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Les enjeux des élections de mi-mandat aux États-Unis | Élections de … – Radio-Canada.ca

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Un électeur fait son choix pour les élections de mi-mandat, à Los Angeles, le 24 octobre 2022.
Photo : Getty Images / CHRIS DELMAS
Les Américains ont commencé à voter par anticipation aux élections de mi-mandat afin de choisir des milliers d’élus qui les représenteront au cours des prochaines années.
Techniquement, les élections ont lieu le 8 novembre. Mais déjà, plus de 2 millions de personnes se sont prononcées dans les États où le vote par anticipation a débuté. Une affluence record qui laisse présager un taux de participation élevé pour un scrutin qui, d’habitude, n’attire pas les foules.
C’est que les enjeux sont importants dans un pays très divisé, sur lequel plane toujours l’ombre de Donald Trump.
Outre les représentants et les sénateurs, les Américains voteront pour leurs représentants au sein des États et pour des milliers d’administrateurs qui pourront jouer un rôle déterminant en vue de l’élection de 2024.
Aux États-Unis, il y a des élections législatives tous les deux ans; celles de mi-mandat surviennent à la moitié du mandat présidentiel de quatre ans. Tout comme les présidentielles, elles se tiennent le mardi suivant le premier lundi de novembre.
Les élections permettront de renouveler tous les sièges de la Chambre des représentants et le tiers des sièges du Sénat.
La Chambre des représentants compte 435 membres ayant un mandat de deux ans. Le nombre des représentants de chaque État est fixé en fonction de sa population. L’État le plus populeux, la Californie, en a 53, tandis que les États les moins peuplés, comme l’Alaska ou le Vermont, en ont un seul.
Les démocrates détiennent actuellement une mince majorité en Chambre, avec 220 sièges. Les républicains en ont 212, et 3 sont vacants.
Les sénateurs, eux, sont au nombre de 100, soit deux par État, indépendamment de leur population. Leur mandat est de six ans. Le tiers du Sénat est renouvelable, en rotation, tous les deux ans. Les deux sièges d’un État ne sont habituellement pas soumis au vote des électeurs lors des mêmes cycles électoraux. Cette année, 35 sièges sont en jeu : 21 républicains et 14 démocrates.
Ce sont les républicains qui ont la majorité en ce moment, avec 50 sénateurs. Les démocrates en ont 48, et 2 sont indépendants. Ces derniers, Bernie Sanders et Angus King, du Vermont, votent avec les démocrates. Le vote de la vice-présidente, Kamala Harris, qui est également présidente du Sénat, fait pencher la balance du côté des démocrates en cas d’égalité.
Les démocrates ne peuvent se permettre de perdre aucun siège, ils doivent, au contraire, en gagner. Leurs meilleures chances sont en Pennsylvanie et au Wisconsin. Ils doivent également essayer de conserver la Georgie et le Nevada.
Le Parti démocrate détient actuellement la majorité dans les deux Chambres, ce qui a permis au président Biden de faire adopter ses projets de loi moyennant des concessions à des sénateurs récalcitrants.
Cela pourrait se corser après le 8 novembre. Les analystes prévoient que les démocrates devraient perdre la majorité à la Chambre des représentants. Il sera donc beaucoup plus difficile pour le président de gouverner.
Si le Parti démocrate perdait le contrôle d’une des deux chambres au Congrès, il faudrait qu'il fasse des compromis importants avec le Parti républicain, ce qui est peu envisageable considérant l’hyperpolarisation en ce moment aux États-Unis, estime Marin Fortin-Bouthot, chercheur et coordonnateur de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand.
Cela veut dire qu’il va y avoir beaucoup de blocages législatifs, ajoute Antoine Yoshinaka, professeur de sciences politiques à l’Université de New York à Buffalo, en entrevue à l'émission Tout un matin. Ses projets de loi ne se feront pas entériner par une majorité républicaine.
Avec une majorité en Chambre, les républicains pourraient déclencher des procédures de destitution contre M. Biden et des membres de son administration, souligne M. Yoshinaka. Ils pourraient également réclamer la tenue d'audiences publiques sur la gestion de la pandémie de COVID-19 ou le retrait de l’Afghanistan.
Les élections de mi-mandat sont généralement défavorables au parti qui occupe la présidence, surtout à la Chambre des représentants. En 2018, Donald Trump a perdu 40 sièges; en 2010, Barack Obama en a perdu 63. Au Sénat, le portrait est plus changeant. M. Trump a gagné 2 sièges, M. Obama en a perdu 6. En moyenne, le parti présidentiel perd 28 sièges à la Chambre et 4 au Sénat, selon les données compilées par The American Presidency Project.
Les Américains devront faire de multiples autres choix au niveau des États.
Trente-six États doivent ainsi élire leur gouverneur. Vingt gouverneurs sortants sont républicains et seize sont démocrates.
Certaines de ces courses préparent le terrain pour l’élection de 2024, souligne Marin Fortin-Bouthot. Elles permettent de voir jusqu’à quel point il y a un appui pour ces candidatures au niveau des États. Il cite notamment le cas du gouverneur sortant de la Floride, Ron DeSantis, potentiel rival pour l'ancien président Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche.
Il n’y a pas de doute sur sa réélection à la tête de l’État, précise le chercheur, mais l’ampleur de l’appui qu’il obtiendra dans cette élection pourrait peser dans sa décision de se présenter, ou pas, à l’investiture républicaine en 2024.
