Il y a 17 ans, des armes datant pour certaines de 1870, étaient retrouvées dissimulées sous un drap, dans le clocher de l'église d'Iffendic en Ille et Vilaine. Aujourd’hui, le maire lance un appel pour tenter de lever le voile sur cette mystérieuse trouvaille.
A Iffendic, les recherches sont donc relancées pour comprendre la mystérieuse histoire de la cache d’armes du clocher de l’église.
“C’est un message de la Région Bretagne qui a motivé notre regain d’intérêt, explique Christophe Martins, le maire. On me demandait si on avait toujours les armes. J’ai dit oui. En fait, on les avait placées dans un faux-plafond, on les a donc ressorties”.
Pour le 150e anniversaire de la guerre franco-allemande de 1870, la Région a en effet souhaité se replonger dans l’histoire du conflit, pour savoir comment il avait marqué le territoire.
L’été dernier, une carte interactive a notamment vu le jour. Elle recense les monuments aux morts, les tombes, des plaques commémoratives, et bien d’autres objets de cet épisode.
“La Bretagne est la seule région à avoir porté cet inventaire thématique, toujours ouvert”, souligne Elisabeth Loir-Mongazon, cheffe du Service de l’inventaire du patrimoine culturel
A l’occasion de ce travail de collecte, on s’est aussi souvenu qu’en 2003, lors d’une étude sur la commune d’Iffendic, des agents de l’Inventaire du patrimoine avaient déniché une cache d’armes dans le clocher de l’église.
“L’expertise de cette collection a été confiée au Musée de l’Armée. et les armes ont été identifiées”, souligne Elisabeth Loir-Mongazon.
Voici la liste établie par les experts:
– des sabres, destinés aux troupes à pied. Le modèle de ces armes rappelle celui des sabres de l’artillerie à pied de 1816, mais les pièces portent l’inscription Châtellerault 1832.
– une série de 13 fusils modèle 1822 modifié en 1840, puis en 1860, d’où l’appellation 1822 T Bis. Utilisés à partir du Second Empire, les fusils (calibre 17,1 mm) portent l’inscription MI pour Manufacture Impériale et sont équipés de baïonnettes à douille.
– un fusil, modèle 1866 dit “Chassepot”, premier fusil règlementaire à culasse ce qui représente une avancée importante pour l’artillerie et est l’un des seuls atouts des soldats français pendant la guerre de 1870-71, après avoir utilisé pendant la campagne d’Italie. La lettre D portée sur la culasse indique la manufacture d’armes de Mutzig.
– un fusil allemand Mauser 1898, du nom de son créateur Paul Mauser, dans une version améliorée en regard du modèle d’origine (Mauser espagnol 1893) avec un 3e tenon de verrouillage. Cette arme connaît une très longue carrière : après avoir participé aux combats des deux guerres mondiales, elle équipe encore de nombreuses nations. Celui conservé à Iffendic a été fabriqué à Spandau en 1917 et utilisé en 1920 par la Reichswehr, à la suite du traité de Versailles de 1919.
– une carabine italienne fabriquée à Terni en 1891. Elle fut développée et mise au point en utilisant le système de la culasse Mauser.
– un fusil mitrailleur russe, modèle adopté par l’infanterie russe en 1928, utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale et largement distribué dans les pays de l’Est. Celui conservé à Iffendic a été fabriqué à Toula en 1940, et son numéro de série est inscrit en caractères cyrilliques.
Selon la mairie, les fusils se négocieraient aujourd’hui entre 1.000 et 4.000 euros. “Nous, ce n’est pas une question financière, on cherche à savoir pourquoi ces armes se sont retrouvées dans le clocher de notre commune.
Pour Christophe Martins, “si elles ont été cachées là, c’est peut-être pour échapper à l’occupant allemand en 1940.”
La mairie lance un appel à témoignage, auprès des anciens du pays. Peut-être quelqu’un dispose-t-il d’informations qui pourraient permettre de retracer l’itinéraire mouvementé des armes du clocher.
Si vous pensez avoir des éléments à ce sujet, vous pouvez contacter la mairie d’Iffendic au 02 99 09 70 16 ou via courriel à mairie@iffendic.com
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