Restez informés #Newsletter
Annonces légales
Ventes aux enchères
Publicité Commerciale
Votre journal en PDF
Publié le , Boris Stoykov
Suppléante de Clément Beaune, ministre des Transports, elle aborde ses débuts en tant qu’élue, son travail législatif et son activité de terrain et associative, au plus près des attentes des habitants de sa circonscription : insécurité, mobilité, environnement ou encore logement.
Clara Chassaniol : Étant suppléante, je suis arrivée un mois après le début de la mandature. Avec ce petit délai, je n’ai pas pu participer aux premiers votes, notamment celui pour la présidence de l’Assemblée nationale et la présidence des différentes commissions. Dès le départ, cela a été très intense, parce que nous avions des séances très longues, avec une configuration nouvelle de l’Assemblée nationale, sans majorité absolue, ce qui a demandé une mobilisation très forte de l’ensemble des députés. J’ai expérimenté tout de suite le fonctionnement de cette institution, même si je le connaissais déjà. Même si voter des projets de loi qui peuvent changer concrètement le quotidien des Français est quelque chose d’assez vertigineux, je me suis habituée rapidement à ce nouveau rôle. J’avais constitué mon équipe quasiment après l’élection ce qui m’a permis d’être directement opérationnelle dans l’hémicycle et en circonscription.
C. C. : J’ai été collaboratrice parlementaire de Pacôme Rupin, le précédent député sur la 7e circonscription pendant quatre ans et demi. J’ai vécu des moments passionnants auprès de quelqu’un de brillant. J’étais davantage sur les sujets de circonscription, mais en étant à Paris il m’arrivait de travailler avec mes collègues sur le volet législatif, ce qui m’a permis d’appréhender tous les aspects de la fonction et, surtout, de m’approprier une identité propre.
C. C. : Je suis arrivée au moment où les textes qui avaient été examinés par la commission étaient terminés et passaient en séance publique. Il y avait, par exemple, le texte sur la fin des états d’exception pour lutter contre la Covid-19, ou encore ceux permettant de redonner du pouvoir d’achat aux Français face à l’inflation. Je suis heureuse d’avoir pu voter ces premiers textes de la mandature. Les travaux en commission ont débuté début octobre, ce qui m’a permis d’expérimenter le travail législatif. J’ai d’ailleurs été récemment nommée rapporteure de la proposition de loi visant à actualiser le régime de réélection des juges consulaires dans les tribunaux de commerce. Ce texte devrait être adopté prochainement en séance, permettant ainsi de sécuriser juridiquement l’élection prochaine des nouveaux juges consulaires.
C. C. : C’était un moment très intéressant du point de vue de la convivialité, de la sociabilité, ce qui est important quand on souhaite fonder un nouveau parti avec des personnes qui n’ont pas forcément eu l’occasion de se rencontrer. En réanimant les échanges, qui parfois étaient informels, cela nous a permis de mieux apprendre à nous connaître. J’ai participé à l’animation d’un atelier sur l’organisation à donner à ce nouveau parti, avec des personnes de Territoires de progrès, d’En Marche, d’Agir et cela a été très intéressant parce que, malgré des visions parfois différentes, nous étions dans le débat, dans le dialogue, et chaque atelier a permis de faire remonter un certain nombre de sujets qui ont donné lieu à une synthèse qui a pu être mûrie. Stéphane Séjourné a d’ailleurs fait une proposition de nouveaux statuts pour ce nouveau parti, sur lesquels les adhérents se sont prononcés il y a quelques jours et les ont très majoritairement adoptés.
Aujourd’hui, nous avons une structure qui a vocation à nous installer, à pérenniser dans le temps la force politique que nous représentons. Une charte de valeurs a été rédigée, nous permettant de construire notre identité politique commune et d’affirmer clairement les principes autour desquels nous nous rassemblons. J’apprécie beaucoup d’avoir des échanges avec des personnes avec qui je ne vais pas être d’accord sur certains points, tout en sachant que nous allons nous rejoindre sur les grands enjeux, comme le travail, l’émancipation, les libertés, la Nation ou la République. Nous avons un discours et un socle commun. Il était très important de le matérialiser.
C. C. : Un des sujets sur lequel nous sommes intervenus récemment est celui sur les dark stores. Nous avons été énormément sollicités, notamment dans ma circonscription sur le 11e arrondissement, qui est l’arrondissement le plus dense d’Europe. Pour ce type de commerce, avec des livraisons rapides, il est très intéressant de s’installer dans des zones très denses. Il y a donc, dans celles-ci, énormément d’activités et de populations, ce qui génère parfois des conflits d’usages. Il y a un certain nombre de nuisances que nous avons pu identifier. C’est une nouvelle activité, il fallait s’armer pour essayer de la réguler, pour comprendre quels étaient ses enjeux.
