Dernière mise à jour à 10h32 le 24/01
Issu d’une communauté essentiellement agricole, Junior Moudina est tombé amoureux de l’agriculture quand il était enfant, mais manquait de savoir-faire.
Ensuite, la Chine a construit le Lycée technique et professionnel agricole dans sa ville natale de Yabassi pour offrir une formation agricole aux élèves.
Lorsque le lycée est devenu opérationnel en 2017, ce jeune de 23 ans était parmi les premiers plus de 200 élèves à s’y inscrire. Il n’a qu’un seul objectif.
“J’aimerai être parmi les premiers à moderniser l’agriculture dans le pays”, a déclaré à Xinhua M. Moudina.
“Les Chinois ont fait un bon travail, parce que c’est grâce à eux qu’on a cette formation, c’est grâce à eux qu’on voit certains équipements”, a-t-il ajouté.
UN JOYAU DANS LA JUNGLE
En effet, le Lycée technique et professionnel agricole de Yabassi est une infrastructure ultramoderne. Située à Yabassi, dans le département de Nkam de la région camerounaise du Littoral, l’école ressemble de loin à un joyau dans la jungle. C’est le premier lycée de son genre dans le pays.
“Le Lycée technique et professionnel agricole de Yabassi a changé la physionomie de la ville, quand vous entrez à Yabassi, ce qui vous frappe en premier, ce sont les beaux bâtiments du lycée qui représentent une coopération entre le Cameroun et la Chine”, a apprécié Jean Mirabeau Eba, maire de Yabassi.
L’école s’étend sur plus de quatre hectares de terre et en dispose de 78 hectares utilisés comme ferme de pratique.
Elle comprend des bureaux administratifs, des salles de classe, des ateliers, des cantines, des centres multimédias, des laboratoires, des dortoirs, des installations récréatives et des matériels logistiques, dont des tracteurs, des excavatrices, des plates-formes de formation aux moteurs automobiles, des incubateurs de poulets et des chaudières.
On offre des cours sur la production agricole et animale, l’entretien du matériel agricole, ainsi que la transformation et la conservation des produits agricoles.
Dans l’ensemble, le Lycée technique et professionnel agricole de Yabassi est l’une des meilleures écoles du pays, a martelé le proviseur du lycée, Louis David Njenjock Bang.
“Depuis que l’établissement a été créé, sur le plan des résultats des examens officiels, nous sommes toujours classés premiers parmi les lycées techniques du Cameroun”, a-t-il souligné.
IMPACT RETENTISSANT
Selon le ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, l’agriculture, intégrant environ 70 % de la population économiquement active et représentant environ 80 % de la contribution du secteur primaire au PIB du pays, est le pilier de l’économie camerounaise.
Le Cameroun vise à devenir un pays émergent d’ici 2035 et dépend de l’agriculture pour fournir des emplois et nourrir sa population. M. Bang a insisté que l’école aidait à former une main-d’œuvre qualifiée dont le pays a tant besoin.
“Parce que dans toutes les fermes que vous aurez à visiter, très peu (d’agriculteurs) ont reçu des formations vraiment professionnelles (…) alors que nous offrons des ouvriers qualifiés, des agents de maîtrises qualifiés”, a poursuivi le proviseur.
Depuis la création de cet établissement, plus de 500 élèves ont obtenu leur diplôme.
L’un d’entre eux est Timothee Le Vainqueur Dissionbi Dissionbi.
Dans la localité de Njombe, à des dizaines de kilomètres de Yabassi, il travaille pour une entreprise de plantation. Il a fait savoir que sa formation à l’école avait contribué à son intégration dans l’entreprise, où il occupe le poste d’inspection et de confirmation de la qualité des produits.
“Je me sens vraiment à l’aise à mon poste. Moi, je remercie les Chinois qui ont construit ce lycée (…) Ce sont surtout les équipements qu’il me faut remercier”, a évoqué ce jeune de 20 ans.
“Aujourd’hui nous avons placé beaucoup de nos élèves sortis d’ici dans les fermes et les résultats sont là. Tous ceux qui nous ont sollicité sont très satisfaits (…)”, a raconté le proviseur.
BELLES PERSPECTIVES
Junior Moudina espère obtenir son diplôme cette année et attend avec impatience une carrière professionnelle après l’obtention du diplôme.
“Avant, je pensais que les fonctionnaires étaient les plus riches, maintenant ici je me rends compte que je peux être mon propre patron en exerçant l’agriculture. Je peux faire beaucoup de choses et réaliser mes rêves”, a-t-il dit.
Monthe Memba a un rêve plus complet. Lorsque Xinhua a visité la ferme de pratique de l’école, elle était l’une des élèves qui arrosaient les cultures.
“Grâce à cette formation, nous pouvons vraiment changer le monde (…) Les chômeurs dans les quartiers peuvent être utiles dans les espaces agricoles. Nous pouvons créer des entreprises agricoles et développer l’auto-emploi”, a indiqué la jeune de 19 ans.
Ces ambitions des élèves sont justifiées, mais la formation doit être renforcée “pour obtenir d’excellents résultats”, a estimé M. Bang.
“Il faut que des enseignants qui ont bénéficié des équipements chinois soient formée sur leur utilisation”, a ajouté le proviseur, en espérant que la coopération sino-camerounaise se poursuivrait.