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Comment le PGE est devenu un boulet financier avec les crises à … – Les Échos Business

Adulé pendant la crise sanitaire, le prêt garanti par l’Etat (PGE) a été la bouée de sauvetage de centaines de milliers d’entreprises. Plus de la moitié des dirigeants l’ont souscrit en un peu plus de deux ans. Aujourd’hui, il donne des sueurs froides aux patrons de TPE-PME.
Depuis ce printemps, une majorité des 700.000 bénéficiaires doit commencer à rembourser cet emprunt. Ayant profité du report d’un an accordé par l’Etat, les entreprises ont désormais quatre ans pour s’acquitter de leur dette. Leurs mensualités commencent à peser de plus en plus lourd dans les comptes, à mesure que la situation économique se dégrade.
Disponible jusqu’en juin 2022, ce prêt exceptionnel « à la française », couvert jusqu’à 90 % par l’Etat, et pouvant aller jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires, a permis à de nombreuses entreprises de tenir le choc. « C’est un outil fantastique, mais il a été conçu pour ‘une crise en V’ », résume la dirigeante d’une petite entreprise de cosmétiques.
Véritable parapluie qui aide à tenir pendant la disette, il devait être remboursé sans trop de difficultés à mesure que l’activité s’envolerait. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Les va-et-vient des variants du virus durent depuis deux ans, brouillant la reprise. Et l’inflation, la guerre en Ukraine, l’explosion des coûts de l’énergie, et les tensions sur les recrutements dessinent un avenir de plus en plus incertain.
Ce sont les petites structures qui sont les plus exposées, les TPE représentant 90 % des bénéficiaires du PGE. Selon la Cour des comptes, qui a dressé un état des lieux fin juillet, les mensualités peuvent représenter jusqu’à 9 % du chiffre d’affaires lorsqu’elles se cumulent aux dettes Urssaf à rembourser.
De nombreux observateurs tirent depuis des mois la sonnette d’alarme. La CPME, rejointe cet été par les acteurs du tourisme, réclame « un étalement de la dette PGE sur dix ans ». L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) estime que 25 % de ses adhérents sont en difficulté pour rembourser. Ces demandes rencontrent une fin de non-recevoir du gouvernement, qui brandit la menace d’un dispositif qui serait alors retoqué par l’Europe comme une aide d’Etat.
Dans les colonnes des « Echos », le 15 septembre, Olivia Grégoire, la ministre des PME, enfonce le clou. « Pour l’instant, on ne voit pas de risque systémique sur les PGE, ni de risque massif sur les remboursements », déclare-t-elle, arguant que « les carnets de commandes sont là, le moral des entrepreneurs, le climat des affaires ne décrochent pas ». Plusieurs indicateurs économiques lui donnent raison. Ou plutôt lui donnaient raison.
Car ces derniers jours, des nuages sont venus assombrir ce tableau. La Banque de France, habituellement peu alarmiste, a évoqué mi-septembre la possibilité d’une « récession limitée » pour 2023. Le moral des dirigeants, jusqu’alors vivace, s’étiole, avec un climat des affaires qui a dégringolé de deux points en septembre, selon l’Insee. Même les entreprises aux reins plus solides s’interrogent. Lors d’une audition devant le Sénat il y a quelques jours, le dirigeant de Poujoulat et président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) évoque « une année 2023 inquiétante », avec une production qui commence à ralentir à cause de la flambée de l’énergie.
Alors certes, une majorité d’entreprises, grâce à une trésorerie encore confortable, devraient pouvoir honorer leurs échéances. Elles ne font pas partie des 5 % des emprunteurs qui, selon la Banque de France, risquent de faire défaut. Mais au moment où les défis se multiplient, où les dirigeants doivent parer aux secousses économiques tout en accélérant sur la transition écologique et numérique, le PGE est perçu comme un boulet au pied. Un frein aux investissements.
Quant au bouclier que l’Etat a imaginé pour les plus fragiles, il ne rencontre gère d’adhésion. Depuis février 2022, les entreprises dont le prêt est inférieur à 50.000 euros (60 % des PGE) peuvent saisir la médiation du crédit pour rééchelonner leur dette jusqu’à quatre années supplémentaires par rapport à leur échéancier (soit dix ans maximum). Les emprunteurs plus gros doivent passer par le conseil départemental de sortie de crise. Sur le papier, l’idée est séduisante. Mais la conséquence l’est moins.
Comme tout débiteur qui ne peut pas rembourser sa dette, la démarche conduit à une mise en défaut de paiement de l’entreprise. S’y ajoute la difficulté à contracter d’autres crédits bancaires. La médiation du crédit a été saisie à ce jour de 450 dossiers de restructuration sur les 288.000 PGE en cours de remboursement. Une goutte d’eau que l’institution interprète comme un manque de connaissance de l’outil. « Ce dispositif n’est pas une solution », martèle de son côté François Asselin, à la tête de la CPME.
Le désamour qui touche désormais le « PGE Covid » explique-t-il la méfiance envers son petit frère, le « PGE Ukraine » dit de résilience ? La loi de finances rectificative pour 2022 vient de proroger ce nouveau prêt garanti par l’Etat jusqu’au 31 décembre de cette année. Lancé en avril, il permet aux entreprises impactées par la guerre d’emprunter 15 % de leur chiffre d’affaires aux mêmes conditions de remboursement (et de se cumuler donc aux 25 % précédent). Mais, à ce jour, peu de demandes ont été enregistrées. Chat échaudé craint l’eau froide ?
Tous droits réservés – Les Echos 2020

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