendre des mesures de conservation appropriées.
Cette année, la liste s’est encore allongée : 2 028 espèces viennent s’ajouter à la dernière évaluation de 2021, portant le nombre total d’espèces en danger sur la planète à 42 10, soit 28 % des 150 388 espèces évaluées.
Pour approfondir

Tchat animé par Perrine Mouterde
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