Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Bilan de la visite d'Etat d'Emmanuel Macron aux Etats-Unis : retour … – Alternatives Economiques

Cette visite d’Etat devait sceller la réconciliation entre les Etats-Unis et la France après la grosse fâcherie due à la perte le 15 septembre 2021 du contrat du siècle relatif à la vente des sous-marins à l’Australie, contrat volé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie réunis pour l’occasion dans une organisation baptisée Aukus. A l’époque, l’Ambassadeur de France, Philippe Etienne, avait été rappelé à Paris, une première entre les deux pays qualifiée « d’une gravité exceptionnelle » par les autorités françaises afin de signifier leur juste courroux.
Le nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden, s’était ensuite excusé publiquement de la brutalité de cette annonce. Mais cela ne suffisait peut-être pas complètement puisque lors de ses déplacements en Europe, Joe Biden élu depuis 2 ans déjà avait soigneusement évité toute escale parisienne. Il fallait donc solder définitivement ce différent et mettre pour cette occasion les petits plats dans les grands afin de montrer à la France qu’elle demeurait bien un allié indéfectible de première importance pour les Etats-Unis. C’est pourquoi cette visite du couple Macron était une visite d’Etat, le niveau le plus élevé dans l’ordre protocolaire, un signe de plus du prestige et de l’emphase que le couple américain voulait témoigner à la France, cet ami de toujours, « ce frère d’arme » selon l’expression utilisée par Emmanuel Macron, et ce depuis l’indépendance américaine.
C’est ce qui fut symbolisé le 1 décembre au soir. Le dîner de gala offert à la Maison Blanche aux 350 convives par le couple présidentiel fut fastueux et mérite d’être détaillé par le menu : en entrée, des homards venus de la côte est des Etats-Unis, du caviar ossetra américain, un raviole de courge qui portait bien son nom ; en plat principal, du bœuf américain persillé, donc plutôt tendre que dur à digérer, puis un plateau de fromage d’exception faisant découvrir aux convives toute la variété de la production américaine. Au dessert, accompagné d’un vin pétillant américain, seront servis un chiffon cake à l’orange ainsi que des poires rôties accompagnées d’une crème glacée. « L’histoire » ne dit pas si ces merveilleuses agapes, servies sous une tente dressée pour l’occasion, avait tenu toutes leurs promesses sur le plan gustatif, si quelques vins ou victuailles françaises avaient pu finalement se glisser dans ce festival américain, ou si nous en étions restés, même dans ce domaine où les compétences françaises demeurent avérées, à l’America First ? Enfin, on peut faire confiance à nos amis américains pour n’avoir à l’occasion contracté aucune faute de goût face à des représentants français pour qui l’art de la table demeure une institution et qu’ils placent, sans fanfaronnade, tout en haut de l’agenda.
Pourquoi me direz-vous s’arrêter à ces détails du voyage présidentiel plutôt que d’essayer de parler du fond, c’est-à-dire par exemple des contrats passés à cette occasion entre les deux pays, des programmes de coopération engagés à cette occasion, des avancées diplomatiques de part et d’autres annoncées lors d’une conférence de presse commune, des négociations sur le plan de la politique commerciale des Etats-Unis jugées par Paris comme particulièrement agressive, des rapprochements sur l’attitude à avoir vis-à-vis de la Russie de Poutine, des manifestations nouvelles et à venir sur le plan culturel… ?
Un diplomate averti vous retorquerait que fond rejoint souvent la forme et que sur ce plan, elle était plutôt parfaite. Néanmoins sur le fond, on en reste plutôt « aux mignardises ». Les avancées bilatérales n’ont d’ailleurs pas fait l’objet, de déclaration commune à l’issue de cette visite. Simplement, le président français dit avoir été offensif en filant pour l’occasion une nouvelle fois la métaphore culinaire. Il dit avoir « mis les pieds dans le plat » en évoquant les inquiétudes de la France ou de l’Union européenne, on ne sait plus vraiment au nom de qui s’exprime notre président, vis-à-vis de ce nouveau plan américain de lutte contre l’inflation qui va, contrairement aux dispositions prévues par l’OMC, réserver subventions et avantages fiscaux aux entreprises qui produisent sur le sol américain dans le domaine de l’économie verte.
Pour tenter d’en savoir plus, nous pourrions, sans risquer « l’aigre-doux », nous prêter au jeu de l’interview sur le bilan peut-être caché de cette visite, au-delà de quelques coupures de presse de part et d’autre de l’Atlantique. Premièrement, croyez-vous Monsieur le Président, que cette visite d’Etat soit de nature à solder la perte du contrat australien de sous-marins ? Quelles sont au juste les contreparties obtenues auprès de notre allié américain qui pourraient nous dédommager de ce « coup de poignard dans le dos » entre alliés ? Ou est-ce décidément mal venu sur le plan diplomatique de rappeler ce malheureux contretemps au moment de la célébration de si belles retrouvailles, « entre poire et fromage » ? Deuxièmement, pourquoi s’échiner à vouloir parler, Monsieur le Président de la République française, au nom de l’Union européenne sur le plan commercial ? Sommes-nous sûrs d’être mandatés pour le faire et notre position française rejoint-elle une position clairement affirmée des 27 sur ce dossier brûlant ? En s’échinant à vouloir parler au nom de l’Europe, sans en avoir les pouvoirs ni le mandat puisque la politique commerciale est me semble-t-il une compétence exclusive de la Commission, ne risquez-vous pas d’heurter nos partenaires européens, de parler un peu dans le vide, de vous faire, « petite grenouille française » plus grosse que « le bœuf américain » qui était justement au menu du dîner ? Représenter la France et les intérêts français n’est-il pas suffisant à votre tâche, Monsieur le Président ? Ou êtes-vous maintenant investi, quand vous êtes à l’étranger, des affaires de l’Europe et même du monde ? Troisièmement, s’agissant justement du conflit ukrainien sur le sol européen, comment se fait-il, Monsieur le Président, que l’ami américain en fasse dix fois plus pour aider nos amis Ukrainiens que l’Union, qui pourtant aspire, selon vous, à la souveraineté et à la puissance ? Elle semble bien petite, cette Europe puissance, blottie à l’abri du parapluie américain ? Ne trouvez-vous pas que la guerre en Ukraine semble avoir ressoudé le camp occidental autour des Etats-Unis et de l’OTAN ?
Alors, oui Monsieur le Président, les Américains comme les Chinois sont protectionnistes et semblent se rendre coup pour coup sur ce plan. Alors à quand, en Europe, un peu moins de naïveté en la matière, une Europe qui en reste encore largement aujourd’hui aux accords de libre-échange, ce qui convient tout à fait à l’Europe du Nord et à l’Italie qui exportent beaucoup vers les Etats-Unis et la Chine ? Alors à quand, pour la France, l’heure de la reconquête sur le plan industriel et commercial, dans le respect de l’environnement, afin de donner aux Français la possibilité de vivre dignement, à l’écart d’ambitions manifestement excessives du « petit joueur européen », tel qu’il demeure aujourd’hui ?
Quelle est la capitale de la France ?
Nous utilisons des cookies ou technologies similaires pour stocker et/ou accéder à des données personnelles non sensibles stockées sur votre terminal et que nous traitons afin de réaliser des statistiques, mesurer les performances du site, afficher de la publicité et faire la promotion de notre journal.
Alternatives Economiques est une coopérative qui appartient à ses salariés et à ses lecteurs. Nous sommes fiers de cette indépendance, rare dans le paysage médiatique actuel, et qui repose essentiellement sur les abonnements. Notre rédaction s’engage chaque jour à décrypter pour vous l’actualité économique, sociale et environnementale. Accepter les cookies ou technologies similaires, c’est aussi une façon de nous soutenir.
Vous pouvez bien sûr revenir sur vos choix à tout moment en utilisant le lien paramétrer les cookies sur ce site situé dans notre politique de gestion des cookies.
Lorsque vous consultez un site Web, des données peuvent être stockées dans votre navigateur ou récupérées à partir de celui-ci, généralement sous la forme de cookies. Ces informations peuvent porter sur vous, sur vos préférences ou sur votre appareil et sont principalement utilisées pour s’assurer que le site Web fonctionne correctement. Les informations ne permettent généralement pas de vous identifier directement, mais peuvent vous permettre de bénéficier d’une expérience Web personnalisée. Parce que nous respectons votre droit à la vie privée, nous vous donnons la possibilité de ne pas autoriser certains types de cookies. Toutefois, si vous bloquez certains types de cookies, votre expérience de navigation et les services que nous sommes en mesure de vous offrir peuvent être impactés.
Vous pouvez faire votre choix, pour chaque catégorie, en activant ou désactivant le bouton interrupteur.

source

A propos de l'auteur

Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE