La méthode la plus reconnue consiste à résoudre des dizaines d’exercices de compréhension, de mémoire, de calcul, avec un psychologue spécialisé. Au menu, logique et concentration !
Oubliez les tests en ligne… Ludiques et divertissants, ils ne donnent pas un QI fiable. Le test pour adultes qui fait référence en France s’appelle WAIS-IV (les enfants de moins de 16 ans en passent un autre). Il se déroule en trois rendez-vous. « Au cours de l’entretien préalable, je m’intéresse aux motivations, souligne Ghislaine Labouret, psychologue spécialisée en tests cognitifs. Certaines personnes se demandent si elles sont HPI (haut potentiel intellectuel), d’autres veulent mieux se connaître car elles rencontrent des difficultés relationnelles ou professionnelles. » Vient ensuite la passation du test, d’une durée d’une heure trente à deux heures, en face-à-face avec le ou la psychologue qui pose les questions, relance le candidat, analyse les réponses… Il fait passer les tests dans un ordre déterminé – certains sont chronométrés– et note les réponses à partir d’une grille d’évaluation précise.
Le test se décompose en dix subtests (auxquels s’ajoutent des tests facultatifs) avec à chaque fois 20 à 30 exercices de difficulté croissante. Notés de 1 à 19, ils permettent d’analyser quatre grandes capacités cognitives : la compréhension verbale, le raisonnement perceptif, la vitesse de traitement, la mémoire de travail. À partir de ces scores, le psychologue calcule les notes des quatre indices puis le QI et les présente en détail au candidat lors du troisième entretien. « Le plus intéressant n’est pas le QI mais l’analyse des résultats », souligne Ghislaine Labouret. On peut obtenir des scores très différents aux quatre indices, ce qui, contrairement à une idée reçue, n’invalide pas le test, mais doit s’accompagner d’explications voire d’autres questionnaires (de personnalité, par exemple). Pour obtenir un test valide, il faut donc s’adresser à un psychologue spécialisé. Cela a un coût : de 300 à 600 euros. Si vous êtes tenté par la démarche, ne lisez pas la suite: même si nous avons choisi des exemples fictifs afin de ne pas déflorer le WAIS-IV, mieux vaut ne pas en savoir trop !
« Nous testons tout d’abord la capacité à analyser l’environnement visuel, à manipuler des formes, physiquement ou mentalement. Une capacité dont on se sert au quotidien pour monter des meubles, s’orienter… » explique Ghislaine Labouret. Les exercices consistent donc à reproduire des figures avec des cubes, assembler des puzzles de tête (par exemple retrouver les trois pièces qui forment un motif), etc. Pour évaluer le raisonnement logique, il faut résoudre par exemple des suites logiques. « On regarde comment les personnes réagissent, si elles sont organisées, si elles se laissent déborder. »
Quel est le rapport entre une punition et une récompense ? Que veut dire le mot acrimonie ? Dans cet indice, le candidat démontre sa capacité à comprendre le monde qui l’entoure, à accéder à l’abstraction. « On reproche souvent à cette partie de contenir des questions de connaissances, de culture générale, ce qui la rendrait élitiste, souligne Ghislaine Labouret. En fait, toute personne qui a fait une scolarité de base a été exposée à ces informations. Nous évaluons donc la capacité d’apprentissage du cerveau et le stockage dans la mémoire à long terme .» Le sous-test optionnel « compréhension » fait davantage appel au bon sens (comment réagir si une personne s’évanouit dans le bus ?). L’exercice des similitudes (quel est le point commun entre les oranges et les bananes) permet, lui, de tester le raisonnement par analogie, une qualité importante pour savoir transposer ses connaissances dans un autre domaine.
À quelle vitesse le cerveau reçoit-il une information, l’analyse et programme une action ? C’est ce que l’on tente de savoir avec cet indice, lié à l’attention. Les exercices peuvent paraître simples : il faut par exemple, comme ci-dessous, observer si l’un des symboles de la colonne gauche se trouve à droite, le plus vite possible et sur un grand nombre de lignes ou reporter des symboles correspondant à des chiffres sur une grille.
Lisez ces lettres et ces chiffres : G, T, X, B, N, 8, 9, T. Saurez-vous les retenir dans l’ordre pendant quelques secondes ? « En moyenne, nous réussissons à en mémoriser sept », souligne Ghislaine Labouret. Dans ces exercices, il faut donc retenir des listes d’éléments, les restituer en sens inverse, etc. « Cela peut paraître basique, mais la mémoire de travail est une capacité essentielle du cerveau qui permet d’être plus efficace dans son travail et au quotidien, y compris pour suivre une recette de cuisine», poursuit la psychologue.
Lors d’un autre exercice, le candidat doit aussi résoudre des questions de calcul mental (si je roule 282 kilomètres, puis 48, combien ai-je parcouru en tout ?). « Comme la vitesse de traitement, la mémoire de travail est une brique de base du cerveau mais indispensable pour tout. La compréhension verbale et le raisonnement, eux, font appel à des compétences plus élaborées.»
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