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par Service Cinéma
Publié le 17 janvier 2023 à 16h58
Mis à jour le 17 janvier 2023 à 16h58
Nos Soleils, Youssef Salem a du succès, Babylon (Captures d’écrans YouTube)
Le dernier Damien Chazelle, un film espagnol qui nous rappelle Maurice Pialat et une comédie littéraire avec Ramzy : découvrez sans attendre les sorties de la semaine
Chazelle, on l’avait déjà identifié dans ses œuvres précédentes, est semblable à ses héros : travailleur acharné et technicien hors pair, il lui manque encore la finesse de trait. Semblant parvenir, à la toute fin de Babylon, à un recueillement bienvenu, lorsque la trajectoire cabossée de celui qui se révèle être le véritable héros du film se confond avec le grand art (Chantons sous la pluie), bref semblant toucher une émotion cinéphile pure, l’impétueux ne peut s’empêcher de tout gâcher par une absurde coda, littéralement un clip promotionnel pour “Le Cinéma”, comme le ferait un mauvais étudiant en conclusion d’une présentation PowerPoint.
Comme Été 93 qui filmait avec une infinie subtilité, le cheminement d’acceptation d’un deuil, la transition d’un état de sidération à l’éveil d’une conscience, Nos soleils dessine un trajet proche. Il le fait cette fois-ci en redistribuant les enjeux entre les membres de cette famille aimante mais pas exempte de rancœurs, de frustrations jouées par des comédiens et comédiennes non professionnel·les que le film accueille avec une générosité immense, aménageant pour chacun un espace de fiction manifeste.
Lire la critique de Marilou Duponchel
Faire de cette question littéraire de son temps un sujet de comédie est une bonne idée et Baya Kasmi (associée à son partenaire Michel Leclerc, avec qui elle a signé les scénarios de leurs films respectifs : Le Nom des gens, La Lutte des classes, Je suis à vous tout de suite…) aurait pu la mener à bien, mais elle passe plutôt son film à la désigner à distance et à ne jamais la traiter. Youssef Salem a du succès procure ainsi un frustrant sentiment d’évitement, à mesure que le film dévoile sa stratégie consistant à se saturer de péripéties burlesques et de quiproquos convenus en refusant la confrontation annoncée.
Lire la critique de Théo Ribeton
Dans une longue première partie hélas convenue, cette association des contraires (l’embrassement des cultures), si elle prend la forme d’un message un peu naïf, est surtout porté par une croyance plastique très forte. Somptueux mélange de 2D, de 3D et d’un travail à l’encre, le film sculpte des bois enchantés comme si Matisse avait voyagé en territoire sylvain. Dans une gamme chromatique multicolore, le film, comme la forêt, s’effeuille ainsi peu à peu, pour exprimer toute la douleur du monde d’après.
Lire la critique d’Arnaud Hallet
Passée une mise en place intrigante d’une trentaine de minutes qui dévêtit la parole de ses personnages pour mieux investir une partition sonore révélant rigoureusement l’étrangeté de ce quotidien cadenassé (craquement du parquet, cliquetis de verre, mastication de bouche), cette entreprise de déchiffrement finit par nous plonger dans l’ennui. L’étrangeté et la nature volontairement opaque du récit (zones d’ombres jamais découvertes ou autres déjà-vu et paradoxe temporel) forment un îlot particulièrement rebutant à investir.
Lire la critique de Ludovic Béot
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