Le projet de salmoniculture située à Baelen, non loin des meubles Reul, suscite l’inquiétude dans les rangs d’Ecolo, mais aussi chez nombre de citoyens. Ainsi, l’enquête publique pour quatre forages vers la nappe phréatique a suscité de nombreuses réactions.
Et dans la foulée, le collège communal s’est prononcé contre ces percements qu’utiliserait l’entreprise pour produire 1.200 tonnes de saumon l’an, soit environ 10 à 12 % de la consommation moyenne belge.
Il était question de forer quatre trous pour atteindre la nappe phréatique, sur les territoires de Baelen et Eupen. Ils auraient eu un diamètre de 40 centimètres et seraient allés chercher l’eau en profondeur, avec une capacité de 150 m³ par heure, soit 3,6 millions de litres par jour. Ce qui correspondrait à la consommation de 28.800 personnes, s’inquiète Ecolo Ostbelgien.
Or, souligne la députée wallonne Anne Kelleter, « la sécheresse dramatique de l’été dernier nous a montré que l’on devait être très attentif à notre eau potable ».
Ingrid Rosenstein, biologiste et coprésidente d’Ecolo Ostbelgien, s’inquiète, de son côté, pour le bien-être des poissons. On devrait compter deux ou trois saumons par mètre cube. Dès lors, elle craint du stress et de l’agressivité chez ces salmonidés. Avec potentiellement un quart de décès qui pourraient être imputés à une telle concentration.
Dès lors, les deux responsables Ecolo voudraient que les autorités communales s’informent des conséquences d’une telle exploitation industrielle.
Le bourgmestre de Baelen, Maurice Fyon, tempère : « On n’est encore nulle part. Ici, le demandeur a juste sollicité l’autorisation de creuser quatre puits. Et au collège communal, on s’est prononcé contre. »
Néanmoins, la société COLD Water a bien l’intention d’introduire une demande de permis unique (environnement + urbanisme), selon le mayeur. « On doit encore les rencontrer, ainsi que la SPI », qui gère les zonings industriels comme celui de l’East Belgium Park.
Le bourgmestre se demande par exemple s’il ne serait pas plus judicieux de recourir à l’eau de distribution de la SWDE plutôt que de pomper dans la nappe phréatique.
Il ajoute qu’au départ, l’aquaculteur envisageait de faire du circuit court en fournissant ses déchets aux agriculteurs, pour les recycler. « Mais ils se sont rendu compte que ce n’était pas évident. »
Denis Dumont, consultant mandaté par COLD Water, nuance. Ainsi, selon lui, l’investisseur aurait déjà revu ses besoins en eau d’un tiers, soit 100 m³ l’heure. Ce qui représenterait un dixième d’un utilisateur tel que Carmeuse, observe-t-il. De plus, une telle ferme consommerait 40 à 50 fois moins d’eau que la filière truite, par kilo produit.
Dès lors, il estime que les arguments des opposants contre le pompage vont certainement être démontés par les services de l’administration wallonne consultés. D’autant, avance-t-il, qu’avec les rejets d’eau provenant de la ferme, on regonflerait le débit du ru de Baelen, qui tend à s’assécher au fil des ans, entre autres parce que de nombreuses entreprises rejettent leurs eaux de pluie dans l’égout.
De plus, la densité de poissons dans une pisciculture comme celle de Baelen serait bien plus faible que dans une ferme en mer, où tous les saumons tendent à se concentrer près de la surface. Il s’appuie sur une expérience suisse pour plaider pour ce projet.
Après un dépôt de demande de permis unique, il resterait environ 5 mois à la Région wallonne pour se prononcer. Celle-ci devrait prendre les avis d’une série de services régionaux et des autorités communales. Il y aurait aussi une enquête publique qui permettrait aux citoyens de s’exprimer.
Et finalement, vu que nous sommes dans un zoning, il incomberait aux fonctionnaires délégué et technique wallons de décider.
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