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Chantage, calomnie, paranoïa… À Saint-Étienne, l'étau se resserre … – Marianne

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Des techniques de barbouze au service d’une ambition. Le maire Les Républicains (LR) de Saint-Etienne (Loire), Gaël Perdriau, traverse une véritable tempête qui pourrait bien se terminer devant la justice, depuis que Mediapart a révélé début septembre qu’il faisait chanter son premier adjoint Gilles Artigues avec une vidéo intime compromettante. Mais le 30 novembre, le média d’investigation en ligne a enfoncé le clou : cette fois, c’est Laurent Wauquiez qui aurait pu faire les frais de ces méthodes. Le maire de Saint-Étienne a été enregistré en train de diffuser une rumeur quant à des actes de pédocriminalité que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes aurait commis. En toile de fond, c’est tout un « système Perdriau » qui semble se dessiner, révélant les stratégies de calomnies mises en place par un élu prêt à tout pour asseoir son autorité.
Mais pourquoi Gaël Perdriau voulait-il s’en prendre à Laurent Wauquiez ? Selon Mediapart, le maire de Saint-Etienne jalouse les ambitions nationales du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce dernier a également provoqué l’ire de Gaël Perdriau en affirmant qu’à Saint-Etienne, le « grand remplacement », cette théorie d’extrême droite selon laquelle la population française serait remplacée par les vagues migratoires, serait devenu visible. La scène se passe en novembre 2017, au micro de RTL. Alors que Laurent Wauquiez explique que c’est aux étrangers de s’adapter à la France et non l’inverse, le journaliste lui répond : « À vous entendre, on a l’impression que c’est la théorie du grand remplacement culturel ? ». Laurent Wauquiez rétorque : « Ce n’est pas le grand remplacement culturel […] c’est juste une réalité. La réalité, c’est que vous avez, aujourd’hui, en France des quartiers qui sont les quartiers perdus de la France. Sortez du plateau de RTL, venez avec moi. Je vous emmène à Saint-Étienne, on ira à Firminy. Et vous verrez rapidement que la réalité va vous sauter au visage. »
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Une déclaration insupportable pour son rival, Gaël Perdriau, qui veut se venger en alléguant que Laurent Wauquiez serait un pédocriminel. C’est au cours d’une discussion animée avec Gilles Artigues, victime du chantage à la sextape, que cette conversation a été enregistrée. Gaël Perdriau reproche à son premier adjoint de s’être rendu à une fête organisée par Laurent Wauquiez, afin, selon lui, de comploter contre lui. Gilles Artigues s’en défend : « Wauquiez, je l’ai connu bien avant toi. Quand Jacques Barrot [ancien député et ministre] me l’a présenté et qu’il était stagiaire [de l’École nationale d’administration] à Yssingeaux… » Mais Gaël Perdriau l’interrompt brusquement, au sujet de Laurent Wauquiez : « Et qu’il allait sucer sur le parking des supermarchés des petits garçons… » Laurent Wauquiez a indiqué, le 30 novembre, avoir déposé plainte pour diffamation.


Je n’imaginais pas qu’un élu de la République puisse tomber dans une telle indignité. Même si l’intéressé a été conduit à reconnaître son mensonge abject, je saisis l’autorité judiciaire et porte plainte pour diffamation contre M. Perdriau. https://t.co/rNjtsB1iZ9
Un pédocriminel, Laurent Wauquiez ? Gaël Perdriau a lui-même démenti ses propres dires, dans une réponse écrite à Mediapart : « Ces propos sont grossiers et sans fondement, mais tenus dans le cadre privé et restreint de mon bureau, dans un moment d’extrême tension avec mon premier adjoint au sujet d’un élu de la région. » Le maire précise bien que ce sont les déclarations « insupportables » de Laurent Wauquiez sur les « quartiers perdus de la France » qui ont déclenché sa colère. Gaël Perdriau a tenté de faire interdire la publication de l’enquête de Mediapart, au nom du respect de sa vie privée.
