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PARIS: Arthur Sadoun, patron du troisième groupe mondial de communication Publicis, lance mardi depuis Davos un appel aux grandes entreprises pour “faire tomber le tabou du cancer au travail”, quelques mois après avoir rendu public son combat contre une tumeur liée au papillomavirus humain (HPV).
Au 133 avenue des Champs-Elysées à Paris, le bureau de cet habitué des voyages internationaux a retrouvé en ce mois de janvier son allure habituelle et de l’espace entre une bibliothèque en désordre et un siège d’avion éjectable.
Mais le dirigeant de 51 ans, d’allure athlétique, porte désormais une fine cicatrice au niveau du cou, et le souvenir douloureux d’un traitement préventif de sept semaines de rayons et chimiothérapie lors duquel il est resté aux manettes du groupe français, entouré de matériel médical.
Parler de son cancer, a fortiori lorsqu’on est patron d’un groupe du CAC40, “c’est mettre sur la place publique votre vulnérabilité”, témoigne Arthur Sadoun dans un entretien à l’AFP.
“En plus, ça m’est arrivé 4 mois avant la fin de mon mandat”, précise le président du directoire – renouvelé pour quatre ans en septembre dernier – qui dit s’être “fait violence au nom de la transparence”.
Dans une vidéo publiée le 9 avril, Arthur Sadoun était apparu amaigri après avoir subi une intervention chirurgicale pour retirer “une petite tumeur”. “Toutes les cellules cancéreuses ont été retirées. Aujourd’hui il n’y a aucune inquiétude à avoir”, rassurait-il face caméra.
“Là où j’ai eu de la chance professionnellement, c’est que c’est arrivé à un moment où la transformation de Publicis était derrière nous. Où les difficultés qu’on a rencontrées dues aux changements qu’on a mis en place étaient derrière nous et où la dynamique était excellente.
Et donc j’ai pu continuer à diriger Publicis”, analyse-t-il.
“Et j’ai été ultra-entouré, que ce soit dans ma famille, le milieu professionnel et par le corps médical”, poursuit le dirigeant, marié à la journaliste de France 2 Anne-Sophie Lapix.
Pour sa dernière vidéo de voeux adressée aux près de 100.000 collaborateurs de Publicis, Arthur Sadoun s’est affiché comme d’habitude aux côtés du patriarche du groupe Maurice Lévy, mais le ton n’était cette fois pas à la plaisanterie.
«Les entreprises font déjà beaucoup»
“Vous savez que 80% des adultes ont le papillomavirus?”, interroge-t-il dans ce clip, avant d’accueillir l’acteur américain Michael Douglas, qui avait lutté contre un cancer de la gorge causé par le même virus.
“On a eu 24 millions de vues sur YouTube quand même”, se félicite Arthur Sadoun, qui souhaitait ainsi inciter à la vaccination contre ce virus, sexuellement transmissible.
Mais le combat le plus “légitime” que Publicis peut porter est au niveau des entreprises, estime-t-il.
Selon une statistique de l’association française [email protected], “50% des gens ont peur de dire à l’employeur qu’ils sont atteints d’un cancer”.
“Quand on mène un combat pour sa vie, on ne devrait jamais avoir à s’inquiéter pour son travail”, et le problème est encore plus grave aux Etats-Unis (65% du chiffre d’affaires de Publicis), où la couverture médicale est assurée par l’employeur, ou encore en Inde, reconnaît Arthur Sadoun.
Selon lui, il s’agit pourtant d’un “problème de perception”, car “les entreprises font déjà beaucoup pour les gens qui ont des maladies chroniques”.
Le groupe de publicité s’engage ainsi mardi à garantir l’emploi et le salaire de chaque employé touché pendant au moins un an, et à adapter les conditions de travail pour les malades et les aidants, ou les assister lors d’une réinsertion professionnelle.
“On ne veut pas qu’ils perdent confiance dans leur capacité à progresser au sein de l’entreprise”, affirme le dirigeant.
Selon Publicis qui lance une grande campagne de communication sur le sujet, une trentaine de multinationales, de Walmart à Toyota ou l’Oréal ont déjà répondu favorablement à cet appel.
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PERPIGNAN: Plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles une majorité d’agriculteurs, ont manifesté mardi à Perpignan (Pyrénées-Orientales) contre de potentielles restrictions de leur accès à l’eau, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les manifestants contestent une décision du tribunal administratif de Montpellier du 29 novembre qui revoit à la baisse la possibilité de prélèvements d’eau dans le fleuve de la Têt, le plus long des Pyrénées-Orientales, notamment pour l’irrigation des cultures.
