Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Aurore Bergé (LREM) : "Le RN est considérablement aidé par l'attitude de LFI à l'Assemblée" – Challenges

Challenges Politique
Abonnés
SÉRIE ASSEMBLÉE SANS MAJORITÉ (2/6) – Alors que la session extraordinaire prend fin, Challenges revient avec les présidents de groupes parlementaires sur le fonctionnement inédit de l’Assemblée sous l’ère Macron II. Entretien avec Aurore Bergé (Renaissance), combative présidente d’un groupe majoritaire… sans majorité.
La présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé.
Elle occupe une place tout à fait unique dans l'architecture macroniste. Présidente du groupe "Renaissance" à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, 35 ans, est en charge de faire voter les projets de lois gouvernementaux à l'Assemblée nationale. Une tâche rendue compliquée par l'absence de majorité absolue au Palais-Bourbon. Pourtant, la patronne des députés LREM se félicite de l'adoption en session extraordinaire du projet de loi Pouvoir d'achat et du projet de finances rectificatives et revendique une méthode: la négociation "texte par texte", "député par député". La pugnace députée des Yvelines lâche également ses coups contre La France insoumise dont le "jeu extrêmement dangereux" dans l'hémicycle favorise, selon elle, la stratégie de notabilisation du Rassemblement national de Marine Le Pen.
Challenges – Quel bilan tirez-vous de ces premières semaines à l'Assemblée nationale ? Présidente d'un groupe majoritaire sans majorité absolue n'est-ce pas le "job de la mort"?
Aurore Bergé - Cette configuration inédite a eu pour effet immédiat de créer énormément de solidarité et de cohésion au sein du groupe majoritaire. Tous les députés du groupe se sentent investis d'une mission plus importante, car la présence de chacun dans l'hémicycle compte plus que jamais. Il y a une forme de responsabilité individuelle et collective. Et il y a la nécessité de parvenir à travailler différemment, à la fois dans notre rapport à l'exécutif mais également avec les autres groupes parlementaires pour trouver des compromis à l'Assemblée. Ce que l'on retient de cet été, c'est que nous sommes parvenus à faire adopter les textes et trouver des majorités de circonstances avec des commissions mixtes paritaires (CMP) conclusives entre l'Assemblée et le Sénat. Au début l'été, peu pariaient là-dessus. Beaucoup prédisaient notre échec, notre incapacité à faire adopter les projets de lois, à élargir la majorité ou à nous mettre d'accord avec le Sénat.
Il y a tout de même eu le rejet sur le passe sanitaire aux frontières… Craignez-vous de voir ces défaites symboliques s'accumuler?
De facto, ces défaites ne se sont pas accumulées. Et nous sommes parvenus à aboutir à un texte sanitaire avec le Sénat qui garantit la protection aux frontières. A la fin, le texte correspond à l'intention qui était la nôtre, tout en ayant permis le dialogue et un vrai travail parlementaire approfondi. Ce qui est certain et on le sait, c'est que s'il y alliance de toutes les oppositions, mathématiquement nous sommes battus. Encore faut-il que les oppositions soient d'accord entre elles et partagent les mêmes objectifs. Je ne crois pas que ce soit le cas. Je ne crois pas qu'on ait les mêmes électorats, les mêmes valeurs, les mêmes projets politiques des LR à la Nupes, qui elle-même est divisée en son sein.
Avez-vous renoncé à l'idée de réunir les 39 députés qu'il vous manque pour disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale? Avec la constitution des groupes parlementaires, la situation semble figée…
J'ai toujours pensé que la question n'était pas d'arriver à élargir chaque groupe de la majorité mais de parvenir, sur chaque texte, à constituer une majorité nouvelle. Et la session extraordinaire vient confirmer cela. Le sujet, ce n'est pas les débauchages individuels, c'est la capacité à s'élargir en fonction des sujets: ici avec les LR, ici avec le PS, ici avec les écologistes… Mais aussi au sein de chaque groupe avec les députés qui veulent avancer sur certains textes.
La législature précédente a été marquée par le départ de nombreux députés LREM, plusieurs dizaines d'entre-eux… Comment allez-vous faire pour retenir les déçus?
Je vois pour l'instant beaucoup de cohésion et d'envie partagée de faire en sorte que ce mandat réussisse. Donc je ne suis pas inquiète face à d'éventuels départs du groupe. En plus de quoi, dans le mandat précédent, beaucoup dse députés LREM qui ont quitté notre formation ont rejoint d'autres groupes membres de la majorité et sont restés à nos côtés. Et puis il y a ceux dont on ne regrette pas le départ. Je ne regrette pas par exemple le départ de quelqu'un comme Aurélien Taché dont je considère qu'en réalité il n'a jamais partagé les combats et les valeurs qui sont les nôtres. Preuve en est ses déclarations récentes sur la résolution honteuse que la Nupes a déposé sur Israël. Il y a des départs dont on peut se féliciter.
Jusqu'à présent tous les partis de gauche sont dans une attitude d'opposition franche au gouvernement. Sous l'impulsion de La France insoumise, les écologistes et le PS ont même voté la motion de défiance du gouvernement… Désespérez vous de les convaincre de voter avec vous?
Ils ont quand même eu des attitudes différentes. D'abord, dans l'hémicycle où LFI est dans une position très vindicative, très agressive, dans une volonté d'obstruction ou de tourner notre Assemblée en dérision, quand le Parti socialiste est respectueux de nos institutions et sur un certain nombre de texte a voté avec nous ou s'est abstenu. Sur le projet pouvoir d'achat, par exemple, LFI vote contre: contre la revalorisation des retraites, contre la hausse des minima sociaux, quand le PS s'abstient. Sur la ratification de l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'OTAN, le seul groupe qui a voté 100% contre c'est LFI, là où les socialistes et les écologistes ont voté pour et les communistes étaient divisés. Cela montre bien les fragilités internes de cet intergroupe, qui a des positionnements différents.
Sur les 121 premiers votes, la groupe LR a  voté à 74% avec vous, est-ce devenu votre allié principal ? Redoutez vous que leurs positions se durcissent avec la compétition en interne pour la tête du parti?
Je ne parlerai pas à leur place. Et je ne parlerai pas d'alliés ou d'alliances, car eux-mêmes ne souhaiteraient pas qu'on les définisse de cette manière-là. Ce que je sais c'est que nous nous devons aller chercher une majorité au-delà de nous-même, texte par texte. Il se trouve que pour les deux premiers textes, ça a pu avancer avec les LR à l'Assemblée et au Sénat. Ca a pu avancer aussi  avec le Parti socialiste. Nous ne sommes pas sur une logique de coalition ou d'alliance sur la durée du quinquennat, mais sur une logique au texte par texte. Et voter en faveur d'un texte ne veut pas dire être en soutien du président ou de la majorité, juste dire que nous partageons des points d'accord sur le texte présenté.
Lire aussiOlivier Marleix (LR) : "Nous ne sommes fongibles ni dans le macronisme ni dans le lepénisme"
Au sein de l'hémicycle, la France insoumise apparaît comme la plus virulente à vote égard quand le RN joue la stratégie de la "notabilisation" en s'abstenant ou en votant avec le gouvernement? Êtes-vous dupe de cette stratégie mise en place par Marine Le Pen?
Je crois qu'elle est surtout considérablement aidée par l'attitude de LFI. Il ne faudrait pas penser que parce que le Rassemblement national est plus calme que LFI ou qu'il porte une cravate, que tout d'un coup il est devenu fréquentable. Les idées n'ont pas évolué, elles n'ont pas changé, il suffit d'écouter les déclarations sur les sanctions à l'encontre de la Russie pour savoir qu'ils sont encore sur la même ligne de soutien à leur créanciers. Pour autant ce qui est certain, et là où LFI joue un jeu extrêmement dangereux, c'est qu'il y a un jeu de contraste qui s'installe à l'Assemblée. Et plus LFI est dans l'invective, et plus par effet de contraste, ils rendent, eux, le Rassemblement national acceptable. C'est ça le problème.
A écouter certains discours, la dissolution de cette Assemblée nationale sans majorité absolue apparaît inéluctable. Est-il possible d'y échapper à plus ou moins long terme?
Moi je n'ai jamais cru à cette perspective-là. Et j'y crois d'autant moins après la session extraordinaire que l'on vient de vivre. Encore une fois, alors que beaucoup pariaient sur notre incapacité à aboutir sur les textes, nous sommes parvenus à ce que ces textes soient votés, et avec une majorité large. Donc je ne vois pas la raison qui justifierait une quelconque dissolution de l'Assemblée nationale.
Assemblée nationale La République en Marche
En cliquant sur « je m’abonne », vous acceptez que Challenges utilise votre adresse email dans le but de vous adresser ses newsletters. Vous affirmez avoir pris connaissance de nos Conditions générales d’utilisation, et de notre Politique de confidentialité qui vous informe des modalités de traitement de vos données, ainsi que des moyens d’exercer vos droits sur ces données. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment à l’aide des liens de désinscription ou en nous contactant à l’adresse dpo@challenges.fr
En cliquant sur « je m’abonne », vous acceptez que Challenges utilise votre adresse email dans le but de vous adresser ses newsletters. Vous affirmez avoir pris connaissance de nos Conditions générales d’utilisation, et de notre Politique de confidentialité qui vous informe des modalités de traitement de vos données, ainsi que des moyens d’exercer vos droits sur ces données. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment à l’aide des liens de désinscription ou en nous contactant à l’adresse dpo@challenges.fr
Centre de préférence
de vos alertes infos
Vos préférences ont bien été enregistrées.
Si vous souhaitez modifier vos centres d’intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.
Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?
Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

source



A propos de l'auteur

Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE