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De gauche à droite : David Raffin (Solucar), Stéphane Montagnon (holson), Alain Guillemier (Aficar Mobility), Théophane Courau (Fatec), Fabien Goussault (Phoenix Développement), Laurent Hauducoeur (Traxall France), Philippe Ambon (holson), Alain Blouzart (Solucar) et Maxime Sartorius (Direct Fleet). © aFleet
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En plus de fournir un cadre de compétences précis à l’activité de gestion de flotte automobile, l’aFleet se donne pour mission de professionnaliser le métier en prenant part aux débats liés à la mobilité d’aujourd’hui et de demain, mais aussi en défendant un fleet management expert et maîtrisé.
L’automobile & L’Entreprise : Pouvez-vous nous raconter la genèse d’aFleet et comment, ensemble, vous avez construit cette organisation ?
Théophane Courau : Nous sommes sept entreprises à avoir co-créé l’aFleet (Aficar Mobility, Direct Fleet, Fatec Group holson, Phoenix Développement, Solucar, Traxall France). Nous avons en commun le métier de fleeter, un anglicisme derrière lequel il peut y avoir différente définition. Et nous avons estimé qu’il était important de le définir précisément. Aussi, dans notre métier, il y a des tendances de fond – à l’externalisation croissante des fonctions supports, au renforcement des besoins des clients… – dans un écosystème bouleversé où les constructeurs et les loueurs sont très bien structurés. De notre côté, nous n’avions pas encore pris le temps de nous organiser et nous nous sommes dits que professionnaliser le métier de gestionnaire de flotte ne pouvait qu’apporter un plus à cet écosystème. D’autant plus que c’est un métier pénurique pour lequel il est nécessaire de faire des efforts de recrutement et de formation. Il y a un vrai besoin de monter dans la chaîne de valeur en se recentrant d’abord sur l’humain.
Laurent Hauducoeur : Aujourd’hui beaucoup d’acteurs peuvent se revendiquer de la gestion de flotte automobile. Cela nous a semblait intéressant par rapport à la particularité de notre métier d’exprimer concrètement qui nous sommes, ce que nous faisons et comment nous le faisons. Il est nécessaire de mettre en commun nos connaissances de façon à présenter le fleet management dans sa globalité et pouvoir participer au débat d’une façon non commerciale.
A&E : Quelle définition avez-vous donné au métier ? Qu’est-ce que cela va apporter de plus à la profession ?
TC. : Le métier de fleeter n’est pas toujours suffisamment identifié sur le marché français. Pris individuellement, nous sommes tous des acteurs à taille humaine. Collectivement, nous commençons à avoir un poids intéressant et une dynamique qui l’est tout autant. À nous sept, nous représentons 500 clients, près de 300 000 véhicules en gestion, un peu plus de 330 salariés dédiés et des croissances largement supérieures à celle de l’économie française. Quand on voit les loueurs déclarer 300 000 véhicules en fleet management, en gestion pour compte, notre association présente finalement le même poids que le SesamLLD, voire même un peu lus en termes de valeur ou d’honoraires. Cela nous donne de la légitimité et permet d’ouvrir le débat.
LH. : La base de notre réflexion est là : nous voulons apporter quelque chose au débat. Cela fait plus d’une dizaine d’années que nos entreprises existent et concrètement nous faisons face aujourd’hui, avec nos clients à un bouleversement de l’écosystème automobile. Dans ce cadre, en tant que professionnels de la gestion de flotte, il est important de pouvoir faire part au marché de notre vision, de notre approche et des bonnes pratiques dans une logique de structuration de notre métier.
A&E : Quelle est la vision d’aFleet sur la gestion de flotte de manière globale et quelles sont les bonnes pratiques que vous souhaitez partager ?
LH. : Nous mettons en avant la complexification du métier de gestionnaire de parc automobile. Jusqu’ici, nous étions dans une organisation assez binaire avec d’un côté des impératifs économiques et budgétaires, et de l’autre l’utilisation des véhicules comme outils de recrutement ou de motivation. Aujourd’hui, on s’aperçoit que la dimension RSE des entreprises devient prépondérante avec un équilibre extrêmement mouvant. Il faut ainsi être capable de porter toutes les dimensions du métier : économie, achat, ressources humaines, connaissance des véhicules, approche environnementale… Et ce, alors même que la gestion de flotte reste dans beaucoup d’entreprises une fonction d’évolution interne. Notre approche est donc de dire qu’il est nécessaire de professionnaliser.
TC. : Nos clients attendent de leurs fleeters une vision complète sur tous les enjeux alors même qu’ils ont des injectons contradictoires entre une volonté forte d’accompagner la transition énergétique et le fait d’en maîtriser les coûts tout en assurant la meilleure mobilité possible à leurs collaborateurs. Le tout dans un contexte de rapport de force avec les constructeurs qui s’est complétement inversé et des prix de l’énergie imprévisibles. Ils ont donc besoin d’une vision globale et d’un partage des bonnes pratiques pour davantage de valeur apportée.
A&E : Vous souhaitez participer activement aux débats liés à la mobilité d’aujourd’hui et de demain. Avez-vous déjà engagé certaines actions ?
TC. : La première action est d’abord de faire connaître notre association afin de montrer qui est l’aFleet et ce qu’elle peut apporter. Dans une deuxième étape, nous chercherons à co-construire et améliorer afin de mieux travailler ensemble en adoptant les pratiques les plus adaptée. Nous prévoyons aussi de prendre la parole sur des sujets liés à la transition énergétique et à la fiscalité.
LH. : Nous sommes des entreprises indépendantes et nous défendons les intérêts de nos clients. Mais nous ne sommes pas dans une logique d’association en opposition. Nous voulons faire avancer les choses en co-construisant, afin de pouvoir donner de la valeur au marché et fluidifier l’ensemble de nos relations avec l’écosystème de façon à faire grandir la gestion de flotte automobile dans sa globalité et lui donner ses lettres de noblesse.
A&E : Sur le sujet de la fiscalité automobile, on peut s’attendre à qu’elle évolue rapidement notamment pour tout ce qui concerne le véhicule électrique. L’aFleet se donne-t-elle aussi une mission de protectionnisme par rapport à ce que le gouvernement pourrait envisager pour l’avenir ?
LH. : C’est en effet une mission qu’il sera possible de mener une fois que nous aurons assis notre légitimité et notre visibilité. Cette première étape est nécessaire afin de pouvoir aller discuter avec des instances, de façon à pouvoir porter une parole et surtout être écouter. En tout cas, nous avons déjà une vision claire de certains sujets sur lesquels on aurait besoin de clarification sur l’application de certaines règles fiscales, de classification… Cela fait partie des éléments que nous souhaitons adresser, à l’instar du syndicat des loueurs qui avait mené il y a quelques années une action quant aux avantages en nature. Une grande victoire du Sesamlld à l’époque, au bénéfice de l’ensemble des gestionnaires de parc automobile.
A&E : Pouvez-vous nous donner des exemples concret ?
TC. : Une fois que nous serons suffisamment reconnus nous pourrons effectivement apporter notre pierre à l’édifice, par exemple sur le traitement sociale et fiscal du budget mobilité. Nous considérons que les règles méritent d’être précisées car elles freinent le déploiement de ce dispositif.
LH. : Il y a également des questions sur les évolutions de règles appliquées par l’URSSAF dans le calcul de l’avantage en nature, notamment sur la réintroduction d’un budget carburant. C’est une des questions que nous souhaitons au titre de l’association poser à l’URSSAF. À partir du socle commun de l’aFleet, nous participerons au débat qu’il soit public, vis à vis des instances et enfin à l’intérieur de notre écosystème. Le tout dans une logique constructive.
A&E : Comptez-vous également engager des discussions avec les constructeurs qui ont inversé le rapport de force?
TC. : Nous allons y aller étape par étape et, à ce stade, nous devons d’abord rencontrer les financeurs, notamment les loueurs longue durée, avant d’aller à la rencontre des constructeurs.
A&E : Comment s’organise l’association et êtes-vous ouverts à d’autres adhésions ?
TC. : Nous nous sommes inspirés de la gouvernance de l’Europe avec une présidence tournante afin que chacun puisse s’investir et assurer une continuité. Aujourd’hui, nous sommes sept entreprises représentées. Une fois que le noyau sera solide et suffisamment autonome, nous pourrons nous ouvrir à l’horizon 2023.
LH. : Il y a un bon dynamisme dans l’association avec des réunions régulières et une implication de tous les membres. Cette approche associative servira à faire évoluer le métier sans aucun doute.
Le premier bureau de l’aFleet est composé de :
- Théophane Courau, président
- Laurent Hauducoeur, vice-président
- Philippe Ambon, secrétaire
- Maxime Sartorius, communication
- Fabien Goussault, trésorier
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