Venus avec une cinquantaine de tracteurs, les manifestants (environ 1 000 selon les organisateurs, 500 selon la police) ont défilé derrière une banderole portant le slogan “Eau secours: la ruralité sacrifiée”, jusqu’à la préfecture.
Selon Météo-France, 2022 a été l’année la plus sèche dans les Pyrénées-Orientales depuis 1959, date du début du calcul de l’indicateur départemental.
Plusieurs élus étaient présents avec les manifestants près de la préfecture, notamment le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, ou la présidente PS du département des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe.
“Les premiers écologistes, c’est ceux qui travaillent dans la ruralité, c’est vous”, a-t-elle lancé.
“Si l’eau ne va pas dans les canaux, les nappes ne se rechargent pas. On nous impose des choses qui sont incohérentes même du point de vue écologique, a-t-elle ajouté.
Une délégation d’agriculteurs, d’élus et des professionnels des stations de ski a été reçue par le préfet à la mi-journée.
“On sort sans de vraies réponses”, a regretté Pierre Hylari, président du syndicat des Jeunes agriculteurs du département à l’issue de cette réunion. “Sans aucune visibilité, c’est l’inquiétude”, a-t-il ajouté.
Le tribunal administratif, saisi par l’association France Nature Environnement, a décidé de relever le seuil au-dessus duquel les prélèvements d’eau sont possibles dans la Têt.
Alors qu’ils étaient auparavant possibles l’été lorsque le cours d’eau atteignait un débit de 600 litres par seconde, le seuil est passé à 1 500 l/s afin de préserver la biodiversité dans la rivière, a décidé le tribunal.
“Cette hausse du débit réservé, elle a des conséquences directes sur toute l’économie puisque ça va de la montagne jusqu’au littoral”, dénonce M. Hylari.
Cela concerne “la moitié des exploitants agricoles du département, soit 1 500 personnes qui font majoritairement de l’arboriculture et du maraîchage”, alerte-t-il.
Des représentants des stations de ski du département étaient également présents car elles utilisent l’eau du lac de barrage des Bouillouses à la source de la Têt pour alimenter leurs canons à neige, et craignent de ne plus pouvoir le faire.
Jacques Alvarez, directeur de la station Font-Romeu Pyrénées 2000, qui a participé à la réunion en préfecture, a salué auprès de l’AFP “la bonne écoute du préfet et de ses services”.
Le préfet s’est montré “attentif sur les questions d’emploi et s’est dit prêt à trouver les meilleures options pour nous aider à vivre et travailler sur nos territoires”, a souligné M. Alvarez, rappelant que les stations du département représentaient “environ 3 000 emplois directs et indirects”.
L’Etat a jusqu’au 30 janvier pour faire appel du jugement du tribunal administratif.
La préfecture a rappelé mardi qu’il n’est pas envisagé de mettre fin aux mesures de restriction d’usage de l’eau, en vigueur depuis juin, “au vu de la situation extrêmement préoccupante de l’état des ressources”.
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PARIS: Le Sénat français se penche mardi et mercredi sur le projet de loi olympique qui va notamment autoriser l’expérimentation des caméras “augmentées”, outils dotés d’algorithmes, à compter de cette année en vue des JO-2024 à Paris, un texte très axé sur la sécurité.
“Les Jeux olympiques et paralympiques impliquent la mise en place de mesures de sécurisation accrue de certains lieux. La multiplicité des lieux concernés et le niveau de sécurité attendue rend nécessaire l’optimisation de l’emploi des forces de sécurité intérieure et des forces de sécurité civile et le traitement en temps réel des images collectées”, relève l’étude d’impact de ce texte.
Il arrive quelques mois après le fiasco de la finale de la Ligue des champions fin mai au Stade de France. Spectateurs sans billets escaladant les grilles, détenteurs de billets bloqués à l’entrée, familles aspergées de gaz lacrymogène par la police ou encore vols et agressions, cette finale opposant le Real Madrid à Liverpool avait tourné au cauchemar.
Alors, pour sécuriser les JO de Paris, susceptibles d’attirer 13 millions de spectateurs, et quelque 600 000 personnes pour la cérémonie d’ouverture inédite le long des quais de Seine le 26 juillet, l’aide de caméras permettant de détecter des mouvements suspects dans les foules est réclamée par les autorités.
Tant aux abords des enceintes que dans les transports adjacents, elles pourront aussi détecter “des objets abandonnés”, ou encore permettre “des analyses statistiques, de flux de fréquentation par exemple (…)”, selon l’étude d’impact de la loi.
Celle-ci prévoit une expérimentation de ces nouveaux outils jusqu’au 30 juin 2025. Elles pourraient être testés pour la Coupe du monde de rugby 2023 prévue en France du 8 septembre au 28 octobre.
«Vigilance»
Le texte a été retouché par le gouvernement français après l’avis de la commission nationale informatiques et libertés (Cnil) et du Conseil d’Etat.
“Ces nouveaux outils vidéo peuvent conduire à un traitement massif de données à caractère personnel, y compris parfois de données sensibles”, avait mis en garde la Cnil dans un avis général en juillet 2022.
Un amendement du groupe communiste (opposition) en veut la suppression, estimant qu’il y a une “atteinte disproportionnée à la protection de la vie privée, ainsi qu’à d’autres libertés et droits fondamentaux, des participants aux événements concernés, tels que la liberté d’aller et venir et les libertés d’opinion et de manifestation”.
La mesure ne va pas uniquement concerner les manifestations sportives mais aussi les manifestations “récréatives” et “culturelles”.
Pour le sénateur PS (opposition) Jean-Jacques Lozach, ce texte “nécessite de la vigilance” car une partie des mesures va être pérenne. Il dit craindre que ne revienne sur le tapis le sujet de la reconnaissance faciale, même si le gouvernement assure depuis des mois qu’il ne le souhaite pas pour les JO.
Les ministres des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, et de l’Intérieur, Gérald Darmanin, viendront défendre ce texte de 19 articles présenté jusqu’ici comme “mineur” ou “technique”. Une centaine d’amendements a été déposée.
Autre mesure de sécurité: les scanners corporels, qui pourraient venir un peu supplanter le manque d’agents de sécurité privée que tout le monde anticipe.
Un sujet délicat est aussi la possibilité de tests génétiques afin de se conformer aux standards mondiaux de l’antidopage.
Un vote solennel est prévu le 31 janvier.
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PARIS: Eric Zemmour s’est rendu mardi matin à la gare du Nord à Paris pour lancer une campagne “contre l’insécurité dans les transports en Ile-de-France”, deux semaines après une agression à l’arme blanche qui a fait sept blessés.
Le candidat malheureux à la présidentielle était accompagné des trois vices-présidents de son parti, Reconquête!, les anciens députés Marion Maréchal et Guillaume Peltier, ainsi que Nicolas Bay.
“Incivilités, insultes, vols, racket, violence gratuite, agressions sexuelles et viols… l’insécurité dans les transports en commun d’Île-de-France explose”, estiment les troupes de Reconquête, qui ont distribué des tracts devant une soixantaine de gares et stations de métro.
Un site internet, baptisé “sécurité transports”, a également été créé par les zemmouristes, afin de recueillir des signatures pour une pétition “contre le laxisme judiciaire et le laxisme migratoire”, ainsi que des “témoignages” d’agression dans les transports en commun.
Quatrième homme de la présidentielle (7,07%) après une campagne dont il avait été considéré comme la révélation, M. Zemmour avait été incapable de faire élire un député – même pas lui – aux élections législatives deux mois plus tard.
Son parti politique revendique pourtant plus de 100 000 adhérents.
Faute d’élus, les troupes de Reconquête! approfondissent depuis une stratégie d’agit-prop identitaire théorisée à la rentrée.
Après avoir lancé en septembre un “réseau de parents vigilants” destiné à prévenir “les enfants victimes des aberrations” des enseignants à l’école, le parti d’extrême droite avait été à l’origine de manifestations après le meurtre de la jeune Lola, à Paris, en octobre, qualifié de “francocide” par Eric Zemmour.
La garde rapprochée de l’ancien journaliste avait par ailleurs acheté plusieurs noms de domaine sur internet dans les heures qui avaient suivi le crime, notamment “justice pour Lola”, avant d’y renoncer sous la pression de la famille de la victime.
Avant son déplacement mardi matin gare du Nord, choisi pour avoir été le théâtre le 11 janvier d’une attaque qui a fait sept blessés, et dont l’auteur présumé est étranger, Eric Zemmour avait reçu en début de semaine des boulangers et artisans, quitte à prêter le flanc aux accusations de récupération politique.
https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions