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Beaucoup de résidents du centre-ville ont réclamé la fin de l’occupation afin de retrouver une vie en toute quiétude. (Photo d’archives)
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
Près d’un an après le départ des camionneurs, les conséquences psychologiques de cette occupation de trois semaines pourraient perdurer, selon une intervenante.Dans une situation où on vit plusieurs facteurs de stress en même temps, sur lesquels on n'a aucun contrôle, ça nous met en situation de stress chronique. Il y a des impacts sur la santé mentale : dépression, anxiété et stress post-traumatique
, explique la professeure titulaire à l'École de psychologie et titulaire de la chaire de recherche sur le stress et sur la santé mentale à l'Université d’Ottawa, la Dre Nafissa Ismail.
« Ce sont des impacts à long terme, voire permanents sur la santé mentale et physique. Ça cause des changements structurels au cerveau. »
Elle spécifie qu’un événement comme le convoi, qui a contrecarré les déplacements des citoyens, qui ont aussi été privés de précieuses heures de sommeil en raison du bruit strident des klaxons, peut se traduire par une hausse de diagnostics d’anxiété et de dépression.On a des gens qui avaient des symptômes, mais pas au point de recevoir un diagnostic, qui ont fini par en recevoir un, car [le convoi] est venu amplifier les symptômes. […] Ceux qui avaient déjà un diagnostic ont aussi pu voir leurs symptômes augmenter.
La Dre Nafissa Ismail est professeure à l’École de psychologie et titulaire de la chaire de recherche sur le stress et sur la santé mentale à l’Université d’Ottawa.
Photo : Radio-Canada / Patrick Louiseize
Pendant l’occupation, les anciens conseillers municipaux à la Ville d’Ottawa, Mathieu Fleury et Catherine McKenney, n’ont pas hésité à se porter à la défense des citoyens. Ils ont pris d’assaut les réseaux sociaux, ils sont descendus dans les rues et ils ont multiplié les apparitions médiatiques.
En tant que personne trans et non binaire, Catherine McKenney assure que le convoi a été difficile pour les membres de minorités visibles et sexuelles qui ont été excédés par beaucoup de manifestants.
Pendant le convoi, Catherine McKenney n’a pas hésité à défier les camionneurs, entre autres, en participant à des contre-manifestations.
Photo : Radio-Canada / Patrick LouiseizeDes résidents avec le drapeau de la fierté dans leur maison ont vu leurs vitres brisées. J’ai aidé un couple homosexuel à quitter la ville avec l’aide de la police. J’ai aussi acheté de la nourriture pour animaux à des gens qui n’osaient plus sortir chez eux
, explique la personne qui représentait alors le quartier Somerset au conseil municipal.
Chaque jour de l’occupation, Catherine McKenney a reçu une centaine de courriels et de messages sur sa boîte vocale, certains remerciant son travail, d’autres proférant des insultes et des menaces de mort.Ma partenaire et moi avons choisi de sortir notre adolescente à l’extérieur de la ville. [Les manifestants] connaissaient notre adresse. C’était vraiment difficile.
Après sa défaite aux dernières élections municipales en octobre dernier, Catherine McKenney a choisi de prendre une pause de la vie publique.
« J’ai reçu beaucoup de haine. Des gens ont fait preuve de transphobie. J’ai une bonne carapace, mais c’était trop. Je n’en pouvais plus. »
Son homologue de l’époque, Mathieu Fleury, a été l’un des premiers politiciens à demander, par l’entremise de son compte Twitter, que la Ville d’Ottawa entame les procédures judiciaires pour suspendre les campagnes de sociofinancement qui ont permis aux camionneurs d’amasser des millions de dollars.Ça m’a fait découvrir la bête difficile que sont les réseaux sociaux. J’ai reçu des menaces d’un peu partout dans le monde qui nous ont forcés à déménager. J’ai une jeune famille. Je devais la protéger
, raconte celui qui a représenté les résidents du quartier Rideau-Vanier de 2010 à 2022, avant de tirer sa révérence.
La revendication de Mathieu Fleury a fait le tour du monde. Même la chaîne d'information américaine Fox News en a fait un article, ce qui a attiré l’attention de nombreux internautes des États-Unis sur un simple conseiller municipal d’Ottawa qui tentait de protéger sa communauté. Devant un tel afflux de messages, il a temporairement choisi de protéger l’accès à son compte Twitter.
Mathieu Fleury a été conseiller municipal pendant 12 ans au sein de la Ville d’Ottawa.
Photo : Radio-Canada / Patrick Louiseize
La Dre Nafissa Ismail convient que, dans un tel contexte, les réseaux sociaux peuvent être une source de stress
pour certaines personnes. Dans un tel cas, mieux vaut être prudent et limiter son temps si nécessaire.Si on voit que les réseaux sociaux provoquent des émotions négatives, on peut modérer notre exposition à ce type de comptes. C’est important d’être responsable, par exemple, de ne pas lire de tels commentaires avant d’aller au lit pour ne pas perturber notre sommeil
, dit-elle en exemple.
Au 17e jour de l’occupation, des résidents ont fait savoir leur impatience aux manifestants. (Photo d’archives)
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
Parmi les traumatismes, beaucoup d’Ottaviens évoquent le drapeau du Canada et le bruit de klaxons des poids lourds. Avant le convoi, cela n’avait aucun effet sur eux. Maintenant, cela déclenche de mauvais souvenirs.Je n’aurais jamais pensé cela il y a un an. C’est presque surréel
, dit Catherine McKenney.Quand j’entends un klaxon, il y a un inconfort, surtout quand c’est un poids lourd
, poursuit Mathieu Fleury.
Pour beaucoup d’Ottaviens, le drapeau du Canada a maintenant une autre signification. (Photo d’archives)
Photo : Getty Images / Spencer Platt
La Dre Nafissa Ismail a tenu à normaliser ces sentiments, compte tenu de ce que les résidents ont vécu. Ça peut déclencher de gros sentiments qui pourraient, par la suite, mener à des troubles ou à des détresses psychologiques. C’était assez troublant pour les parents, qui s'inquiétaient aussi pour leurs enfants.
Un an plus tard, les deux ex-conseillers municipaux vivent toujours, à l’instar de leurs concitoyens et des entrepreneurs locaux, les contrecoups de l’occupation.Je ne ressens plus d’anxiété aujourd’hui, mais je sens que les commerçants en vivent encore. Ils voulaient seulement rouvrir leurs portes de façon paisible. Ce fut une période difficile. Il y a encore des blessures profondes
, énumère Mathieu Fleury. Il admet que le convoi fait partie d’un ensemble de facteurs qui l’ont incité à ne pas se présenter à la mairie d’Ottawa, mais ce n’est pas le facteur
.Je repense au convoi, et c’est presque irréel. C’est difficile de comprendre et d’expliquer les conséquences d’une occupation dans ton quartier si tu ne le vis pas. C’était important pour moi de donner une voix aux résidents
, explique Catherine McKenney.
Lors du convoi des motocyclistes en avril, le périmètre avait permis de contrôler les manifestants. (Photo d’archives)
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Depuis l’importante opération policière qui a permis de mettre fin à l’occupation, la ville d’Ottawa a accueilli, bien malgré elle, d’autres mouvements contestataires. Entre-temps, la police d’Ottawa s’est adaptée, de sorte que le convoi des motocyclistes et les festivités de la fête du Canada ont été nettement mieux gérés.
Le nouveau chef de police d’Ottawa, Eric Stubbs, tente d’être le plus rassurant, en disant en toute confiance qu’aucun nouveau convoi ne paralysera le centre-ville.
Avec les informations de Rosalie Sinclair
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