D’autres courses à la tête des États seront aussi cruciales pour jauger le soutien populaire à Donald Trump.
Invitée de Donald Trump lors de son passage à Mesa, en Arizona, Kari Lake semble bien en selle pour remporter le poste de gouverneure de l’État.
Photo : Getty Images / Mario Tama
En Arizona, la républicaine Kari Lake affronte la secrétaire d’État, Katie Hobbs. Mme Hobbs s’est fait connaître pour avoir défendu les résultats des élections de l'Arizona contre les allégations de fraude de Donald Trump. Kari Lake, pour sa part, appuie fermement les revendications de l'ex-président et s'est engagée à interdire le vote par correspondance si elle gagne.
En Georgie, le gouverneur républicain sortant, Brian Kemp, a résisté aux pressions de Donald Trump pour invalider les résultats de l’élection présidentielle. Il fait face à la démocrate Stacey Abrams.
En Pennsylvanie, le procureur général démocrate, Josh Shapiro, affronte le sénateur républicain Doug Mastriano, un partisan de la théorie du Grand Mensonge, qui a participé au rassemblement du 6 janvier.
Enfin, au Wisconsin, un autre partisan de Donald Trump, le magnat de la construction Tim Michels, fait face au gouverneur démocrate sortant, Tony Evers. M. Michels a faussement affirmé que Trump avait remporté les élections de 2020 et a promis, s'il était élu, d'appliquer une loi interdisant les interruptions de grossesse qui date de 1849.
En plus des gouverneurs, les Américains élisent leurs représentants ou leurs sénateurs dans 88 des 99 chambres législatives du pays. Plus de 6000 postes sont en jeu au niveau des États.
Joe Biden a visité le siège du comité national du Parti démocrate, à Washington, le 24 octobre 2022, pour parler aux employés et aux bénévoles en prévision des élections de mi-mandat.
Photo : Getty Images / Drew Angerer
Les républicains, qui détiennent actuellement 54 % des sièges de législateurs étatiques et contrôlent 62 chambres d’assemblée, devraient conserver leur avantage.
Des milliers de postes de maires, de conseillers municipaux, de juges et de shérifs sont également à pourvoir.
Ces élections, apparemment mineures, seront pourtant cruciales pour l’avenir de la démocratie aux États-Unis, estime Antoine Yoshinaka.
C’est que les Américains voteront pour des gouverneurs, des secrétaires d’État et des procureurs généraux qui jouent un rôle clé au sein des administrations, autant dans le redécoupage de la carte électorale que dans la certification des élections.
Plusieurs parmi les candidats à ces postes sont des partisans de Donald Trump et des tenants de la théorie du Grand Mensonge, selon laquelle l’élection de 2020 est entachée de fraude et Joe Biden n’est pas le président légitime des États-Unis.
Selon les données compilées par CNN, parmi les 27 candidats républicains au poste de secrétaire d’État, 11 ont remis en question ou tenté d'invalider les résultats de 2020. C’est également le cas de 22 candidats au poste de gouverneur (sur 36) et de 19 candidats au poste de sénateur (sur 35).
À la suite de ces élections, il est possible que l’administration électorale de certains États se retrouve ainsi aux mains d’élus qui adhèrent au Grand Mensonge, souligne Antoine Yoshinaka.
Dans l’Arizona ou le Nevada, des États pivots qui ne sont acquis à aucun des deux partis, l'administration électorale efficace et neutre est menacée, estime le chercheur.
Mark Finchem, qui a participé au rassemblement du 6 janvier au Capitole, brigue le poste de secrétaire d’État de l’Arizona en faisant campagne sur la théorie de l’élection volée, une théorie maintes fois démontée devant les tribunaux
Photo : Getty Images / Mario Tama
En Arizona, par exemple, le candidat républicain au poste de secrétaire d’État, Mark Finchem, est membre de groupe d'extrême droite The Oath Keepers, accusé d’avoir participé à l’assaut du Capitole. Pendant toute sa campagne, il a affirmé que l’élection avait été frauduleuse. S’il est élu, Finchem sera responsable de diriger les élections de l'État en 2024.
« S’ils prennent le pouvoir, ils vont avoir les moyens d'altérer en leur faveur le processus électoral ou de remettre en cause la légitimité des résultats, si jamais l'élection n'allait pas dans leur sens. »
Les secrétaires d'État sont habituellement les plus hauts responsables des élections dans leur État; leurs responsabilités vont de l'administration de la base de données des électeurs à la certification des résultats. Ce sont des postes partisans, mais qui ont un grand pouvoir sur administration des élections, ajoute M. Fortin-Bouthot.
Les gouverneurs et les sénateurs jouent, eux aussi, un rôle important dans la certification des résultats et dans la mise en place des règles électorales.
L’arrivée au pouvoir d’élus qui remettent en question la légitimité du président serait très problématique pour la démocratie à l’approche des élections de 2024, croit M. Fortin-Bouthot.
« Combien de candidats républicains qui ont contesté la validité des élections de 2020 vont être élus? Et ensuite, quelles mesures vont-ils mettre en place? »
Les électeurs de 37 États sont aussi invités à se prononcer sur 132 mesures référendaires. Parmi les enjeux : l’accès à l’avortement, la légalisation de la marijuana à des fins récréatives, des changements au processus de vote et l’abolition du travail forcé.
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Depuis le printemps, près d'un million de journées de grève ont été comptabilisées.

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