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Par Point de Vue | 10 novembre 2022, 10h58
Alors que The Crown dépeint les turpitudes de la famille royale britannique dans les années 1990, Point de Vue replonge dans ses archives pour vous faire revivre les événements les plus marquants de cette saison 5 et démêler le vrai du faux. Aujourd’hui, l’interview choc de Diana à Panorama. Devant 20 millions de téléspectateurs, elle a vraiment tout dit. Pendant une heure, la princesse de Galles a parlé à cœur ouvert. Son mariage naufragé, le harcèlement des médias, sa solitude, son besoin d’être aimée…
Dès que Diana apparaît à l’écran, l’émotion nous submerge. Il émane d’elle un étrange mélange de sérénité et de gravité. Elle parle. Et chacun retient son souffle. “J’aimais désespérément mon mari, j’espérais que nous formerions une très bonne équipe… Les responsabilités qui m’attendaient m’apparaissaient comme un défi à relever. L’aspect le plus angoissant était l’attention permanente des médias.” Une angoisse d’autant plus forte que “à dix-neuf ans, on ne peut pas être préparée à un rôle aussi écrasant.” Comment la toute jeune princesse de Galles ne se sentirait-elle pas déstabilisée ?
“Le Palais ne m’a aidée en rien. Personne n’était là pour me guider. J’ai dû créer moi-même mon rôle officiel… Je ne savais pas comment me positionner. Puis j’ai rencontré des drogués, des gens rejetés par la société et j’ai trouvé une place auprès de ces personnes confrontées à la dure réalité.” La naissance de William apporte un peu de paix à Diana. “Ensuite, j’ai terriblement souffert de dépression. J’ai eu envie de rester au lit, de ne pas me lever. Mon corps me disait ‘je veux du repos’ et pourtant j’avais le sentiment que je devais maintenir à tout prix l’image d’une princesse de Galles… On ne m’avait pas crue capable de grandir et, bon sang, j’ai été bien obligée d’y arriver.”
À partir de 1985, la presse se fait l’écho des difficultés du couple princier. “Nous étions encore une équipe, un couple faisant le même travail, en dépit d’énormes difficultés. Puis mon mari a décidé que nous remplirions des engagements officiels séparément. Cette initiative m’a été imposée. Et il a été pénible de l’accepter.” Rarement une femme, encore moins une princesse, n’a exprimé avec autant de force la désillusion de l’amour. Diana raconte, à propos de Camilla “Je connaissais cette relation et rien n’est plus destructeur que de savoir que votre mari, l’homme que vous aimez, en aime une autre. Mais je n’y pouvais rien.”
Comment a-t-elle découvert l’adultère de Charles ? “Par un changement de comportement de sa part et aussi une intuition, des signes qui ne trompent pas.” Désenchantée, avec la pointe d’humour de ceux qui ont souffert, elle ajoute : “Nous étions trois dans ce mariage et cela faisait beaucoup de monde pour un couple.” La princesse ajoute “En public, tout allait bien, en privé, tout était différent…” Diana n’en peut plus. Elle éprouve le besoin d’exprimer son mal-être. Mais elle n’a jamais rencontré Andrew Morton, l’homme qui a écrit son destin tragique de princesse. “J’ai accepté, dit-elle, que mes amis lui parlent parce que j’en avais assez d’être prise pour une autre.” Lucide, positive, elle espère seulement que “ce livre a contribué à mieux me faire comprendre, et aidé certaines femmes confrontées à la même situation que moi”.
La réaction de Charles est immédiate. Il exige la séparation. “C’était son idée. Je n’ai jamais voulu me séparer de lui. Je suis moi-même issue d’un couple divorcé et je voulais éviter cela. Charles et moi, nous luttions beaucoup.” Dès lors, commence un long supplice pour la princesse qui assume, malgré tout, ses engagements officiels. “La situation était terrible, nous rencontrions les avocats, discutions de la séparation et je ressentais une si profonde tristesse.” Une semaine avant l’annonce officielle, Diana se précipite à Ludgrove pour prévenir ses enfants, les préparer surtout. “William et Harry m’ont assaillie de questions.” Et la princesse, bouleversée, leur répond avec franchise et délicatesse. “Je voulais les protéger et être honnête avec eux.”
L’impact, sur l’opinion, est immense. Séparée de l’héritier du trône, elle n’a plus le même statut. “Tout a changé et la vie est devenue, une fois encore, très difficile pour moi.” Dès lors, Diana devient la femme à abattre. “Mes ennemis, l’entourage de mon mari surtout, ne supportaient pas que je l’éclipsé. Moi, je voulais, comme aujourd’hui encore, bien faire mon métier. Car je suis forte.” Trahie par Charles, Diana le sera à nouveau par son autre grand amour, le major Hewitt. “Il fut un vrai ami dans une période douloureuse et j’étais désespérée lorsque j’ai lu son livre parce que je lui faisais confiance.” Juste avant la publication, Hewitt ose l’appeler pour la rassurer sur le contenu ! “Avez-vous eu une relation avec cet homme ?” lui demande Martin Bashir. “Oui et j’ai été très amoureuse de lui.” Son seul recours : William et Harry. “Maman, comme cela a dû te faire mal…”
Après les blessures du passé, Diana envisage sans ambiguïté son avenir. “J’aimerais être un ambassadeur pour ce pays. Pourquoi ne pas utiliser l’intérêt des médias à mon égard d’une manière positive, utile pour la Grande-Bretagne et nos compatriotes ? Je ne suis pas un animal politique mais je crois que la plus grande maladie dont souffre le monde aujourd’hui est le manque d’amour. Et donner de l’amour est une chose que je sais faire, comme écouter une personne malade, seule ou qui va mourir.” “Voilà pourquoi il me semble important que mes enfants puissent comprendre les émotions, les angoisses et les joies de leurs concitoyens. Je les emmène fréquemment avec moi visiter des hôpitaux, réconforter des malades du Sida, ou des sans-abri. Ils sont sans doute la première génération de cette famille à avoir cette expérience. Et c’est dans cette direction que la monarchie doit évoluer.” Telle est la tâche que Diana s’est assignée en tant que princesse de Galles et mère d’un futur roi.
En revanche elle est évasive quant à un point précis. Sera-t-elle reine un jour ? “Je ne le crois pas.”
Cette question amène évidemment la suivante : A-t-elle envisagé de divorcer ? La réponse est claire : “Non. Mon mari et moi avons besoin de clarifier nos relations et j’attends ses décisions dans ce domaine. Mais nous n’avons jamais abordé dans nos discussions l’éventualité d’un divorce. Beaucoup de gens dans le monde semblent l’avoir fait à notre place.” Il en va de même pour les spéculations concernant l’avenir de la Couronne. Charles deviendra-t-il roi ou William succédera-t-il directement à Élisabeth II ? “C’est une question à laquelle aucun d’entre nous ne peut répondre aujourd’hui. Être prince de Galles est une fonction très lourde à assumer. Si Charles devient roi, il devra affronter une tâche encore plus difficile et accepter beaucoup de restrictions à sa liberté. Je lui souhaite simplement de trouver la paix de l’esprit…”
Quels sont les mobiles qui ont incité Diana à se livrer sans réserve au cours d’une interview aux allures de coup de force ? Les uns pensent que la soirée du 18 octobre dernier, que Charles a passée au Ritz de Londres, en compagnie de Camilla Parker-Bowles, a pu être ressentie comme une humiliation de trop. Elle n’aurait pas supporté que son époux tente de “normaliser” ses relations avec sa rivale. D’autres voient dans cette interview une contre-attaque lui permettant de nier en bloc les accusations d’adultère dont elle a été la victime durant ces derniers mois. Line manière aussi pour elle d’infléchir une courbe de popularité en baisse et de forcer Buckingham à lui rendre un rôle de premier plan. Il s’agit encore d’une réponse de la bergère au berger. Blessée par les déclarations de Charles en juin 1994 sur ITV, Diana a voulu donner sa version des faits.
En outre, en évoquant la question de ses enfants, elle a voulu qu’ils ne puissent pas penser que leurs parents ne s’étaient jamais aimés. Tous ces mobiles pourraient s’être conjugués en un sentiment de lassitude extrême pour cette course après une image “monarchiquement correcte” à laquelle se trouve condamnée la Famille royale. Pour stigmatiser la rupture intervenue avec son époux, Diana a machiavéliquement rendu publique la date de son entretien télévisé le 14 novembre, jour anniversaire de Charles et veille de l’ouverture du Parlement par la reine. Le choix de la très sérieuse émission Panorama a visé à poser l’image de Diana, ambassadrice de la Couronne. Martin Bashir, qui a réalisé l’interview, présente l’avantage de n’être ni connu – il ne fera pas d’ombre à Diana – ni suspect de complaisance – issu de la presse sportive, il est étranger au sérail des correspondants royaux.
Le tournage a été clandestinement réalisé le dimanche 5 novembre 1995. L’obsession de la confidentialité aura tourné depuis à la paranoïa. Si John Birt, le directeur général de la BBC, a suivi la réalisation de l’émission, le président Marmaduke Hussey sera resté dans l’ignorance jusqu’au bout. Le plus hallucinant reste le souvenir de l’escamotage de Martin Bashir, resté introuvable jusqu’à la diffusion de l’émission. Cette mise au secret était l’assurance d’une audience record. Plus de vingt millions de téléspectateurs britanniques ont regardé le programme de BBC 1, le lundi 20, à 21h40. Partout, les rues, les salles de spectacle, les restaurants étaient déserts. La compagnie d’électricité avait mis en alerte une centrale de secours au pays de Galles, de crainte que tous les petits écrans allumés ensemble fassent sauter les plombs. La prestation de Diana a atteint d’autres sommets encore, ceux des reventes. Aussitôt après l’annonce de sa diffusion, Tinterview était achetée par la chaîne américaine ABC pour cinq millions de francs. Le Canada, l’Australie, les pays d’Europe s’arrachaient les droits. Pour la France, c’est TF1 qui a pu finalement diffuser l’émission… Ce plébiscite international peut rassurer Diana sur sa popularité. Au prix de conséquences imprévisibles pour la monarchie britannique…
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