Votre Excellence Sherry Rehman,
Votre Excellence Monsieur l’Ambassadeur Khalil ur Rahman Hashmi,
Mon frère Martin,
Monsieur Julien Harneis, Coordonnateur résident des Nations Unies au Pakistan
Excellences, chers collègues et amis,
Tout d’abord, Monsieur l’Ambassadeur, permettez-moi d’exprimer ma profonde tristesse face à la catastrophe qui a frappé le Pakistan, mes profondes condoléances pour les victimes et ma profonde solidarité avec vous et votre peuple en ces moments.
Martin a parfaitement décrit l’ampleur de la catastrophe, et l’ampleur des besoins.
Le Directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire, le Dr Mike Ryan, qui est assis ici au premier rang, et d’autres collègues viennent de rentrer du Pakistan, où ils se sont rendus dans les zones les plus touchées et ont rencontré des partenaires et les autorités pour évaluer les besoins et déterminer la meilleure façon de réagir.
Environ 10 % des établissements de santé du Pakistan ont été endommagés, privant des millions de personnes de l’accès aux soins de santé.
Les stocks de médicaments et de fournitures médicales essentiels sont restreints ou ont été emportés par les eaux ;
Les routes et les ponts sont endommagés, ce qui empêche d’accéder aux services et aux fournitures ;
et les mécanismes de surveillance et d’orientation des malades sont fortement perturbés.
Le gouvernement du Pakistan a organisé une impressionnante opération de sauvetage et de premiers secours.
La perte de plus de 1 500 personnes est tragique, mais il convient de souligner que beaucoup d’autres n’ont pas péri.
Nous le devons aux mesures décisives d’alerte précoce et de réaction immédiate prises par le gouvernement et les communautés locales.
Les autorités nationales sont bien entendu dépassées et ont besoin de notre soutien.
L’eau a cessé de monter, mais le danger n’a pas disparu.
Nous sommes au bord d’une catastrophe de santé publique.
Si nous ne nous mobilisons pas davantage en faveur du Pakistan, beaucoup de personnes risquent de perdre la vie dans les semaines à venir.
On observe aujourd’hui des épidémies de paludisme, de choléra et de dengue, une augmentation des infections cutanées, et nous estimons que plus de 2 000 femmes accouchent chaque jour, pour la plupart dans des conditions dangereuses.
Une action urgente et énergique, soutenue par un financement durable, est nécessaire pour endiguer la propagation des flambées épidémiques, soutenir la vaccination systématique, s’attaquer d’urgence à la malnutrition aiguë sévère et fournir des services de santé essentiels permettant de sauver des vies.
En août, l’OMS a débloqué 10 millions de dollars des États-Unis sur son Fonds de réserve pour les situations d’urgence, mais, pour soutenir notre travail d’intensification et de pérennisation de la riposte du secteur de la santé, nous avons besoin de 115 millions de dollars.
Nous invitons instamment nos donateurs et partenaires à participer à cet effort.
Nous devons tous travailler ensemble pour soutenir le peuple pakistanais – il faut mettre en place une approche intégrée qui accorde moins d’importance au travail de chaque organisation et davantage aux besoins de la population.
Et même au moment où nous intervenons dans la situation d’urgence que connaît le Pakistan, nous ne devons pas oublier que si nous ne nous attaquons pas à la menace que le changement climatique fait peser sur notre existence même, nous serons amenés à riposter plus souvent à des situations d’urgence de ce type, voire pires.
Vos Excellences, une fois de plus, je m’engage pleinement à ce que l’OMS fasse tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir le peuple pakistanais aujourd’hui et dans les mois et années à venir, à mesure que le pays se redresse et se reconstruit.
Et, comme Martin, je citerai le Secrétaire général : « Ce n’est pas une question de générosité, c’est une question de justice ».
Je vous remercie.
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