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LDC : « Nous n'avons pas peur d'une désaffection des … – Mieux Vivre Votre Argent

Entretien avec Philippe Gélin, directeur général de LDC.
Alors que le prix du panier moyen des ménages s’envole, nous avons demandé à Philippe Gélin, le directeur général du producteur de volailles LDC de nous expliquer les raisons de la hausse des prix de ses produits, et s’il avait peur d’un changement de comportement des consommateurs. Il revient aussi sur les conséquences de la grippe aviaire et nous détaille les enjeux de la RSE pour son groupe.
Vous venez de publier votre chiffre d’affaires du troisième trimestre de l’exercice 2022/2023 (clos le 28 février). Pouvez-vous nous le commenter ?
P. G. : Le troisième trimestre s’est avéré conforme à nos attentes, avec une baisse des volumes de 8,9% pour le pôle volaille en France, de nouveau confronté à la grippe aviaire (influenza aviaire), ce qui provoque une pénurie de matières, et de 2,5% pour le pôle traiteur. En raison de la difficulté à totalement répercuter le surenchérissement de nos coûts, peu de promotions ont été pratiquées sur nos produits. Enfin, nos ventes en volumes sont restées stables à l’international. Sachant que les élevages hors de France sont aussi touchés par la grippe aviaire. Au total, notre chiffre d’affaires a crû de 17,4% au troisième trimestre, tiré essentiellement par les revalorisations tarifaires, et plus marginalement par l’amélioration du mix-produits, portant son montant total sur les neuf premiers mois de l’exercice à 4,2 milliards, en hausse de 14,8% à données comparables.
Vous avez annoncé devoir encore augmenter de 7% vos prix auprès de la grande distribution. Où en sont les négociations ?
P. G. : Les augmentations de prix que nous avons passées en 2022 étaient nécessaires pour faire face à la hausse des coûts. Ces dernières ne concernent pas seulement les aliments (maïs, blé, …), qui représentent 60% du prix de revient d’un poulet, mais l’ensemble des charges opérationnelles du groupe, de l’emballage à l’énergie en passant par le transport. Les négociations avec la grande distribution ont débuté au mois de décembre, mais elles ont été interrompues par les fêtes. Elles ont repris depuis lors. Dans nos activités Traiteurs, à fin novembre, nous avons obtenu 14% de hausse des prix sur les 20% nécessaires pour compenser le renchérissement du coût des matières premières et des autres coûts sur l’exercice. Pour l’exercice 2023/2024, la question du surenchérissement des prix de l’énergie sera primordiale, chez les éleveurs mais aussi chez tous nos fournisseurs, qui vont vouloir nous la répercuter. De notre côté, nous savons à quoi nous attendre, notre consommation étant couverte pour l’ensemble de l’exercice. Le contexte énergétique entrainera un surcoût global de plus de 190 millions d’euros, auxquels s’ajouteront les hausses des autres charges opérationnelles, portant le montant total des surcoûts à 320 millions pour les activités en France (volaille et traiteur). Pour vous donner une idée de l’impact du choc, notre résultat opérationnel courant a atteint 208,5 millions l’an dernier pour l’ensemble du groupe. Des revalorisations tarifaires, de l’ordre de 10% (dont 7% pour compenser le seul impact de l’énergie) seront encore nécessaires. C’est un nouveau défi qui se présente à nos équipes commerciales, mais elles seront en mesure de le relever.
Quand pensez-vous que ce phénomène inflationniste pourrait prendre fin ?
P. G. : Des signes de ralentissement sont apparus pour les matières premières. Les prix du maïs par exemple sont retombés autour du seuil des 300 euros la tonne après avoir atteint un plus haut de 380 euros au plus fort de la crise ukrainienne. Mais parallèlement, les cours du soja ont beaucoup grimpé pour s’échanger à des niveaux jamais vus. Les prix des aliments pour les animaux devraient néanmoins se stabiliser un peu.
Quel effet ces hausses de prix ont-elles sur les consommateurs ? Ne redoutez-vous pas qu’ils se détournent de vos produits ?
P. G. : Nous n’avons pas peur d’une désaffection des consommateurs, mais nous restons néanmoins très vigilants. Les prix de nos volailles ont augmenté de 35% en l’espace de deux ans. Nous avons mesuré la compétitivité de la viande de poulet dans l’univers des autres viandes. Or elle reste toujours la viande la plus compétitive avec un prix moyen au kilogramme de 8,17 euros, contre 8,20 euros pour le porc, ou encore 15 euros pour le bœuf et 17 euros pour le poisson. Mais la problématique du pouvoir d’achat retient toute notre attention. Nous l’avons d’ailleurs pris en compte au sein de LDC, avec une hausse des salaires de 7% sur l’année, réalisée en deux fois (3,5% au 1er mars et au 1er septembre). Notre mix produits évolue en revanche. Nous vendons moins de poulets bio, tandis que les poulets fermiers restent une valeur sure. En conséquence, nous soutenons leurs ventes par des campagnes de promotion. La demande pour les produits élaborés reste également soutenue. Ces produits par leur côté pratique répondent aux modes de vie des consommateurs, qui ont conservé leurs habitudes.
Quel impact la grippe aviaire a-t-elle sur votre activité ? Ne va-t-elle pas remettre en cause les élevages en extérieur ?
P. G. : Cette épidémie, qui a démarré dans le Sud-Ouest à la fin de 2021, s’est développée en Vendée à partir de la fin du mois de février 2022. Elle a eu un impact important pour les éleveurs : près de 20 millions de poulets ont été euthanasiés de manière préventive par les services de l’Etat. Toute une zone a été dépeuplée de son cheptel avicole. Notre groupe étant présent dans d’autres régions de France, en Bretagne, en Normandie, en Bourgogne, etc, nous avons pu mettre en place un plan d’entraide entre les sites. Les autres bassins de production sont montés en charge pour compenser une partie du manque de matière des sites vendéens. Au lieu d’une baisse de 30% comme prévu initialement, nos volumes se sont repliés sur la période d’à peine 10%. Preuve de la résilience du modèle de LDC. De nouveaux cas ont fait leur réapparition en Vendée. Le virus est endémique. La contamination par les oiseaux sauvages n’arrive que de manière sporadique. Le principal vecteur de transmission du virus est le canard, notamment celui destiné à la production de foie gras, en raison de la méthodologie de production, qui consiste à essaimer les animaux dans les fermes de gavage. Il n’y a pas de remise en cause dans ce contexte de l’élevage en plein air. Nous n’avons pas de visibilité sur la commercialisation d’un vaccin, mais nous collaborons avec les deux laboratoires vétérinaires concernés. Un vaccin est espéré pour la fin du premier trimestre. En attendant, nos éleveurs appliquent les règles de biosécurité, et aucun relâchement n’est permis, et ne le sera, même en cas de vaccination du cheptel. Cette situation est similaire à la première vague, et nous la traitons de la même manière avec un transfert de production. Là encore, un repli de 10% des volumes est anticipé.
Quels sont vos objectifs pour l’ensemble de l’exercice ? Et à l’horizon 2027 ? Comment comptez-vous y parvenir ?
P. G. : Notre nouvelle feuille de route a été présentée dans le cadre d’un changement de gouvernance majeur au sein de l’entreprise. Denis Lambert, l’actuel Président du directoire du groupe, s’apprête à passer la main après l’avoir dirigé pendant 21 ans. Une nouvelle équipe est désormais en place. Un seul membre fait partie des familles fondatrices du Groupe. Notre ambition à l’horizon 2027 consiste à atteindre un montant des ventes de 7 milliards d’euros assorti d’un excédent brut d’exploitation de près de 560 millions. Nous comptons en premier lieu poursuivre notre croissance dans l’activité volaille en France. Du fait de notre taille, cela passera par des gains de parts de marché, en poursuivant le développement des produits élaborés et en luttant contre les produits importés, qui représentent un poulet sur deux dans l’Hexagone. Dans l’amont, nous voulons accélérer le développement de l’activité œufs, d’où les acquisitions récentes de Matines et d’Ovoteam, une société qui fabrique des produits à base d’œufs, qui porteront nos ventes dans le domaine à 250 millions d’euros. La croissance de notre activité passera aussi par le développement du pôle traiteur, en élargissant nos réseaux de distribution et notre offre de produits, avec deux priorités, les salades composées et les pâtes fraiches, mais aussi par l’expansion de notre présence à l’international. Nous visons essentiellement à nous renforcer dans les pays où nous sommes présents (Hongrie, Pologne, Belgique et Pays de Galles), via des opérations de croissance externe.
Nos objectifs pour l’exercice 2022/2023 (qui sera clos le 28 février) visent toujours à enregistrer un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros, à comparer aux 5,1 milliards réalisés l’an dernier, et à dégager une marge opérationnelle courante supérieure à 4,5%. Nous sommes très confiants dans leur atteinte.
Quels sont les enjeux en matière de RSE pour un producteur de volailles ?
P. G. : Les marqueurs de notre métier, – une activité en relation avec le monde agricole, des marques fortes qui revendiquent leur attachement local, etc -, nous ont amené à agir avec les territoires. Nous avons pris quatre engagements : élever durablement, mieux-vivre ensemble, respecter la terre et bien nourrir. Notre raison d’être est de fournir une alimentation saine, sure et accessible. Notre activité sert également une mission d’intérêt général : la souveraineté alimentaire en France et là où l’on s’implante, avec la mise en place de notre modèle, né, élevé, transformé et consommé localement. Pour suivre ces engagements, 18 indicateurs de performance ont été mis en place. Un exemple. Nous visons un élevage durable à l’horizon 2025. 100% des éleveurs – contre environ les trois-quarts aujourd’hui – doivent à cette échéance avoir obtenu un label (Label rouge, AOP, Bio) ou pour le poulet du quotidien avoir rejoint la démarche durable « Nature d’éleveurs », qui va au-delà de la réglementation en termes d’aménagement des poulaillers (lumière naturelle, perchage et substrats à picorer pour l’expression des comportements naturels), de bien-être animal et santé des volailles (développement de solutions alternatives aux traitements antibiotiques), etc. Ce changement de comportement demandé aux éleveurs nécessite de les former, mais aussi de mieux les informer, avec un accompagnement des techniciens et de leurs vétérinaires. Un système d’aides a été mis en place qui couvre environ 30% du coût des travaux de mise à niveau. Cette démarche se veut accessible pour fédérer les éleveurs, et éviter une hausse significative des prix pour le consommateur. Ce surcoût limité à 4-5% est déterminant pour que la volaille reste bon marché. Autre exemple, le groupe déploie beaucoup d’efforts pour conserver ses salariés en facilitant par exemple la mobilité interne : un cinquième de nos 25.000 employés évolue chaque année sur le plan géographique ou professionnel.
Beaucoup de belles valeurs moyennes quittent la Bourse. Quel est l’intérêt pour LDC de rester coté ?
P. G. : Le sujet est sur la table sachant que la faiblesse de notre flottant nous pénalise. Mais les familles ne veulent pas sortir de la Bourse. Pour plusieurs raisons. Si des membres des familles veulent s’échanger des blocs, le cours de l’action exprimé par un marché fixe le prix. D’autre part, l’exercice de communication en Bourse est important, il permet de confronter la réflexion stratégique du groupe auprès de la communauté financière. Le document émis à chaque publication permet de communiquer avec toutes les parties prenantes de l’entreprise (salariés, représentations syndicales, …). Enfin, beaucoup de nos salariés (9.000 représentant 5% du capital) sont aussi actionnaires du groupe via le PEE. C’est à la fois une responsabilité supplémentaire qui m’est confiée, et une preuve de l’implication des salariés.

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