La jeune entreprise développe une plateforme d'hébergement de vidéos destinée aux entreprises. Une levée de 12 millions de dollars doit lui permettre d'investir dans ses deux data centers européens et d'en ouvrir un aux Etats-Unis.
Par Frank Niedercorn
API. video c'est un peu l'anti- Youtube . Quand le géant américain vit grâce à la publicité et s'adresse au grand public, la jeune société bordelaise déploie une plateforme d'hébergement de vidéos destinée aux entreprises. Après avoir levé 5,5 millions de dollars auprès de Blossom Capital, de Kima Ventures et de business angels en 2020, elle remet le couvert en bouclant un tour de table de 12 millions de dollars auprès de MMC Ventures, Open Ocean, Blossom Capital et la Financière Saint James, le holding de Michaël Benabou (cofondateur de Veepee).
A sa naissance, l'entreprise, qui s'appelle alors Libcast, créé une plateforme destinée aux entreprises qui veulent publier des podcasts vidéo. En 2017, elle gagne une petite notoriété en étant le partenaire technique d'une conférence en direct entre Thomas Pesquet et 230.000 élèves français organisée grâce à son service de diffusion streaming en direct. En 2019, c'est le grand virage. Elle change de modèle économique et passe d'un service vendu par abonnement au paiement à l'usage qui prend en compte le nombre de vidéos mises en ligne et diffusées. Elle change aussi de nom pour devenir API. video.
« Avec la généralisation des smartphones, le volume de vidéos à mettre en ligne explose mais pour une entreprise c'est toujours aussi compliqué à gérer. Avec notre API cela devient transparent. Nous gérons automatiquement l'encodage puis l'hébergement sur nos propres serveurs et enfin la diffusion », résume Cédric Montet le fondateur de l'entreprise.
Newsbridge lève 7 millions pour son moteur de recherche de vidéos à destination des médias
Api. video revendique aujourd'hui 500 clients et a l'espoir d'aller beaucoup plus loin « puisque 30.000 développeurs ont téléchargé notre API », insiste Cédric Montet. Api. video a ainsi séduit plusieurs clients américains à l'image du site de recherche d'emploi Growmotely qui permet ainsi aux demandeurs de poster leur CV en vidéo ou de Tract.app une sorte de Youtube pour enfants. En France, la start-up devrait travailler avec Paris 2024 qui parie sur l'e-learning pour former 15.000 volontaires deux mois avant les Jeux Olympiques.
« L'argent levé va nous permettre de financer nos deux prochaines années puisque nous brûlons encore beaucoup de cash. Nous allons également financer de nouveaux investissements », prévoit Cédric Montet.
Api. video, qui possède déjà deux data centers en France et aux Pays-Bas, compte en ouvrir un nouveau aux Etats-Unis, son premier marché. La start-up, qui emploie 40 personnes, devrait voir son effectif doubler d'ici la fin de l'année prochaine. Avec l'ambition de se développer sur un marché qui compte d'autres acteurs comme Mux, Vimeo ou Cloudinary. « D'ici la fin de l'année prochaine nous prévoyons d'atteindre un rythme correspondant à un chiffre d'affaires annuel de 5 millions d'euros », précise Cédric Montet.
> Levée de fonds, décryptages, chiffres clés… Pour ne rien rater de l'actu de la French Tech et des start-up, abonnez-vous à notre newsletter> S'inscrire
Frank Niedercorn (Correspondant à Bordeaux)
Tous droits réservés – Les Echos 2022
