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Attentat de Nice : À l'écoute des enfants traumatisés – Famille Chrétienne

Alors que se poursuit le procès de l’attentat de la Promenade des Anglais, à Nice, six ans après les faits, le syndrome de stress post-traumatique continue de torturer les plus jeunes victimes.
La foule s’est rassemblée à Nice, en hommage aux victimes, peu de jours après l’attentat de la Promenade des Anglais du 14 juillet 2016.
Ce sont des propos d’une rare dureté qui ont été entendus lors de l’audition des parties civiles, à la cour d’assises spéciale de Paris, alors que se poursuit, jusqu’à la mi-novembre, le procès de l’attentat du 14 juillet 2016, à Nice. Sept des huit accusés comparaissent pour une procédure hors norme, dont le verdict est prévu le 16 décembre. De nombreuses familles s’étant trouvées dans la masse des spectateurs prise pour cible lors de cette attaque, des enfants figurent parmi les 86 morts et 458 blessés. Mais aussi parmi les innombrables victimes dont le psychisme a été atteint, peut-être irrémédiablement : au passage du camion fou qui balaya à pleine vitesse la foule dans laquelle ils étaient, ce soir-là, ils ont vu, vécu, senti, entendu l’insupportable…
Il y a bien un jargon médical pour nommer le mal dont ils souffrent : syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Une forme que prend le traumatisme psychique lorsque subsiste un ensemble de symptômes plus d’un mois après l’événement traumatique : crises d’angoisse, troubles de la mémoire, de la concentration, agitation non contrôlée, 
sursauts, etc. « Les sentiments de sécurité et d’identité ainsi que la capacité à réguler les émotions et à s’orienter dans ses rapports avec les autres sont alors compromis », explique-t-on au Centre d’évaluation pédiatrique du psychotraumatisme de l’hôpital Lenval de Nice, qui soigne actuellement près de 700 patients mineurs en lien avec les attentats de Nice de 2016 ou 2020. Ce qui peut rendre compte de ce que traversent ces enfants sont les images, les odeurs, les sons qui resurgissent, inlassablement et de façon imprévisible. À la faveur d’un micro-événement de la vie ordinaire – la sonnerie d’un téléphone portable, le klaxon du tram, la vue d’un camion, d’une foule, et même le vent qui se lève parce que le vent s’était levé ce soir-là – ou quand ils ferment les yeux en quête d’un repos introuvable. À trop hanter leur mémoire, ces effroyables souvenirs envahissent le présent et les ramènent sans cesse à ce 14 juillet, funeste et terrible.
Stop à la banalisation des troubles psychologiques !
À la barre du tribunal, ces dernières semaines, Kimberley, âgée de 16 ans au moment des faits : de retour chez elle, après le drame, elle n’est « plus capable de rien ». Tandis que chaque nuit reviennent cauchemars et hallucinations – « Je voyais des corps partout dans la maison, du sang sur moi, du sang partout. » En cachette, elle a commencé les mutilations, car elle n’avait « aucune raison de continuer à vivre ». Et plus les jours passaient, plus elle ressentait ce « besoin de mourir ». Elle a commencé à s’en vouloir et à en vouloir à ses parents. « Pourquoi je suis née ? Pourquoi je ne suis pas morte à la place de tout le monde ? » Et de s’interroger face à la cour : « Est-ce que je suis heureuse aujourd’hui ? Non. Rien n’a changé. Je pleure toujours autant, mes idées noires sont constamment présentes, même à l’heure où je vous parle. » C’est-à-dire… plus de six ans après l’attentat. Ces paroles n’ont hélas pas dû beaucoup surprendre Hager Ben Aouissi. Elles ont même pu lui rappeler les multiples bouffées d’angoisse de sa fille, Kenza, mais aussi les siennes. Toutes deux sont atteintes du SSPT. Toutes deux ont eu la vie sauve après être passées littéralement… sous les roues du camion.
Aussi cette mère s’attend-elle à ce que les dégâts du SSTP soient plus importants chez sa fille que chez elle-même. « En cas de crise d’angoisse, nous, les adultes, arrivons à rationaliser. On sait pourquoi on est dans cet état-là. Alors que, pour les enfants, c’est bien plus compliqué de se détacher et de revenir à la réalité », pointe-t-elle. Et aussi : « Les adultes peuvent puiser dans leur mémoire des souvenirs heureux d’enfance. » Alors que ceux de leur progéniture sont irrémédiablement liés au terrifiant souvenir du 14 juillet 2016. D’où la nécessité, pour les familles, de lieux de prise en charge et d’échange spécifiques. C’est pourquoi Hager Ben Aouissi a monté l’association Une voie des enfants, qui regroupe environ soixante-dix familles. Dont plusieurs revendications concernent le milieu scolaire, comme la mise en place de protocoles pour éviter que les exercices incendie ou anti-intrusion ne déclenchent de nouvelles crises d’angoisse. Mais le défi le plus important consiste à permettre aux enfants d’échapper au décrochage.
Aller voir un psychologue catho : bonne ou mauvaise idée ?
En témoigne le cas de Tom, dont Famille Chrétienne a contacté les parents. « À la reprise des cours en septembre 2016, il entrait en 3e et ce fut le début des ennuis avec l’Éducation nationale », écrivent-ils à propos de leur fi ls aujourd’hui âgé de 21 ans. Tom ne dormait que deux à trois heures par nuit. « Malgré des réunions avec le proviseur et le professeur principal pour expliquer la situation, il était réprimé, stigmatisé en cours. » Le carnet de notes s’en ressent, mais ce sont surtout des remarques qui viennent creuser ses plaies intérieures. Pour les personnels de l’Éducation nationale, ce sont au plus des commentaires déplacés. Mais, aux oreilles de Tom, ils sonnent peut-être comme le métal assassin d’une arme blanche : « Tu as de la chance, tu es vivant ! » « La nuit, c’est fait pour dormir ! » « Ces remarques n’ont fait qu’une chose : éloigner notre fils de la sociabilisation et de l’instruction », poursuivent ses parents. Peu après la rentrée 2018, Tom décroche.

En mars 2022, un petit miracle a lieu : il a commencé à « exprimer des envies positives sur son avenir et, pour la première fois depuis l’attentat, il a souhaité tenter de partir une semaine loin de la maison pour se prouver à lui-même que tout n’était pas perdu ». De sa décision de partir jusqu’à son départ, il reprend une alimentation normale et se remet à faire du sport. Sa semaine en Grèce se passe « très bien ». Les tracas ne sont pas derrière pour autant : « Maintenant se pose la question de la suite : comment Tom va-t-il apprendre un métier alors qu’il a arrêté sa scolarité en début de classe de 1re ? » Que devient la foi face à une telle épreuve ? Les parents du jeune homme, catholiques, ne se prononcent pas sur la façon dont ce qui leur arrive affecte ou non la leur. Celle de leur fils évolue sous leurs yeux. Avec ses mots, sans surprise, Tom se pose des questions fondamentales : « Pourquoi un tel événement nous est arrivé alors que nous étions en vacances ? »; « S’il y avait un Dieu, ce genre de chose ne devrait pas arriver ! »
« Effroi », « sidération », « grande souffrance » : réactions après l’assassinat du prêtre en Vendée
« Comment, en recevant et écoutant les personnes victimes, dans la cité blessée, puis-je être témoin et médiateur de la force de la Résurrection, de la victoire de la vie ? », s’interroge aujourd’hui le Père Philippe Asso. Mandaté alors par l’évêque à l’époque, Mgr André Marceau, ce prêtre du diocèse de Nice est le référent catholique auprès d’Alpes-Maritimes Fraternité. Des membres de cette instance de dialogue entre les cultes avaient accompagné plus de six cents personnes, principalement des victimes de l’attentat et leurs familles, lorsque le pape François les reçut en audience, à Rome, en septembre 2016. « Du fait du terrible manque de ressources spirituelles dans la société actuelle, et pas seulement religieuses, on laisse les victimes sans voix dans leur sidération. Et elles ont d’autant moins de mots que ceux avec qui ils en parlent ne peuvent les comprendre », déplore le prêtre qui salue, par ailleurs, l’existence de lieux « où on leur donne la parole, où on les écoute : c’est déjà leur permettre de sortir des forces de la mort »
Le procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, qui se tient à la cour d’assises spéciale de Paris, doit se poursuivre jusqu’à la mi-décembre. En l’absence de Mohamed Lahouaiej-Bouhel, tué par des policiers lors de l’attaque, huit personnes suspectées de l’avoir aidé y sont jugées. Trois d’entre elles pour association de malfaiteurs terroriste, un crime passible de vingt ans d’emprisonnement. « Même sans en connaître les contours détaillés », ils auraient « apporté leur concours à la préparation de ce passage à l’acte criminel », estiment les magistrats instructeurs. Les cinq autres accusés ne connaissaient pas l’auteur des faits et comparaissent pour des délits relatifs à la fourniture d’arme. L’un deux, en cavale, sera jugé en son absence.
Guilhem Dargnies
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