Contestation Le projet d’usine porté par le groupe Le Duff à Liffré est critiqué pour son impact sur la ressource en eau alors que la sécheresse se poursuit
C’est l’un de ces projets qui clive une population. A Liffré, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), le projet d’usine de boulangerie porté par le groupe Bridor fait l’objet d’une vive contestation. Des associations et des élus écologistes du territoire s’inquiètent notamment de son impact sur la ressource en eau, alors que la Bretagne est frappée par l’une des pires sécheresses de son histoire contemporaine. Le groupe Le Duff, qui porte le projet, estime que son usine consommera environ 200.000 m³ d’eau par an, soit l’équivalent de la consommation de 1.700 ménages. Ce site viendra en complément de l’usine déjà existante à Servon-sur-Vilaine et fera travailler jusqu’à 500 personnes quand elle aura atteint son rythme de croisière. Des millions de croissants et autres viennoiseries industrielles étiquetées made in France en sortiront et partiront dans le monde entier pour nourrir les clients des hôtels. « Production hors-sol », dénoncent les opposants. « Une très bonne nouvelle pour l’emploi », arguent ses défenseurs.
Si le projet fait l’objet de vives critiques, il a cependant reçu le feu vert de l’État, qui a validé l’installation de l’industriel au début de l’été. L’usine agroalimentaire venait de recevoir un avis favorable à l’issue de l’enquête publique menée auprès de la population, malgré de vives contestations. Le commissaire estimait que sur la question de l’eau, l’installation « était tout à fait acceptable au regard de la production annuelle de la Collectivité des eaux du bassin rennais ». Une conclusion rendue avant que le territoire ne bascule en crise sécheresse.
350 personnes mobilisées ce week-end à #Liffré contre l’implantation de l’usine #Bridor. Opposés à ce projet, nous exprimions notre incompréhension lors du dernier #CMRennes. 200.000 m3 d’eau privatisés chaque année pour l’export, au sortir d’une #sécheresse : cessons cette folie pic.twitter.com/hX6qH1NmOK
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Pour la première fois depuis qu’il a donné son feu vert, l’État a accepté de s’exprimer sur ce dossier, notamment sur l’épineuse question de cette ressource en eau. « Un industriel, il consommera toujours de l’eau. Tout est une question d’équilibre. Ce dossier, comme tous les autres, a été soumis à une évaluation environnementale. Il a été beaucoup travaillé en amont pour améliorer la première copie. Est-il optimal ? En tout cas, les procédures d’autorisation sont cadrées », estime Paul-Marie Claudon, le nouveau secrétaire général de la préfecture d’Ille-et-Vilaine. La consommation de l’équipement en eau aurait ainsi été divisée « par trois ou par quatre » par rapport au projet d’origine. Un agent de la DDTM va plus loin. « C’est un projet qui pourrait servir d’exemple à bien d’autres entreprises déjà implantées sur le territoire ».
Dans les rangs du Syndicat mixte de gestion de l’eau (SMG), le discours est le même. « Bridor, seul ne remet pas en cause la sécurisation de la ressource en eau potable du territoire », assure Joseph Boivent, son président. Et la contestation qui se poursuit ? « Ce projet est plutôt un symbole. La dynamique démographique d’Ille-et-Vilaine fait grimper la consommation de 300.000 m³ par an ». Lui qui préside aussi la commission locale de l’eau connaît bien le Couesnon, cours d’eau malmené par la sécheresse dans lequel Bridor viendra pomper son eau. Malgré l’importante quantité d’eau qui sera prélevée, son instance aussi a donné un avis favorable au projet. « Ce dont le territoire a besoin, ce sont des retenues afin de ralentir le cycle de l’eau. Bridor a beaucoup travaillé sur la question du bocage et des zones humides pour mieux répondre à cette question », assure le maire de La Bazouge-du-Désert.
Des arguments qui ne convainquent pas les opposants au projet, dont le coût est estimé à 250 millions d’euros. Des collectifs ont lancé plusieurs actions en justice pour contester la modification du PLU (plan local d’urbanisme) et le permis de construire. Prochainement, c’est l’autorisation d’exploiter qui devrait être contestée. Bridor espère de son côté que la production de ses viennoiseries qui seront vouées à l’export pourra démarrer courant 2024.
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