Colère ou non, l’épisode illustre ce dont est capable Gilles Perdriau pour se venger ou obtenir ce qu’il veut. Il illustre aussi le tempérament du maire, persuadé qu’on va le trahir. Dans l’enregistrement, Gilles Perdriau l’interroge très vivement : « Tu n’étais pas à la soirée avec Wauquiez à Paris ? […] Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? Avec le monde qu’il y avait. » Avant de menacer : « Tu mens, tu mens, tu as été faire le coq. Parce qu’il y avait des gens autour, que j’ai vus, tu as été faire le coq en disant : “Comment tous les deux on pourrait baiser Perdriau ?” Parfaitement. Continue comme ça, je te préviens… »
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À cette époque, en 2017, Gaël Perdriau est déjà en possession de la vidéo compromettante de Gilles Artigues puisque c’est fin 2014 qu’il aurait commandité un piège à l’encontre de son premier adjoint, dont il craint la dissidence aux élections municipales. Cette année-là, alors qu’ils sont en déplacement à Paris, Gilles Rossary-Lenglet et Samy Kéfi-jérôme, tous deux au service du maire de Saint-Etienne, organisent une rencontre entre Gilles Artigues et un escort  dans une chambre d’hôtel, où a été préalablement dissimulée une caméra. Gilles Artigues explique, dans un enregistrement rendu public par Mediapart, avoir été drogué ce soir-là.
Les années qui suivent, Gaël Perdriau rappellera régulièrement à son premier adjoint ce qu’il risque s’il s’oppose à lui. Confronté par ce dernier à la nature pénale de ce chantage, le maire lui répond : « Une fois que c’est sur les réseaux, c’est plus du chantage… C’est une exécution. » Et envisage même de diffuser le film « en petits cercles, avec parcimonie ». Son directeur de cabinet Pierre Gauttieri, au cœur de cette affaire de chantage, va jusqu’à menacer Gilles Artigues, en présence du maire, d’envoyer la vidéo auprès des parents d’élèves des écoles de ses enfants : « Je pense que vos enfants ne s’en remettront pas ». Dans l’un des enregistrements, Gaël Perdriau fanfaronne : « Même s’il y est pour rien, Gilles Artigues est mort. »
Les révélations de Mediapart mettent également au jour les personnes qui gravitent autour de Gaël Perdriau. Son directeur de cabinet le dit lui-même à Gilles Artigues dans un enregistrement rendu public : « C’est simplement parce que la vie m’a permis de ne pas mal tourner que je n’ai pas mal tourné. Mais je fonctionne exactement comme un criminel, je suis sans foi ni loi. » Quant à Gilles Rossary-Lenglet, l’un des architectes du piège politique visant Gilles Artigues, il n’hésite pas lui-même à faire chanter le maire pour obtenir un poste à la mairie. Selon Mediapart, le 23 mars dernier, il interpelle l’édile en lui expliquant qu’il rencontre des difficultés tant personnelles et professionnelles et que, se sentant lâché de toutes parts, il n’hésiterait pas à faire fuiter ce qu’il sait du piège tendu à Gilles Artigues. Résultat : il sera employé à la mairie pour 2 500 euros nets par mois. « Il n’y a pas de pointeuse », lui glisse le directeur de cabinet, Pierre Gauttieri.
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Car Gaël Perdriau semble savoir se montrer généreux avec ceux qui l’accompagnent dans ses projets. Selon des révélations faites par de franceinfo, le maire de Saint-Étienne est soupçonné de favoritisme envers une société, « C’Kel Prod », spécialisée dans l’organisation de spectacles et dirigée par un couple proche de Gaël Perdriau, qu’ils ont publiquement soutenu lors des dernières municipales. En revanche, gare à ceux qui ne marchent pas dans le système Perdriau. Le quotidien Le Progrès consacrait sa Une du 31 janvier 2018 à « la grande valse des cadres » à l’œuvre à Saint-Etienne : à l’époque de la sortie de l’article, il y avait déjà eu 45 départs depuis le début du mandat du maire. Des départs à des postes stratégiques et dont les raisons restent floues, ces fonctionnaires étaient tenus par un devoir de réserve. À Mediapart, d’anciens collaborateurs de Gaël Perdriau témoignent d’une atmosphère irrespirable à l’hôtel de ville, avant même la révélation du chantage à la vidéo : « En réunion de cabinet, il y avait régulièrement des propos insultants, homophobes, par exemple. Ce n’était pas rare d’entendre parler de “ce gros pédé” à destination d’un élu », y dénonce ainsi un ancien collaborateur.
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