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Le public, malheureusement, n’a pas répondu présent à la soirée d’information proposée par le centre spécialisé en soins psychiatriques Le Roggenberg , à Altkirch, mercredi soir, au cinéma Palace. Dommage ! La trentaine de personnes présentes, y compris le personnel pluridisciplinaire, la direction de l’établissement et du groupe, a eu droit à une présentation détaillée du centre et plus particulièrement des activités qu’il propose à ses patients.
Après une brève présentation des cinq établissements que gère Cécile de Boisset, directrice du Pôle sud Alsace Ugecam, suivie d’un zoom particulier sur l’établissement par son directeur Kacem Kammouri-Alami (lire l’encadré), d’autres acteurs du centre, soignants et patients, sont montés sur la scène de la salle n° 2 du cinéma Palace pour témoigner de leur quotidien. Objectif ? Vulgariser les différents types de prises en charge du Roggenberg, sur le territoire, sortir du tabou du trouble psychiatrique qui, selon les chiffres présentés par le directeur de l’établissement, touche un Français sur cinq chaque année.
Le Dr Alina Ciucette, chargée de la réhabilitation psychosociale, a pris la parole, pour expliquer sa mission d’évaluation des patients. « On doit mener un travail d’uniformisation du diagnostic médical afin d’évaluer le potentiel de réhabilitation d’un patient, suite à une crise de décompensation. Le but étant de permettre auxdits patients de reprendre, ensuite, le cours de leurs vies. »
La suite de la soirée a été ponctuée par l’intervention de soignants, s’exprimant tour à tour sur les activités qu’ils animent. Ainsi, l’expression corporelle, via la danse par exemple, est utilisée comme « élément médiateur, qui favorise un autre type d’expression, qui permet l’entrée en relation et une communication non verbale pour s’approcher d’une communication verbale plus consciente. Le travail se fait notamment avec des instruments à percussions de type djembé. » Le centre propose un atelier « Danse comme tu es » une fois par semaine. « Et une fois par an, nous participons au spectacle de l’école de danse. Les mots des participants glanés çà et là sont forts : ¨Ça nous permet de nous évader, de nous concentrer, de bénéficier d’un regain d’énergie, d’être à l’écoute des uns et des autres¨. C’est une autre expression possible que celle de la parole… »
Une vidéo des participants au dernier spectacle de l’école de danse a ensuite été projetée tandis que certains d’entre eux, présents dans la salle, sont montés sur scène en invitant le public à effectuer quelques gestes appris, avec eux.
L’expression corporelle, via la danse par exemple, est utilisée comme « élément médiateur, qui favorise un autre type d’expression, qui permet l’entrée en relation et une communication non verbale pour s’approcher d’une communication verbale plus consciente.» DR
Ont été également évoquées les activités sportives adaptées au patient et à sa maladie. « Elles aident à renouer avec des compétences sociales et motrices, à s’approprier de nouveaux savoirs, apportent de l’autonomie et entretiennent la santé. » La création culturelle, via l’art-thérapie, représente également un levier parmi la palette d’actions mises en place au Roggenberg. « Ce sont des activités qui ne coûtent pas cher -nous puisons beaucoup dans la récup-, que les patients peuvent reproduire chez eux. Le rendu n’étant pas le plus important, c’est plutôt tout le cheminement et la création comme moyen de s’exprimer, parfois à travers la symbolisation, qui compte le plus », a témoigné la représentante des collègues infirmières et aides médico-psychologiques des différents services de l’établissement qui encadrent l’atelier. On a aussi cité le bricolage, l’atelier bois, le partenariat avec le Crac (Centre rhénan d’art contemporain) Alsace. Et de citer Nietzsche : « L’art permet de vivre en embellissant un monde bien trop dur à supporter. »
Au sein de l’établissement, certains patients et soignants ont créé deux associations. La première, baptisée Poils de câlins, s’établit autour des animaux pensionnaires du Roggenberg : nouveaux animaux de compagnie, chevaux, chiens… « Elle est une véritable source de joie. L’animal comme objet d’attachement : il permet de donner une utilité sociale, de se décentrer de ses problèmes et d’échanger par le regard, le toucher, la parole étant compliquée pour certains. La médiation animale donne lieu à la réciprocité et à l’affection. »
La seconde, Chapeau pour tout le monde, est ouverte à tous (patients, non patients : familles, proches, soignants et non soignants, personnes extérieures à l’établissement…). Son but consiste à mettre en œuvre des moments de groupe (marché de Noël et Pâques, barbecue…) afin d’obtenir un financement pour organiser des activités extérieures au milieu hospitalier.
À l’issue de la soirée, un film réalisé en partenariat avec les Espaces culturels de Thann-Cernay, tout en pudeur et en délicatesse, a été projeté, laissant les participants présents touchés et, certainement, émus.
Altkirch – Le Roggenberg, en bref
Le centre médical Le Roggenberg fait partie du 10e secteur de psychiatrie générale du Haut Rhin. Il accueille des adultes atteints de diverses pathologies psychiatriques en hospitalisation libre ou en soins sans consentement, domiciliés dans les cantons d’Altkirch, Hirsingue, Dannemarie et Ferrette. À noter que la prise en charge des soins sans consentement se fait sur la décision du directeur de l’établissement (SDDE, anciennement SDT ou soins à la demande d’un tiers) ou sur décision du représentant de l’État (SDRE ou soin à la demande d’un représentant de l’État, prise en charge des détenus, par exemple).
Selon leurs troubles et leurs besoins de soins, les personnes peuvent être hospitalisées à temps plein dans une des deux unités, en appartement thérapeutique, en hôpital de jour ou prises en charge dans des structures extra-hospitalières (centre médico-psychologique, accueil de jour, visites à domicile, unité mobile d‘évaluation et de soins ou centre d’accueil thérapeutique à temps partiel).
Le Roggenberg dispose de 50 lits en hospitalisation complète, de trois chambres d’isolement, de trois places en appartement thérapeutique et de seize places au centre thérapeutique de jour. Cette offre est complétée d’un centre médico-psychologique, d’un accueil de jour infirmier et de visites à domicile (Vad), d’une unité mobile d’évaluation des soins (Umes), d’un centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) et d’une intervention en psychiatrie de liaison à l’Ehpad du centre hospitalier Saint-Morand, au foyer Marie Pire et au foyer Cuny.
Un membre actif du Roggenberg est intégré au sein de la Communauté psychiatrique du territoire, au sein du Conseil local de santé mentale du Sundgau, au sein du Contrat local de santé d’Altkirch.
SOURCES : www.ugecam-alsace.fr
Altkirch – De l’équithérapie et des sorties
Un éclairage particulier a été donné à l’équithérapie, mercredi soir au Palace, lors de la soirée d’information autour des activités du centre de soins psychiatriques Le Roggenberg. Mylène, éducatrice spécialisée formée à la médiation animale, a expliqué les animations autour du cheval qui ont lieu lors d’un après-midi par semaine au sein des locaux de l’association Equi’Défis à Zaessingue ( notre édition web du 26 avril 2021 ).
« Le cheval étant non jugeant, il représente en ce sens un support non narcissique. Plaisir, création de lien, diminution des angoisses, capacité d’adaptation sont quelques-uns des bénéfices que l’on retire de l’expérience , a expliqué l’éducatrice. Le bercement procuré lorsque l’on est sur son dos rappelle le contenant maternel. »
Un film d’une grande douceur a encore été projeté, plongeant le public dans le monde du cheval comme moyen de retour à la vie.
https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions
