« Dans quel état êtes-vous après cette défaite ?
Je suis très déçue de perdre. Tu rentres sur le court pour faire un bon match, pour essayer d’aller chercher la victoire et je n’ai pas réussi à le faire, malgré les opportunités dans le premier set. J’ai eu du mal à contrôler mes émotions, à les maîtriser et à mettre mon jeu en place. Je n’ai pas vraiment réussi à me libérer, à aller vers l’avant.
On ne peut pas dire que ce soit une grosse surprise, j’ai aussi eu du mal à le faire lors de mes matches précédents et j’ai souvent gagné en me battant, en essayant de faire les choses différemment. Aujourd’hui, ça n’a pas suffi. Elle a vraiment bien joué, elle a été solide, elle est allée chercher son match au bon moment. Ce que je n’ai pas réussi à faire.
« Il y a aussi la pression que tu te mets toi-même, maintenant mes propres attentes sont assez hautes et parfois, peut-être que c’est là aussi que je me tire une balle dans le pied. »
Il y a de la frustration après ce match, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
C’est dur à dire. En sortant du court en perdant un match, tu as juste l’impression que tu n’as rien fait de bien alors que ce n’est pas complètement juste. Mon adversaire a fait son match, elle a été solide, elle a toujours été proche, même quand j’avais un double break d’avance. Ça fait 7-6, 6-4 alors que j’ai dû passer une première sur deux, ce qui est quand même un de mes points forts d’habitude donc ce n’est pas évident. Ce qui est un peu embêtant, c’est que je n’arrive pas à me libérer, à mettre mon jeu en place, à changer de direction, à aller vers l’avant. Je ne suis pas beaucoup montée et c’est ça qui me chagrine le plus. Mais il y a aussi eu des points positifs, il n’y a pas tout à jeter non plus, même si là maintenant j’ai envie de tout mettre à la poubelle, mais il faut aussi digérer pour être plus lucide sur le bon debrief du tournoi.
Est-ce que ce statut (tête de série numéro 4) vous a gênée avant cet Open d’Australie ?
Je pense que c’est un paramètre avec lequel je suis moins à l’aise et je dois continuer à travailler là-dessus pour mieux le gérer. C’est une expérience à prendre pour réussir à me libérer de plus en plus et à avoir le bon état d’esprit. Il y a aussi la pression que tu te mets toi-même, maintenant mes propres attentes sont assez hautes et parfois, peut-être que c’est là aussi que je me tire une balle dans le pied. Il faut qu’on arrive à trouver la bonne balance entre ce que j’ai envie de produire sur le court et comment je peux le mettre en place.
Comment se remet-on de ce genre de matches ?
Je pense que j’ai besoin d’un peu de temps maintenant. C’est tout frais… Ça fait toujours mal et c’est toujours difficile de s’en remettre. Je pense qu’une défaite comme celle-ci, dans un Grand Chelem, il faut encore plus de temps pour s’en remettre et il faut bien analyser ce qui n’a pas été et comment travailler pour que cela ne se reproduise pas. On apprend toujours de ses défaites et on essaie de faire mieux la prochaine fois. Parfois c’est difficile, parfois ça l’est moins, ça dépend de ce qui n’a pas été, mais il faut toujours essayer d’apprendre de ses erreurs.
« Il faut que j’arrive à me détendre, à mettre mon jeu plus en place, en lâchant du lest quand je commence à faire des fautes ou quand ça ne se passe pas bien à l’entraînement. »
Swiatek a évoqué son état mental, Gauff a pleuré devant les micros, est-ce que finalement celle qui va gagner le tournoi sera la joueuse qui aura su le mieux maîtriser ses nerfs ?
Deux semaines, c’est long, il faut réussir à garder toutes ses émotions sous contrôle. Parfois, simplement vivre dans ton propre monde, en dehors de tout pour te concentrer sur ton tennis, faire ce que tu as à faire, chaque jour essayer de repartir à zéro en oubliant tout ce qui se passe, que c’est un tournoi du Grand Chelem et que t’avances en quart, demie, finale…
Certaines ont réussi à en gagner comme ça dans le passé, c’est peut-être ce qui va se passer cette année. Après il reste des filles comme Sabalenka ou Pliskova, des joueuses qui ont de l’expérience, mais aussi des joueuses plus surprenantes qu’on n’attendait pas là. Qui va gagner ? Franchement maintenant je m’en fous un peu (rires).
On peut dire que c’est un coup d’arrêt ?
Je suis en train de me faire enterrer (rires) ! Oui, je suis triste, déçue de perdre en huitième de finale. Oui, j’avais envie d’aller plus loin. Après, par rapport aux matches précédents, je ne dirais pas que ce n’est pas une surprise, mais il y avait des difficultés, des trucs qui n’étaient pas fluides et ça m’a coûté cher. Je n’avais pas envie de perdre et je pensais que je pouvais continuer à progresser.
Cela peut-il remettre quelque chose en cause dans votre préparation ?
Non, il faut que j’arrive à me détendre, à mettre mon jeu plus en place, en lâchant du lest quand je commence à faire des fautes ou quand ça ne se passe pas bien à l’entraînement. Réduire un peu l’attente que j’ai par rapport à ce que j’ai envie de faire. Mais une défaite ne remet pas tout en cause.
Êtes-vous plus déçue après une défaite en huitième de finale ici ou en demie à l’US Open ?
Franchement, à l’instant T, c’est pareil ! »
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