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Un état d'épuisement physique, émotionnel et mental dû à une trop grande dose de stress : les enfants sont, eux aussi, concernés par le burn-out. Mais, au contraire des adultes, qui savent généralement identifier les premiers symptômes, eux n'en ont pas conscience.
Victor, 12 ans est en classe de cinquième. Depuis quelque temps, il est irritable et tout semble prétexte à crises. Ses résultats scolaires jusqu’alors très bons, baissent.. Ses parents s’inquiètent car il a de plus en plus de difficultés pour se lever le matin et se plaint de maux divers (douleurs au ventre, à la tête…).
Le médecin, après avoir écarté toute maladie ou cause physiologique, pointe un épuisement et un état anxieux important, et conseille du repos et une consultation thérapeutique.
Victor semble en effet à la limite du burn-out. Le premier signe qui doit alarmer est une grande fatigue physique et intellectuelle.
Le sommeil de l’enfant n’est plus réparateur et il a des difficultés à s’endormir. Son système immunitaire est vulnérable. Il somatise, peut avoir des problèmes de peau ou différentes douleurs physiques.
L’enfant présente souvent toutes les caractéristiques du “syndrome du dimanche soir”. Il appréhende de recommencer une nouvelle semaine, de retourner à l’école. Il craint de ne pas y arriver. Il peut s’inhiber ou devenir colérique et susceptible. À fleur de peau, il est prêt à exploser à tout moment.
Le burn-out est l’aboutissement d’un excès de stress sur une période trop longue. Le stress peut être défini comme un mécanisme physiologique, comportemental et cognitif. Il est utile car il nous galvanise et nous permet de surmonter des obstacles.
Mais lorsque les hormones du stress (adrénaline et cortisol) sont sécrétées en trop grande quantité, il nous paralyse, nous fait ruminer et nous donne le sentiment que l’objectif à atteindre est hors de portée.
Entre les heures de cours, les contrôles, les notes, les remarques des professeurs, les difficultés relationnelles, les journées de classe peuvent être stressantes. Au collège et au lycée, après leur 7 ou 8 heures de cours pendant lesquels on leur demande d’être extrêmement attentifs, de ne pas bouger, ils ont parfois jusqu’à 2 heures de devoirs le soir. C’est un rythme vertigineux que beaucoup d’entre nous seraient incapables de suivre. Certains enfants semblent s’y adapter, d’autres y laissent leur santé physique et mentale.
Comme beaucoup d’enfants, chaque soir, après l’école et les devoirs, Victor pratique une activité: handball le lundi et le jeudi, piano le mardi et solfège le mercredi.
Même s’il dit tout apprécier, il a de moins en moins d’énergie pour se mobiliser. Il lui est pourtant inenvisageable d’arrêter une de ces activités: “ Sinon, je perdrais mon niveau.” – “Et puis l’équipe de hand compte sur moi pour les prochaines compétitions.” – “ Le piano est important pour mes parents. Je dois m’accrocher si je veux pouvoir jouer quand je serai adulte. ” Victor, qui est un garçon très talentueux, se fait un devoir de répondre aux injonctions parentales, aux injonctions de la société.
Pris dans cette course frénétique, il essaie tant bien que mal de jongler avec tout ça. Mais sa charge mentale est trop importante. Il ne sait même plus quand faire ses devoirs. Il prend du retard, ce qui le stresse, et le stress l’embrouille. Il ne parvient plus à se concentrer, ses résultats s’en ressentent.
L’épuisement apparaît lorsqu’une personne est soumise à une trop grande pression par rapport aux récompenses qu’elle reçoit. Victor travaille mais ses résultats baissent. Il est même en dessous de la moyenne de la classe, ce qui lui procure un sentiment d’échec permanent.
À l’instar de Victor, les victimes de burn-out sont généralement des enfants consciencieux, impliqués, sensibles, qui prennent leur travail et leurs activités extrascolaires très à cœur. Exigeants envers eux-mêmes, ils ont un besoin de sens. Les parents, conscients des qualités de leurs petits, encouragent souvent (plus ou moins consciemment) ce perfectionnisme en les incitant à avoir toujours de meilleurs résultats.
Motivés par leur épanouissement ou angoissés pour leur avenir, ils projettent finalement beaucoup d’attentes sur leur progéniture qui se retrouve écrasée sous le poids des injonctions de réussite.
C’est trop pour certains enfants, qui craquent. Pour les aider, les parents devront se montrer à l’écoute de leurs besoins et en tenir compte. Ils pourront faire appel à un thérapeute afin de libérer une parole souvent inhibée.
Ainsi, Victor a finalement exprimé son besoin d’avoir plus de temps pour faire ses devoirs et se poser. Après discussions et résolution de problème, il a été décidé qu’il arrêterait (au moins pendant quelque temps) une de ses multiples activités.
Il est important que les parents l’acceptent sans culpabiliser leur enfant. Il faudra également s’interroger sur les différents lieux où l’enfant évolue, car l’environnement joue un grand rôle sur le bien-être. Est-ce que le club de hand met beaucoup de pression à l’équipe? L’exigence du prof de piano est-elle adaptée? L’équipe pédagogique du collège est-elle bienveillante?
Le rythme de la semaine doit absolument laisser du temps à l’enfant, qui a besoin de liberté et de répit régulier, et ne peut attendre le week-end pour cela. Souffrant d’une anxiété de performance constante, il doit réapprendre l’insouciance. II est donc essentiel de réhabiliter ces moments de jeu et de détente afin de l’aider à revenir aux choses légères et à des préoccupations de son âge. De même, une dépense physique libre aidera plus l’enfant à extérioriser ses pulsions motrices et à exprimer sa vitalité que des entraînements sportifs trop directifs.
Victor exprime également le besoin de passer plus de temps agréable avec ses parents les soirs de semaine, au lieu de la course habituelle. Ils décident alors ensemble de créer des routines: une vingtaine de minutes de jeu ensemble chaque soir qui apporteront complicité, joie simple et partagée (sans enjeux de résultats). Il est en effet prouvé que le jeu et les contacts physiques diminuent le stress et procurent bien-être et sérénité.
Des temps d’échange quotidiens (dans la voiture après l’école, ou le soir dans le lit) seront instaurés.
Les parents se montreront alors à l’écoute, une écoute active et authentique.
Ils pourront interroger leur enfant: “ Comment tu te sens aujourd’hui? Que ressens-tu à l’intérieur de ton corps?”
Cela lui apprendra à être attentif aux indices corporels, à reconnaître quand il est en situation de “mauvais” stress.
Si l’enfant se plaint, on pourra se montrer compatissant: “Je comprends qu’il y a quelque chose de difficile, comment puis-je t’aider et te soulager? Et toi, que peux-tu faire?”
Même si la prise de conscience est un peu tardive, il est toujours temps pour les parents d’aider leur enfant en l’encourageant d’abord à lâcher prise. L’idée est de le faire sortir de l’exigence de réussite et de lui faire prendre ses distances avec ce sentiment d’enjeu permanent. Il est essentiel d’être vigilant et de ne pas attendre que l’enfant tombe malade ou fasse un refus scolaire pour intervenir…
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