Nous nous sommes mobilisés pendant l’été pour essayer de structurer une réponse juridique, via un arrêté gouvernemental, pour encadrer ces nouveaux commerces et éviter les nuisances. Sans interdire ces nouvelles pratiques commerciales, il faut être conscient des conséquences que cela peut avoir pour les habitants. Il a donc fallu que nous nous concertions aussi pour avoir une position commune. Après plusieurs jours de consultations avec les acteurs concernés, des solutions ont été trouvées pour donner aux maires cette capacité de considérer les dark stores comme des entrepôts.
Aussi, la Mairie de Paris a des pouvoirs de police, sur l’engorgement de l’espace public, sur la tranquillité publique, sur la propreté, qu’elle peut mettre en place pour éviter certaines nuisances. Nous avons donc commencé à travailler avec l’ensemble des députés sur un certain nombre de sujets qui nous touchent tous, qui sont relayés par les habitants et avec lesquels nous pouvons travailler à la fois avec le Gouvernement, mais aussi avec la Mairie en place qui agit parfois sans vraiment se préoccuper des remontées de terrain.
C. C. : Comme je l’ai dit, cela peut concerner le fait que dans une rue commerçante, nous passions de vitrines animées à des lieux aux façades opacifiées. Vous avez aussi des espaces où les vélos et les scooters stagnent sur l’espace public le temps d’attendre une commande, ce qui peut causer des engorgements. Il y a également les nuisances liées aux deux roues motorisées qui génèrent énormément de nuisances sonores.
La Mairie de Paris a mis du temps à réagir, tout en accusant le Gouvernement et notre majorité de vouloir légaliser les dark stores, ce qui n’était pas du tout l’objet de notre arrêté. En revanche, nous avons voulu organiser et réglementer ce nouveau commerce. Nous avons d’ailleurs proposé à la Mairie de Paris de participer aux concertations et de faire des propositions. Sur la propreté ou l’engorgement de l’espace public, nous avons créé la possibilité, sous la mandature précédente, via l’article 4 de la loi sécurité globale, d’avoir une police municipale à Paris. Elle existe aujourd’hui et il faut que ses agents puissent être sur le terrain pour verbaliser, faire des contrôles sur l’espace public, pour assurer la tranquillité des Parisiennes et des Parisiens.
C. C. : Dans le Marais, nous avons un sujet sur le développement commercial qui est assez problématique. Dans des zones très denses, on peut finir rapidement par avoir une mono activité. Actuellement, il y a beaucoup de commerces de vêtements qui se développent, notamment de luxe, parce que les baux commerciaux sont très chers, expliquant ainsi un recul des commerces de proximité. Ajoutons à cela des logements qui sont, eux aussi, très chers ce qui rend difficile pour les familles de classe moyenne de rester à Paris, d’avoir un logement suffisamment grand quand arrive, par exemple, un nouvel enfant. Les familles finissent par partir, ce qui entraine des fermetures d’écoles, également moins d’activités commerciales, donc une polarisation autour des familles aisées, les seules qui pourront y vivre. L’enjeu aujourd’hui, c’est de lutter pour que le Marais, et le centre de Paris de manière générale, ne deviennent pas seulement un musée à découvrir, mais aussi un lieu d’habitation. Je continue d’ailleurs de rappeler à la Mairie de Paris que son projet de zone de trafic limité vise surtout à piétonniser une énorme partie de la capitale, alors que nous devrions faciliter certaines circulations pour que les gens continuent d’y vivre.
C. C. : Une alerte a été faite de la part de la Préfecture de police il y a quelques mois, demandant une étude d’impact sur ce projet, notamment sur l’accès des secours et de la police qui peut être remis en cause par l’existence d’un boulevard périphérique au cœur de la capitale qui n’est pas fait pour absorber autant de trafic. Nous attendons le retour de de la Mairie de Paris pour qu’un projet cohérent nous soit proposé. Piétonniser certaines rues est intéressant, mais pensons aux alternatives. Il y a des personnes (des professionnels, des Franciliens) qui ont besoin de leur voiture pour accéder au centre de Paris ou à un commerce, à qui on ne peut pas dire du jour au lendemain qu’ils n’auront pas d’autres choix. Cela peut être des parkings relais aux abords des grandes gares autour de Paris, faciliter un accès à la rue de Rivoli par le réseau de bus ou encore en installant un tramway. Ce projet risque d’alimenter la polarisation entre ceux qui pourront accéder au centre de Paris parce qu’ils y habitent et qu’ils peuvent se déplacer à pied ou à vélo, et les autres. Et cela me dérange d’un point de vue philosophique, politique et social.
C. C. : Nous avons eu des bons retours des commerçants sur la reprise de l’activité touristique. Il va falloir que cela puisse se pérenniser. Or, nous savons que la situation économique actuelle engendre des difficultés en termes de pouvoir d’achat. Il peut y avoir une crainte d’aller au restaurant, de faire des achats. D’où l’importance de diversifier nos commerces. J’espère que la dynamique économique va continuer ainsi, parce que nous savons tous que nous rentrons dans une période plus incertaine, même si l’ensemble des boucliers tarifaires et des politiques ont permis de limiter en France l’inflation par rapport à la zone euro.
C. C. : Il y a toujours des demandes car l’homophobie persiste malheureusement. Il y a beaucoup d’associations, de lieux qui se mobilisent et qui créent cette identité au sein du Marais, ce qui est très important. Il faut accompagner et aider ces lieux à continuer d’exister. Pendant l’été, je me suis impliquée sur le déploiement de la vaccination contre le Monkeypox, qui a beaucoup touché le public LGBT+, j’ai pris contact avec des associations pour essayer de les aider, faire remonter des éléments. Avec le ministre de la Santé, nous avons œuvré pour accélérer le déploiement de la vaccination. Nous devons poursuivre la communication sur ce sujet car beaucoup de personnes sont allées se faire vacciner pendant l’été mais, aujourd’hui, les primo-vaccinés sont en baisse.
Je tiens enfin à rappeler que l’engagement du Gouvernement sur les sujets d’inclusion, de valorisation et d’universalité est primordial. Le travail continue, notamment sur les personnes transgenres où il y a encore énormément de discriminations, notamment dans le cadre d’activités sportives ou à l’école.
Il ne faut pas avoir peur d’en parler. Le Marais doit continuer d’avoir cette identité singulière et son réseau associatif doit être soutenu.
C. C. : C’est en train de se faire. Au moment de l’arrivée du nouveau préfet de police à Paris, le ministre de l’Intérieur lui a donné quelques orientations très claires, et notamment celle d’être le préfet des Jeux olympiques parce qu’il va y avoir un énorme enjeu de sécurité. Il va falloir que la mairie de Paris et la préfecture de police entretiennent un dialogue très concret pour que les polices municipales et nationale s’articulent et que la sécurité de ces Jeux soit assurée. Je suivrai, comme d’autres de mes collègues parisiens, avec attention ce sujet. L’autre enjeu, c’est celui d’être la vitrine pour le monde. Et il y a un certain nombre de problématiques dans l’espace public, notamment liées à la tranquillité, qu’il va falloir régler. J’espère que la perspective des Jeux olympiques va permettre d’accélérer la lutte contre la délinquance au quotidien.
Des projets se mettent en place comme les Olympiades culturelles, l’ouverture d’une maison des fiertés, qui permettra d’avoir un accueil des personnes LGBT sur ces sujets précis. Beaucoup de choses commencent à émerger et c’est assez enthousiasmant de voir que cela crée une effervescence associative, culturelle et sportive, pour nos jeunes. Nous le savons : le sport est un enjeu de santé publique, mais il est aussi un vecteur de diffusion de valeurs.
C. C. : À Paris, il y a un enjeu très important sur la rénovation énergétique des bâtiments et sur lequel le Gouvernement et la majorité ont déjà fait énormément d’efforts, avec Ma Prime Rénov’, l’accompagnement des copropriétés, le Fonds vert ou encore le vote de crédits supplémentaires pour les propriétaires des biens à rénover. Il reste énormément de choses à faire sur les rénovations thermiques, les transformations des villes, notamment sur l’éclairage public ou la création d’îlots de fraîcheur, et il faut aller plus vite. n
Propos recueillis par Boris Stoykov
Auteur
Boris Stoykov
Chaque semaine, le partenaire économique pour la performance de vos marchés
Suivez-nous
Abonnement intégral papier + numérique
Nos suppléments et numéros spéciaux
Accès illimité à nos services
Journal du28 octobre 2022
Journal du21 octobre 2022
Journal du14 octobre 2022
Journal du07 octobre 2022
À PROPOS
NOS SITES PRESSE
NOS SERVICES
LA NEWSLETTER pour être #bieninformés
SUIVEZ-NOUS
Tous droits réservés • Affiches Parisiennes 2022