Un mois après la rentrée des classes, les Parents d’élèves de l’enseignement public (Peep) tirent un premier bilan. Prix de la cantine, transports scolaires, santé mentale, absences des professeurs… Voici les enseignements du rapport publié vendredi.
Le rapport des Parents d’élèves de l’enseignement public (Peep) rendu public ce vendredi, un mois après la rentrée des classes, dresse un bilan contrasté des conditions d’apprentissage. L’enquête a été menée entre le 9 et le 18 septembre et plus de 4300 familles y ont répondu.
Si la grande majorité des parents estiment que cette rentrée s’est déroulée de manière satisfaisante, certains points posent problèmes, à commencer par le non-remplacement des professeurs, la hausse des prix de la cantine et la suppression de certaines lignes de transports scolaires.
L’absence de professeur est la première préoccupation des parents, confirme la Peep à France Inter. Et leurs inquiétudes se sont confirmées à la rentrée. Dès la première quinzaine de septembre : “Il y avait déjà des parents qui nous faisaient remonter qu’il y avait des professeurs absents“, explique Isabelle Ferry, secrétaire générale de la Peep. Au collège, un élève sur trois a été accueilli par une équipe enseignante incomplète, indique la Peep. Un sur cinq au lycée. “C’est énorme”, comment Isabelle Ferry. “D’habitude, c’est davantage au moment des périodes plus critiques, quand on arrive dans la phase hivernale.” “En élémentaire, déjà l’an dernier, un enfant sur deux avait subi une absence de son enseignant”, notent les parents d’élèves.
Ces absences, même quand elles durent plusieurs semaines, ne sont pas toujours remplacées. Au collège l’an dernier, 35% des absences non remplacées duraient plus de cinq semaines.
L’autre point marquant de la rentrée est la hausse des prix de la cantine. Près de la moitié des familles (45%) ont constaté une augmentation.
“La moitié des familles s’inquiètent de ce qu’il va leur arriver en 2023. Certaines se disent que leur tarif n’a pas augmenté mais qu’en sera-t-il au 1er janvier si la collectivité territoriale a une inflation sur sa facture énergétique, sur ses matières premières ?” interroge Isabelle Ferry. “Comme elle ne pourra pas y faire face, elle sera obligée d’augmenter la part des familles.”
Lors de cette rentrée scolaires, certaines familles ont également constaté avec amertume une dégradation du service de transport scolaire proposé, particulièrement dans les zones rurales et les petites villes. La principale raison est une diminution de la fréquence de passage (66%). Mais dans 19% des cas, il s’agit d’une diminution du nombre d’arrêts et même une suppression de la ligne, dans 15% des cas.
Une dégradation du service qui a son importance puisque plus de la moitié des élèves sont dépendants des transports en commun pour se rendre dans leur établissement.
Ce rapport de la Peep est aussi l’occasion de refaire un point sur la plateforme d’orientation Parcoursup. Il indique que les élèves de terminale ont formulé en général plus de huit vœux et que 59% d’entre eux ont reçu plus de trois propositions. A contratio, 4% en ont reçu aucune.
Avant d’obtenir – ou non – des réponses, les élèves ont dû ces formuler ces vœux. Mais certains ont renoncé à certains vœux, en cause : l’éloignement du domicile dans 31% des cas ; une filière trop demandée (27%) ; le coût (24%) ; un problème de transports (12%) ; une difficulté de logement (6%).
Ce rapport souligne également la place centrale des professeurs principaux dans l’orientation des élèves. Au collège, 41% des élèves disent être accompagnés par leur professeur principal ou référent, contre 16% par le conseiller d’orientation, 6% grâce à des forums de l’orientation ou encore 4% avec le CIO. Au lycée, 37,5% par le professeur principal, puis 15,7% en cherchant sur Internet. C’est le cas aussi pour les parents.
Les parents d’élèves reviennent aussi sur la question du harcèlement, l’un des combats des différentes organisations. Ils constatent qu’il n’y a pas d’amélioration par rapport à 2021 puisqu’il y a toujours 27% des élèves qui se disent victimes de harcèlement. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un harcèlement dans le cadre scolaire mais le cyber-harcèlement augmente : il représente 8% des cas de harcèlement dans le rapport 2022, contre 4% en 2021.
Par ailleurs, la prise en charge du problème par les autorités scolaires est toujours jugée “insatisfaisante” par une majorité de familles.
Le rapport note de nouveau que les élèves ont été affectés par la crise sanitaire et les mesures qui ont été prises. Il révèle une baisse de motivation pour 24% des élèves interrogés, de l’angoisse ou de l’anxiété pour 31% d’entre eux, du stress face à sa scolarité ou son avenir pour 42% et 22% ont eu au moins une consultation avec un psychologue.
Dans son rapport, la Peep pointe aussi du doigt le manque de distributeurs de protections hygiéniques dans les établissements scolaire : 80% des familles de collégiens affirment qu’il n’y en a pas dans leur établissement, 59% des familles de lycéens.
En revanche, une légère amélioration est constatée dans le nombre de points d’eau et d’approvisionnement en savon dans les sanitaires par rapport à l’année dernière.
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