Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a réuni ce jeudi les partenaires sociaux pour faire le point sur la situation des minima salariaux au regard du SMIC. Il a prévenu qu'il mobiliserait « tous les leviers » pour résorber les écarts. Seuls les très mauvais élèves devraient être touchés par le durcissement inscrit dans le projet de loi sur le pouvoir d'achat.
Par Leïla de Comarmond
Hasard ou pas, le symbole était là : juste avant de filer à Matignon pour le Conseil des ministres qui a examiné le projet de loi sur le pouvoir d'achat, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a réuni les partenaires sociaux sur le suivi des négociations salariales dans les branches. Le salaire minimum légal devrait être revalorisé pour la troisième fois cette année en août, après la hausse légale du 1er janvier et une augmentation au 1er mai du fait de l'accélération des prix.
La réunion a été centrée sur le sujet du démarrage des grilles conventionnelles au-dessus du niveau du salaire minimum, « un enjeu majeur en matière de pouvoir d'achat et de déroulement de carrière pour les salariés, mais aussi d'attractivité des secteurs concernés », rappelle un communiqué du ministère publié à son issue.
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Alors que les minima conventionnels n'en finissent pas de courir après le SMIC qui court lui-même après l'inflation, il n'y a pas eu de coup de gueule du ministre qui a évoqué « un sujet d'attention majeure dont les partenaires sociaux doivent continuer à se saisir ». Il faut dire que les chiffres montrent l'existence d'une dynamique de négociation dans de nombreuses branches.
Après la revalorisation du 1er mai, le ministère du Travail avait dénombré 146 branches démarrant sous le SMIC sur le total de 171 couvrant plus de 5.000 salariés , soit 85 %. Ce nombre est descendu à 112, correspondant à 65 % le 1er juillet, s'est félicité Olivier Dussopt. « Ces progrès doivent être salués », souligne son entourage. Mais, a insisté le ministre, « le gouvernement utilisera l'ensemble des leviers à sa disposition afin d'atteindre à terme l'objectif d'une résorption totale des situations de minima de branche inférieurs au SMIC ».
🇫🇷 Je réunissais aujourd'hui le Comité de suivi de la négociation salariale de branches.
🤝 Notre objectif est d'avancer avec les partenaires sociaux, dans le cadre de la négociation collective, pour résorber totalement les situations de minima de branche inférieurs au SMIC. pic.twitter.com/4XqZzjIXDA
Le ministre a rappelé que l'un de ces outils allait être renforcé dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d'achat. Il prévoit que le fait de disposer de minima durablement en dessous du SMIC serait explicitement intégré aux critères conduisant à imposer une fusion de branches.
La pression se concentrera cependant vraiment sur les plus mauvais élèves, puisque ne seront concernées que les branches « dont les minima sont inférieurs au SMIC sur une longue période, supérieure à un an ». Autant dire qu'elle ne devrait toucher que celles qui sont déjà dans le collimateur des pouvoirs publics.
« Les entreprises sont obligées de payer leurs salariés au minimum au SMIC, rouvrir une négociation à chaque fois que ce dernier est revalorisé pour placer le curseur juste au-dessus ne peut être la solution, c'est du replâtrage », déplore Luc Mathieu, secrétaire national de la CFDT, présent à la réunion. Le premier syndicat français plaide pour que les branches « ouvrent des négociations globales sur les qualifications, quitte à prendre du temps pour cela ».
Pour le reste, la réunion de la commission de suivi a été l'occasion pour les organisations syndicales et patronales de rappeler leurs positions, avec du côté des représentants des salariés la revendication d'un conditionnement des allégements de charge sur les bas salaires à des grilles salariales conventionnelles démarrant au-dessus du SMIC.
Leïla de Comarmond
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