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Annonces de Macron pour la santé : rien de très neuf sous le soleil – Marianne

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Le ton rappelle presque celui des prises de paroles présidentielles qui ont rythmé les premiers mois de la pandémie de Covid-19. Emmanuel Macron a commencé ses vœux au personnel soignant, ce 6 janvier, en rendant hommage à leur « dévouement et professionnalisme ». Eux qui méritent « l’estime de la nation » puisqu’ils tiennent depuis le début de la pandémie de Covid-19 et désormais face à la triple épidémie hivernale.
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Et malheureusement, la plupart des mesures annoncées pour « sortir de ce jour de crise sans fin » rappellent furieusement certaines que le Président a déjà mises en avant ces dernières années pour répondre aux multiples crises qui traversent le système de santé : les déserts médicaux, les départs de plus en plus fréquents de soignants, les urgences surchargées tout comme la plupart des services de l’hôpital, la mauvaise coordination avec les médecins libéraux en ville… Tour d’horizon des grands axes évoqués par Emmanuel Macron pour sauver ce qui peut encore l’être de notre système de santé.
Conscient que la fin du numerus clausus ne permettra d’augmenter le nombre de médecins en exercice qu’à la fin de la décennie, Emmanuel Macron a une fois de plus insisté sur la nécessité de « libérer du temps médical » aux soignants déjà en exercice. Il compte notamment pour cela sur le recrutement de 10 000 assistants médicaux d’ici 2024, censés prendre en charge la partie administrative de la consultation. Objectif : que chaque médecin puisse ainsi prendre en charge davantage de patients. 4 000 ont déjà été recrutés depuis la création de cette fonction en 2018.
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Dès la fin de 2023, tous les patients avec une maladie chronique sans médecin traitant s’en verront proposer un, a promis Emmanuel Macron. Une nécessité déjà évoquée dans nos colonnes en septembre par le ministre de la Santé François Braun.
Le Président s’est encore une fois montré favorable au partage de compétences entre les soignants, assurant que la « solution se trouve dans la coopération entre tous ». Il s’agit de la possibilité pour des kinés, pharmaciens ou infirmiers de prendre en charge une partie du travail médical : renouvellement d’ordonnance pour des maladies chroniques, vaccination, prévention… Un point salué par Patrick Chamboredon, président de l’Ordre des Infirmiers, qui évoque « une reconnaissance du rôle essentiel des infirmiers auprès de tous les Français, partout dans les territoires ». Invité de l’émission L’Évènement sur France 2 26 octobre, il y avait évoqué la possibilité, pour un habitant d’Épernay, « de faire le bilan visuel chez un opticien ».
Emmanuel Macron a ainsi promis une réorganisation du travail à l’hôpital « d’ici au 1er juin » visant à le rendre plus attractif. « On doit ensemble travailler à une meilleure organisation du temps de travail », a-t-il déclaré, déplorant une « hyperrigidité » dans l’application des 35 heures et un système qui « ne marche qu’avec des heures supplémentaires ». Là aussi, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessaire coopération entre tous les acteurs du système de santé, notamment la ville et l’hôpital.
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C’est peut-être l’une des seules grosses nouveautés des annonces d’Emmanuel Macron : il a évoqué la mise en place d’un tandem de gouvernance à l’hôpital, partagé entre un administratif et un médical. Reste à connaître les modalités de cette direction. Une façon de répondre à la crise de vocation éprouvée par les carrières médicales et paramédicales. « Mais tout dépend des modalités : il faut l’assurance que les décisions ne pourront être prises qu’en cas d’accord entre les deux, prévient Jérôme Marty, président du syndicat de médecins Union française pour une médecine libre (UFML). Et il aurait fallu intégrer également des patients ».
Par ailleurs, Emmanuel Macron a dit vouloir réduire la part de financement par la tarification à l’acte (T2A), au profit d’un financement sur « objectifs de santé publique » négociés « à l’échelle d’un territoire ». La fin de la T2A, très décriée, fait partie des principales attentes du corps médical : en rémunérant en fonction des actes réalisés, elle pousse les médecins à la rentabilité sans réfléchir à la pertinence des soins. Cette évolution se fera dès le prochain budget de la Sécu, en 2023. « Mais ce n’est pas non plus un changement de paradigme : Emmanuel Macron avait déjà évoqué la sortie progressive de la T2A en 2018 », pointe Jérôme Marty.
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À propos des médecins libéraux, en grève depuis deux semaines, Emmanuel Macron a dit vouloir « mieux rémunérer » les médecins qui « assurent la permanence des soins », c’est-à-dire qui participent à un système de garde pour rendre un médecin accessible à tous les Français le soir et le week-end. Même récompense pour ceux qui prendront en charge davantage de nouveaux patients. « Le problème, c’est que certains médecins accepteront, mais se retrouveront alors surchargés et devront enchaîner les consultations en dix minutes », regrette là encore le syndicaliste. Le Président a aussi plaidé pour la libéralisation de la télémédecine : actuellement, un médecin ne peut réaliser plus de 20 % de son volume d’activité à distance (téléconsultations et télé expertises cumulées) par an, seuil critiqué par Emmanuel Macron. Laissant courir le risque d’une médecine de plus en plus ubérisée.
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