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Réforme des retraites : Contesté, le gouvernement manque (déjà … – 20 Minutes

Politique Quelle marge de manœuvre reste-t-il au gouvernement sur les retraites ?
TRACTATIONS Le gouvernement s’est dit prêt à « enrichir » le texte, mais Elisabeth Borne a rappelé que le report de l’âge de départ à 64 ans n’était « plus négociable »
L’exécutif en a-t-il sous le pied ? Sa réforme des retraites est débattue depuis lundi en commission de l’Assemblée nationale, avant son arrivée lundi prochain dans l’Hémicycle. Dans le même temps, la mobilisation contre le texte ne faiblit pas, avec une nouvelle journée de mobilisation importante ce mardi.
Pour apaiser la colère, le gouvernement s’est dit prêt à « enrichir » le texte au Parlement. Mais Elisabeth Borne a prévenu : le report de l’âge de départ à 64 ans « n’est plus négociable », l’estimant « nécessaire » pour l’équilibre du système. Quelles cartouches reste-t-il alors au gouvernement pour convaincre les Français – ou du moins, trouver une majorité à l’Assemblée ?

Les élus de la majorité relèvent plusieurs points susceptibles d’être améliorés, notamment ceux qui ont mis à mal la communication du gouvernement. « Notre priorité, c’est de ne laisser personne sur le côté. Et si on a donné l’impression que les femmes seraient davantage pénalisées, ce qui n’est pas le cas, il faut améliorer ce point, notamment sur les trimestres liés à la maternité », assure Pieyre-Alexandre Anglade, député Renaissance et président de la commission des Affaires européennes. De l’aveu même du ministre Franck Riester, qui a en charge les relations avec le Parlement, les femmes seraient ainsi « un peu pénalisées » par le texte, ce qui les obligerait à repousser leur départ à la retraite de sept mois en moyenne, contre cinq pour les hommes.
Des députés de la majorité ont donc déposé des amendements pour contrer cet effet, en abaissant l’âge de départ pour les mères de famille ou en jouant sur l’âge de la décote à 67 ans. Mais ces amendements ont été jugés « irrecevables » au titre de l’article 40 de la Constitution, car les parlementaires n’ont pas la capacité d’augmenter la dépense publique. « Les amendements ont sauté et on s’en doutait, hélas… », souffle un député de la majorité. « On espère que le gouvernement reprendra ces idées en séance publique sur la base de nos propositions ».
L’exécutif pourrait également avoir quelques marges de manœuvre sur une meilleure prise en compte des carrières longues, réclamée par la droite. Des élus LR « frondeurs » demandent notamment le départ à taux plein pour tous après 43 ans de cotisation, alors qu’en l’état, ceux qui ont commencé entre 18 et 20 ans devraient travailler 44 annuités pour atteindre les 64 ans. « Pour trouver une majorité, il faut être capable d’évoluer. Le débat permettra de voir les points sur lesquels on peut lâcher un peu », reconnaît Pieyre-Alexandre Anglade. Mais il prévient : « cette mesure coûte assez cher, et la Première ministre a rappelé que l’équilibre du système est le socle de la réforme ».
Autre thématique avancée par la majorité : l’emploi des seniors. Pour le moment, seul un index pour mieux connaître « la place des salariés en fin de carrière » dans les entreprises de plus de 300 salariés est prévu. Mais certains ministres et députés poussent pour un système plus « coercitif ».  « Sur l’employabilité des seniors, l’index n’est pas l’Alpha et l’Oméga. On va avoir une navette parlementaire, on reste ouvert à l’amélioration du texte, tant que l’on garde l’objectif d’équilibre », appuie Benjamin Haddad, député de Paris et porte-parole du groupe Renaissance. Le MoDem a, là encore, fait des propositions. « L’idée est d’avoir un entretien d’évolution professionnelle à 45 ans pour mieux piloter les fins de carrières, d’avoir des visites médicales à 60 ans pour mieux prendre en compte la pénibilité, et d’envisager des bonus-malus en fonction du nombre de seniors dans les entreprises », énumère Erwan Balanant, députée MoDem du Finistère.
Dans la majorité, certains s’interrogent toutefois sur la stratégie du gouvernement, qui a fait des concessions majeures avant même le début des manifestations et du débat parlementaire. En abandonnant notamment l’âge de départ à 65 ans. « Nos marges de manœuvre sont désormais réduites. Et si on améliore certaines situations, il faut les financer. L’équation n’est pas simple », soupire un élu macroniste. Qui ajoute : « Finalement, le système de retraites par points aurait été tellement plus simple… »
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