Publié le 29/11/2022 à 06h05
Mathilde Thomas
Dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR), l’Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté (ARS) organise des réunions de co-constructions territoriales, en lien avec les préfectures, les élus, le réseau de l’Assurance maladie et les instances de démocratie sanitaire, des Vendredis la santé.
Vendredi 25 novembre, la manifestation a eu lieu au Palais de Loire à Cosne-sur-Loire avec un nombre de participants satisfaisant pour les organisateurs. Élus, professionnels de santé, employés de l’ARS ont travaillé, en ateliers, sur quatre thématiques : l’attractivité pour les métiers de la santé, la prévention, la continuité des soins non programmés et l’accès à un médecin traitant ou une équipe traitante.
De ces réflexions d’une heure et demie, en sont ressorties des propositions générales dont certaines à consonance régionale. Comme celle de faire appel à une ancienne Miss France qui exerce dans le domaine médical ou à Sophie Adenot, l’astronaute, ou des influenceurs reconnus nationalement pour être des « ambassadeurs des actions ».
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La motivation des postulants aux métiers de la santé devrait l’emporter sur le dossier ou les notes pour les participants qui désirent que la formation en locale soit privilégiée afin de mieux retenir les jeunes soignants, qui doivent bénéficier d’un véritablement encadrement lors de leur stage.
« 30 % arrêtent après leur premier stage, car ils sont lâchés tout seuls par manque de personnel. » Marie-France Lurier, maire de Donzy, soumet l’idée de créer une école d’aides à domicile.
Il faut que l’on nous dote de moyens et d’équipements
Côté prévention, il a été suggéré de mettre en place un bilan de santé, dès l’enfance, et cela, tout au long de la vie. « C’est important », appuie Michel Serin, médecin généraliste à Saint-Amand-en-Puisaye. Pour cela, « il faut que l’on nous dote de moyens et d’équipements. C’est-à-dire du temps professionnel pour dépister et des outils ».
« Des espaces mobiles pourraient aller à la rencontre des populations sur des territoires isolés et ruraux », approuve Régis Dindaud, le délégué départemental de l’ARS, qui pointe du doigt la difficulté à trouver des porteurs de projets. La création d’un numéro d’appel local pour orienter les patients en fonction de l’urgence de leur problème a été évoquée.
Les Nivernais invités à partager leurs idées pour améliorer le système de santé
Au bout du fil, « quelqu’un qui connaît le territoire et peut mieux orienter les patients ». Une coordination renforcée entre les professionnels de santé serait ainsi de mise. La prise en charge à 100 % de la téléconsultation a également été demandée.
À l’issue de cette réunion, Christine Roy, infirmière libérale à Donzy, a trouvé que « c’était bien. Il faut bien commencer par quelque chose. Venir chercher de l’information auprès de nous, les personnes de terrain, c’est une bonne démarche. Il y avait une bonne représentation de la population. Des élus, des professionnels de santé. Maintenant, j’attends de voir le résultat. »
Perrine Goulet, la députée, qui sera présente au troisième et dernier rendez-vous nivernais, vendredi 2 décembre à Nevers, va faire remonter toutes ces propositions à François Bayrou, le secrétaire général du CNR. « C’est intéressant de chercher des solutions concrètes, mais il faut débriefer à froid. »
La parlementaire, qui passe régulièrement dans les établissements de santé, souhaite que « l’on soit à l’écoute des professionnels de santé. La qualité de vie au travail est importante. » Elle demande, par exemple, que les chambres doubles, fermées à la maternité de Nevers, deviennent notamment des chambres parentales pour accueillir les couples cosnois.
« Nous avons co-construit un modèle idéal », reconnaît Michel Serin, membre du conseil territorial de la santé. « Il n’y a plus qu’à mettre tout ça en place. »
« Une synthèse des propositions va être remontée », indique Régis Dindauc. « Le conseil territorial de la santé jugera les plus prioritaires. »
Mathilde Thomas
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