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Avoir le pouvoir au travail malgré son hypersensibilité – Version Femina

Il s’agit d’utiliser ses émotions sans leur faire barrage. Après , une voie royale peut s’ouvrir.
« Lorsqu’on demande aux hypersensibles quelles sont les plus grandes diffcultés qu’ils rencontrent dans leur emploi, les réponses tournent le plus souvent autour du manque de motivation et de l’absence de reconnaissance », explique Saverio Tomasella, dont l’un des ouvrages analyse justement les Ultrasensibles au travail (Eyrolles). Au cœur des entreprises et des administrations, le cadre très normé tolère mal les particularités et ferait même de son mieux pour les rogner. « Une haute sensibilité y est le plus souvent extrêmement éprouvée », confirme le psychanalyste franco-suisse. L’hypersensibilité va, au mieux, faire sourire ou agacer les collègues de travail. Au pire, elle rebutera les employeurs, qui redoutent les salariés dits « fragiles ». Pourtant, les entreprises ont de plus en plus besoin des hypersensibles, et certaines commencent à le comprendre…
Leurs qualités d’empathie y sont pour beaucoup. Celles-ci tiennent de plus en plus le haut du pavé du savoir-être au travail. Atout majeur de l’hypersensible assumé, cette capacité à se mettre à la place de l’autre serait un bénéfice pour la collectivité : ce n’est pas un HSP qui jettera la pierre à un collègue en diffculté ! Mais comment résister à la pression du travail ? « Les personnes très sensibles se tournent souvent naturellement vers des métiers de services, dans lesquels elles pensent qu’elles vont pouvoir aider les autres », souligne Sylviane Retuerta*, qui accompagne notamment des équipes et des dirigeants sur le terrain de l’hypersensibilité, que ce soit pour lui faire une place ou pour l’accueillir en soi. Par exemple, pour Emma, 28 ans, employée dans un salon de coiffure : « Je me suis mise à pleurer avec une dame qui me racontait combien elle se sentait seule parce que son fils ne venait plus jamais la voir… Ce n’est pas la première fois que les confidences d’une cliente me touchent plus que de raison. Beaucoup viennent au salon pour nous parler… Peut-être devrais-je changer de métier ? », s’inquiète la jeune femme. Mais pourquoi serait-ce si terrible de prêter une oreille attentive à la tristesse d’autrui, même au point de la vivre avec lui ? Aucune cliente du salon ne s’est jamais plainte, bien au contraire… C’est que, pour Emma, être une éponge émotion-nelle est un problème – moins, toutefois, si ses supérieurs ne la jugent pas. De son côté, Christine, infirmière, explique n’avoir pas résisté à la pression de l’hôpital (avant le Covid…), « à cause des rythmes, mais aussi du manque de temps à accorder aux patients, observe-t-elle. J’ai choisi ce métier pour aider, et ne pas pouvoir le faire correctement m’a presque menée au burn-out. Je ne trouvais plus de sens ». Idem pour Jérôme, qui était cadre dirigeant dans une grande entreprise de transports, mais à qui l’on reprochait d’être « trop ami » avec ceux qu’il était censé manager. Ce ne sont pas ses collègues, mais son employeur qui y a vu un obstacle… « Les hypersensibles que je coache évoquent souvent ces diffcultés, souligne Sylviane Retuerta. C’est vrai, ils savent mal se protéger des émotions des autres. Or, s’ils apprennent à mettre des limites et à mieux se connaître, ils parviendront à ne pas se sentir submergés. A cette fin, on utilise des outils de respiration, de cohérence cardiaque et de dissociation pour apprendre à s’observer, à se voir comme de l’extérieur. » Mais pas trop. Il s’agit d’utiliser ses émotions sans leur faire barrage. Après ça, une voie royale peut s’ouvrir, assurent les spécialistes…
« De nombreuses recherches ont prouvé qu’un bon quotient émotionnel (QE) est un prédicteur de performance plus élevé qu’un bon quotient intellectuel (QI), car cela installe un cercle vertueux. Les hypersensibles comprennent vite et mieux toutes les situations qui se présentent », explique Sylviane Retuerta, qui a pu le vérifier en entreprise lorsqu’un bon environnement de travail a été mis en place. Seulement voilà, quel est le bon environnement ? Par exemple, l’open space n’en fait pas partie. « Il est à l’hypersensible ce que le nid à poussière est à l’asthmatique », plaisante à peine Sophie Clergue, coach et fondatrice du Club des hypersensibles. Voilà qui exclut pas mal de professions par les temps qui courent ! « Mais des employeurs acceptent des aménagements », assure la coach. Ils ne voudraient pas risquer de perdre des salariés qui peuvent devenir des éléments clés de l’entreprise. En théorie, il serait toujours possible d’obtenir un espace un peu à l’écart, du matériel adéquat (un casque antibruit, par exemple), et recommandé aux dirigeants de veiller à apporter du sens à chaque poste, tout en évitant les pressions excessives… « Ce n’est pas tant le métier qui compte. Les hypersensibles peuvent aussi bien s’épanouir en étant des créatifs solitaires que des commerciaux travaillant en équipe, du moment qu’ils sont bien entourés humainement et matériellement », estime Sophie Clergue. Dire que toutes les entreprises tendent vers cet idéal collectif, sans renier l’individu, relèverait certes d’une utopie. « Tout le monde ne peut pas créer ses propres conditions, mais on peut les améliorer, toujours en travaillant la connaissance de soi et le développement de ses perceptions. Un psychologue peut aider à ne plus avoir peur de qui on est vraiment », assure à son tour Cécile Giret, sophrologue et elle-même hypersensible**. La clé : « Se rendre compte que l’on a toujours une part d’action possible : arrêter de se penser objet et s’affirmer sujet », renchérit Sophie Clergue. Néanmoins, beaucoup d’hypersensibles préfèrent créer leur société, comme Pauline Canali, qui a fondé son entreprise de joaillerie en or recyclé selon ses « propres valeurs et en mode participatif », explique-t-elle, ayant été coachée pendant deux ans, non pour combattre son hypersensibilité mais pour s’en servir. « J’avais peur de quitter mon emploi, où je ne trouvais pas la sincérité et la transparence dont j’avais besoin, raconte-t-elle. J’ai connu un environnement où l’on cherche la faille plutôt que la force. J’aimais beaucoup gérer des équipes, mais j’étais constamment sous pression. Aujourd’hui, je peux me mettre à l’écoute en m’adaptant à la personnalité de mes clients, consultants et partenaires. C’est capital pour moi de comprendre les autres et de les faire progresser. » Beaucoup de ces nouveaux entrepreneurs sensibles choisissent de « faire vivre leur propre vision du monde du travail », observe Sophie Clergue, pour qui la solution consiste à « prendre son destin en main ».
Selon une étude* du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia, 3,2 millions de Français présentent un risque élevé de burn-out, soit plus de 12 % de la population active. « Or les hypersensibles y sont particulièrement exposés. Leur réceptivité, leur exigence, leur perfectionnisme, dans un environnement professionnel avec beaucoup de pression et d’attentes, leur font plus facilement accepter les demandes excessives… jusqu’à craquer », souligne la philosophe Mathilde Chevalier-Pruvo.
Pour Sophie Clergue aussi, « le burn-out est parfois un indicateur de l’empathie mal gérée… On se plie en quatre pour répondre aux besoins des autres, du marché, des clients, et l’on s’oublie. » Mais que l’on soit plus ou moins vulnérable, « c’est au monde du travail de s’adapter et de prévenir ce risque », rappelle Aude Selly, spécialiste de l’épuisement professionnel.
Avant de devenir consultante RH et de cofonder poleqvt.fr, un site de recrutement spécialisé sur la qualité de vie au travail, elle-même a été victime d’un burn-out dont elle a témoigné dans Quand le travail vous tue (Maxima), également adapté au théâtre. « Nous avons tous une forme de fragilité, variable selon les personnes, et nous sommes tous inégaux devant des situations difficiles. S’il est impossible d’empêcher le stress dans le monde professionnel, l’employeur est tenu de protéger la santé mentale de ses salariés. » Cet impératif, inscrit dans le Code du travail depuis 2002, participe à faire évoluer les mentalités. * « Burn-out. Etude clinique et organisationnelle ».
Il s’agirait, au fond, de prendre le « leadership de soi-même ». Mais pourquoi ne pas devenir un leader tout court ? « Les choses changeront vraiment quand les hypersensibles occuperont des postes de décision, et ils sont tout indiqués pour cela, car il faut des valeurs humanistes et une foi dans ce qui fait sens pour avoir la capacité de fédérer », estime la philosophe Mathilde Chevalier-Pruvo. Le jeune loup aux dents longues aurait fait son temps ? « Face à la situation très alarmante de la souffrance au travail, qui touche un nombre croissant de salariés, et de plus en plus jeunes, il est urgent de faire la place à de nouveaux patrons, capables de réinventer les codes de l’entreprise », alerte-t-elle. Mais est-ce un nouveau critère de recrutement, vraiment ? C’est en effet le cas dans les jeunes start-up qui érigent notamment un « indice global d’empathie » (ou global empathy index), mesurant la capacité d’empathie présente dans une entreprise. « C’est au cœur de notre stratégie de développement et de recrutement », assure par exemple Frédéric Ferlita, fondateur et dirigeant d’AddixGroup, une société d’informatique au service de l’humain, comme elle se définit. « Ce sont de nouveaux modèles où l’on encourage les émotions à être repérées et exprimées, car elles vont permettre de percevoir plus clairement les enjeux de chaque relation et stimuler la créativité », estime Saverio Tomasella. Pour Sylvaine Retuerta aussi, ce « management empathique » évolue à grande vitesse vers plus de sensibilité au travail : « Etre ce manager-là, c’est prendre la responsabilité de parfaire son quotient émotionnel, c’est insuffer de la passion et de l’enthousiasme qui contamineront positivement les équipes et boosteront leur motivation et leur sentiment d’appartenance… » Saverio Tomasella abonde : « Avec l’échec des modèles hiérarchiques autoritaires, les entreprises qui favorisent l’empathie semblent mieux se porter et représenter un nouveau modèle », assure-t-il. « Pour résoudre les diffcultés auxquelles le manque de ressources va nous confronter de plus en plus, il faut de l’optimisme et de la créativité, ajoute Mathilde Chevalier-Pruvo. Une capacité à sortir des chemins tout tracés… » Et qui d’autre que les hypersensibles pour y parvenir ?
* Auteure de Mieux vivre avec ses émotions (Gereso). ** Auteure d’Hypersensibles, libérez vos super-pouvoirs (Exergue).
1. Penser qu’on n’a pas une âme de chef. Trop gentils, pas assez rationnels ? Au contraire, les antennes des hypersensibles les forcent à penser davantage et différemment, ce qui fera d’eux de bons chefs, qui iront là où les autres ne vont pas. Mieux vaut écouter l’énergie qui nous travaille en faisant confiance à sa curiosité, à sa capacité d’écoute, à son intelligence des situations. Il n’existe pas de grands leaders qui n’aient ces qualités !
2. S’interdire certains métiers. Les hypersensibles seraient condamnés à exercer des métiers sociaux ou artistiques. Or contrairement aux idées reçues, les HSP peuvent s’épanouir et briller dans toutes les professions. Ils ont juste à se demander, sincère2ment, quel métier les attire… et foncer !
– Sophie Clergue, coach* et fondatrice du Club des hypersensibles.
J’ai pris conscience de mon hypersensibilité quand j’ai commencé à travailler chez Total, en sortant d’une école d’ingénieurs il y a vingt ans. J’en avais 25 et c’était ma première expérience en entreprise. J’assurais différentes missions dans des domaines où ma sensibilité, ma créativité, mon intelligence émotionnelle n’étaient ni utiles ni valorisées. Je ne trouvais pas vraiment de sens à ce que je faisais, et, en prime, j’étais toute la journée dans un open space, devant un ordinateur ! Très rapidement, j’ai commencé à avoir des douleurs partout, des troubles anxieux, des problèmes digestifs, des spasmes musculaires… Jusqu’alors, je n’avais jamais entendu parler d’hypersensibilité ; personne ne connaissait ce terme à l’époque ! Mais je me rendais compte que je vivais les choses plus intensément que les autres. Je me sentais souvent incomprise, mais comme j’avais mené jusqu’alors une vie atypique d’expatriée, je n’ai pas pu voir que mon sentiment de décalage était lié à autre chose. J’ai commencé à consulter des médecins généralistes, puis des thérapeutes, des psys, et j’ai finalement rencontré un coach d’envergure qui m’a montré que mes capacités au niveau sensoriel, émotionnel étaient plus grandes que la moyenne, mais que j’utilisais très mal ces atouts, donc qu’ils se retournaient contre moi et devenaient des handicaps. Avec cette personne, j’ai pratiqué aussi la thérapie de groupe. On faisait souvent des jeux de rôle, et je me sentais vraiment épanouie lors de ces séances : c’est ce qui a révélé ma vocation de coach. J’ai commencé à aider les gens autour de moi… mais cela m’a pris sept ans pour me décider à en faire mon métier et à changer de vie. Tout en continuant mon travail, j’ai entamé des études de psycho.
Ensuite, je suis partie me former au coaching à San Francisco… et ça a été comme une renaissance ! Je n’avais plus de somatisations, j’ai retrouvé une énergie que je ne connaissais plus, une ardeur à travailler sans compter, une passion. J’ai ensuite créé ma propre entreprise. Cela fait douze ans maintenant que j’utilise enfin mes capacités à bon escient. Je suis passée de l’impression de subir à celle d’être au bon endroit au bon moment, d’apporter une contribution positive, juste en étant… ce que je suis. Je n’ai plus à réprimer ma sensibilité ou mon empathie, au contraire : j’en ai fait une force. Il s’agit de se mettre à la place de l’autre tout en assumant ses propres envies, ses besoins. C’est une capacité indéniable à créer du lien, à communiquer. J’essaie de transmettre cette force.
Ma sensibilité est à la fois préservée et pleinement utilisée dans mon métier, puisqu’elle sert la mission que je me suis fixée au quotidien : aider les autres à se libérer, comme moi, et à exploiter leur potentiel ! »
* P-DG d’Amescience.

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